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Actualité des médias : copinages à France Inter, victoire contre le droit des affaires, le Diplo se porte bien...

par Benjamin Lagues, Jérémie Fabre,

Nous poursuivons notre série d’information mensuelle sur l’actualité des médias, revenant sur les mois d’octobre et novembre 2020 [1].

Note : nous n’évoquons pas dans cette édition l’actualité autour du projet de loi « sécurité globale », nous y reviendrons plus en détail prochainement.

Du côté des journalistes, des éditocrates et de leurs œuvres


- À France Inter : radio publique et copinages privés – D’après Le Canard enchaîné du 14 octobre, la présidence de Radio France a exigé l’intégration d’une chanson du dernier album de Carla Bruni dans la playlist de France Inter. « Cette liste comporte d’ordinaire 40 titres, et, comme les programmateurs refusaient de faire de la place pour l’œuvre de Carla (qu’ils trouvaient moyenne), ladite liste a été exceptionnellement portée à 41 titres. ». Mais ce n’est pas fini : la direction a aussi imposé que Carla Bruni soit invitée sur la station. Résultat : « le 6 octobre, elle était la vedette surprise de l’entretien de 7h50 de Léa Salamé, qu’on a connu plus politique. Et, le 12 octobre, Carlita était de retour dans La Bande originale », l’émission de l’animateur Nagui. Ce dernier, toujours d’après Le Canard enchaîné, a quelques jours plus tard « invité sa femme, la comédienne Mélanie Page, [...] pour y assurer la promo de sa pièce de théâtre, qui reprend “après s’être arrêtée en plein succès” à cause du covid, comme l’a glissé le prévenant animateur et époux. » De quoi donner du travail au nouveau délégué aux relations extérieures de France Inter, Gaël Hamayon (un proche de Sibyle Veil), à la fiche de poste particulièrement ambitieuse : « anticiper toutes les crises qui pourraient entamer la réputation de France Inter et celle des personnalités de l’antenne, et, de ce fait, affaiblir la chaîne et délégitimer son rôle de radio de service public. ». Trop tard !

- À Europe 1, la fille de Brigitte Macron est éditorialiste politique – Europe 1 n’arrête pas le progrès : après le recrutement de Louis de Raguenel (Valeurs actuelles) à la direction (adjointe) du service politique, voici que Tiphaine Auzière se voit accorder plusieurs « cartes blanches » sur la radio Lagardère. « L’effrontée » qui faisait la Une de Paris Match le 7 octobre en compagnie de sa mère, Brigitte Macron, commentait le 15 octobre sur Europe 1, en toute indépendance, les annonces d’Emmanuel Macron [2].

- Le CSA lance une nouvelle procédure de sanction contre Cyril Hanouna – Cela devient une habitude : d’après Capital, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) réfléchirait à une sanction contre la chaîne C8. En cause : l’animateur Cyril Hanouna aurait diffusé de la publicité clandestine en septembre 2019, en vantant à plusieurs reprises dans ses émissions les mérites d’une compagnie aérienne, Skyline Airways. Et cerise sur le gâteau, cette compagnie serait en réalité une entourloupe et n’aurait jamais réalisé le moindre vol… C8 risque en théorie une suspension de la publicité dans ses émissions, voire un retrait de son droit à émettre. Mais une simple amende reste la sanction la plus probable au vu des récents déboires du CSA : le conseil avait été condamné l’année dernière à verser un million d’euros à C8 après l’invalidation d’une sanction par le Conseil d’État [3]. »

- Toujours aussi peu de femmes dans les matinales, le gouvernement refuse d’agir – Les principales matinales de France invitent toujours aussi peu de femmes. Selon une étude menée par la députée Céline Calvez (LREM) et relayée par le site du journal 20 minutes, « du 12 octobre au 5 novembre, le taux d’invitées aux 10 principales matinales radio était de 21 %. » Suite à une première étude menée pendant le premier confinement, étude qui révélait déjà une forte absence des femmes dans les matinales et la sous-représentation générale des femmes dans les médias [4], la députée Calvez avait proposé plusieurs pistes. Or, « la ministre de la Culture n’a retenu pour l’instant qu’une seule des 26 préconisations de Céline Calvez. Exit donc la proposition la plus directement à même de transformer la presse écrite, le conditionnement des aides de l’État ou le versement d’un bonus aux journaux les plus respectueux de la parité dans leurs pages. À l’Assemblée nationale, la ministre a indiqué préférer la voie “d’engagements volontaires” et a demandé à la députée de retirer son amendement. » On ne saurait mieux décrire l’absence de volonté politique du gouvernement.

- La Macronie contre le droit d’informer (énième chapitre) – Le média d’investigation à but non lucratif Disclose a révélé sur Twitter qu’un membre du cabinet de la secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba aurait tenté d’intimider par téléphone une journaliste, autrice pour Disclose d’une enquête sur les importations de soja brésilien en France. De son côté, Mediapart est visé par une plainte « pour diffamation publique envers la police nationale ». En cause : un article de blog hébergé par Mediapart portant sur la réponse policière à l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Sans se prononcer sur le fond de l’article, Edwy Plenel note que « le billet de blog visé par le ministre de l’intérieur n’a préalablement fait l’objet d’aucune demande de dépublication dans les formes légales, ni de la part du ministère de l’intérieur, ni de la part d’aucune autre administration. » De là à affirmer qu’il ne s’agirait que d’un coup de communication du ministre de l’Intérieur, il n’y a qu’un pas... Enfin à Libération, un journaliste est accusé de « recel de violation du secret professionnel » par la Division nationale des enquêtes de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), et ce à la demande, encore et toujours, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. En cause : « un article sur l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, dans lequel était citée une note du service du renseignement territorial (RT) des Yvelines, décrivant précisément les événements qui se sont déroulés au collège du Bois-d’Aulne de Conflans dans les jours qui ont précédé l’assassinat de Samuel Paty. » Un chapitre de plus à l’édifiante liste des attaques contre le journalisme sous l’ère Macron [5]...

- Première victoire des journalistes contre le secret des affaires – Pour protéger les intérêts des grandes entreprises, les journalistes - et donc le public - doivent avoir accès à moins d’informations. C’est le sens de la directive européenne sur le secret des affaires, transcrite dans le droit français durant l’été 2018. Malgré l’adoption de cette loi en France, une première victoire a été remportée par la presse. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) relate ainsi que « le tribunal administratif de Paris a rendu partiellement justice à la requérante, journaliste au Monde, qui était soutenue par le quotidien et 36 autres parties, dont le SNJ. » Dans cette affaire, un laboratoire pharmaceutique sur lequel enquêtait la journaliste du Monde refusait la transmission de certaines données au titre du secret des affaires. Le tribunal administratif de Paris a au contraire considéré qu’au « regard du but poursuivi par l’enquête journalistique en cours, qui consiste à révéler d’éventuelles défaillances du système de certification des dispositifs médicaux en vue d’alerter les pouvoirs publics et le public sur les risques pour la santé publique, la communication de ces informations relatives à des dispositifs médicaux déjà commercialisés contribue de manière significative au débat public sur une question d’intérêt général. »

- Le Média admet le caractère abusif du licenciement de Julien Brygo – Suite et fin d’une affaire qui dure depuis décembre 2019 : le licenciement polémique du journaliste Julien Brygo du Média [6]. Dans un tweet publié fin septembre, Julien Brygo a annoncé avoir gagné son procès en discrimination syndicale contre Le Média. D’après lui, Le Média aurait préféré admettre et payer plutôt que de porter l’affaire aux prud’hommes. Le Média n’en a cependant pas fini avec les polémiques autour du licenciement de ses salariés, comme en témoigne le cas de Denis Robert que nous évoquions dans une précédente édition !

- Viré de Canal+ pour avoir moqué Pascal Praud – « L’humoriste Sébastien Thoen, chroniqueur dans le Canal Sports Club, a été licencié par Canal+ à la suite d’un sketch sur l’émission de CNews L’heure des pros, mis en ligne par Winamax », nous apprend L’Équipe. Décidément, à Canal, on ne peut plus rien dire... et surtout pas se moquer de Pascal Praud.


Du côté des entreprises médiatiques et de leurs propriétaires


- Radio France : accord trouvé sur le plan social – En 2019, Sibyle Veil, présidente de Radio France et ex-consoeur d’Emmanuel Macron à l’Ena, avait imposé à Radio France des « économies » de 60 millions d’euros à réaliser avant 2022. Cette somme représente quasiment 10 % du budget annuel de Radio France. Après la plus longue grève de l’histoire de la radio et une longue négociation, la direction et la majorité des syndicats se sont mis d’accord. Selon Libération, « cette rupture conventionnelle collective (un cadre juridique acquis par les syndicats en janvier à la place d’un plan de départs volontaires) voit l’ouverture de 340 départs volontaires dans les deux ans, les départs en retraite étant favorisés. L’entreprise publique promet d’en remplacer plus de la moitié » La direction annonce 157 postes supprimés, un chiffre en baisse par rapport au plan initial. Mais le chiffre serait plus élevé : « les syndicats pointent 86 postes vacants “gelés” depuis le début des négociations, avec des CDD actuellement à la place de CDI. Ceux-ci sont omis du document final. Ces postes disparaîtront pourtant prochainement. » En tout 243 postes supprimés donc, contre 299 prévus dans le plan initial. Bref, la philosophie générale reste celle d’une mise en coupe de l’audiovisuel public, déjà largement entamée.

- Le Monde diplomatique en très bonne santé financière – D’après La Lettre A, le mensuel de gauche Le Monde diplomatique affiche « une insolente santé financière ». Indépendance éditoriale et financière, faible place de la publicité, modèle basé sur l’abonnement, absence de distribution de dividendes… « Le Diplo affiche une rentabilité de 18 %, l’une des plus belles de la presse française. » Une bonne nouvelle, dans un secteur où elles sont bien rares.

- Le Canard enchaîné dans le rouge – Toujours d’après La Lettre A, mais dans un registre moins réjouissant, l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné a connu une année déficitaire en 2019, et ce pour la première fois de son histoire pourtant centenaire ! D’un bénéfice d’1,4 million d’euros en 2018, la SAS Les Editions Maréchal (qui éditent l’hebdomadaire) sont passées à un déficit de 34 000 euros en 2019, soit « une chute de 102 % de son résultat net ». En cause : le débâcle de la messagerie Presstalis, la crise sanitaire, mais aussi un modèle économique basé en grande partie sur la vente physique au numéro. « Une tendance qui ne saurait être renversée par la timide incursion du journal satirique sur le digital, amorcée au début du confinement en mars. Le Canard enchaîné est désormais disponible en version numérique, via un déploiement opéré par l’agence Immanens, mais uniquement pendant la semaine de parution du numéro. » Ces mauvais chiffres ne mettent cependant pas le Canard enchaîné en danger, les Editions Maréchal disposant d’une trésorerie de plus de 129 millions d’euros.

- Le Figaro et L’Équipe vont supprimer 60 postes chacun – À la crise de la presse papier se sont récemment ajoutés la baisse des recettes publicitaires et des ventes pendant le confinement, ainsi que le dépôt de bilan du distributeur Presstalis [7]. En réponse, ce sont Le Figaro et L’Équipe qui ouvrent le bal des suppressions de postes… Au Figaro, d’après Le Monde, « 24 postes seraient visés parmi les cadres et employés (documentation, communication, diffusion, etc.), 15 parmi les journalistes affectés à la réalisation (maquette, secrétariat de rédaction, service iconographique) et six rédacteurs : trois au service des sports, qui compte onze titulaires, et trois sur une vingtaine de journalistes au service culture, et plus particulièrement au Figaroscope, arrêté pendant le confinement et reparu depuis trois semaines seulement. Quinze personnes pourraient, en outre, quitter l’entreprise sur la base du volontariat – peut-être sous forme de départs à la retraite » ; sans compter le non renouvellement probable d’une soixantaine de pigistes… À L’Équipe, la direction a d’abord tenté la méthode du chantage à l’emploi en proposant à ses salariés d’abandonner leurs jours de RTT et d’accepter « une baisse conséquente de leur salaire, contre la promesse qu’il n’y aurait pas de licenciements. » Devant le refus des élus syndicaux, la direction a changé de stratégie. D’après Le Monde, « Au total, ce sont plus de 60 emplois qui devraient disparaître : 56 dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi touchant la SAS L’Équipe (…), forte de 365 équivalents temps plein, auxquels s’ajoutent les 8 ou 9 postes du mensuel gratuit Sport & Style (…), dont le sort est scellé. »

- Le quotidien néolibéral L’Opinion encore réduit à quémander de l’argent aux milliardairesL’Opinion, quotidien néolibéral fondé par le néolibéral Nicolas Beytout (ex des Échos et du Figaro), est encore dans le rouge. D’après La Lettre A, « Bey Medias, la holding de tête du quotidien libéral, devrait afficher un déficit autour d’un million d’euros cette année. (...) Conséquence : son président et fondateur Nicolas Beytout est à la recherche de cash. » Ce n’est pas la première fois que le brillant entrepreneur tend la sébile à ses amis milliardaires pour sauver son journal de sa mauvaise gestion. Comme le rappelle La Lettre A, le journaliste a déjà obtenu des subsides de la part de « la famille Bettencourt via sa structure Thétys, le groupe de luxe LVMH ou encore l’éditeur américain Dow Jones. »

- Science et vie : l’information scientifique disparaît – Reworld media fait à nouveau ce qu’il fait de mieux : détruire le journalisme. Après avoir racheté le magazine Science et vie en 2019, le groupe Reworld media avait débarqué, en septembre 2020, le directeur de la rédaction, Hervé Poirier. La rédaction s’était alors mise en grève « afin de prévenir toute prise de contrôle éditorial » comme l’expliquait la société des journalistes du magazine. Des discussions avaient alors commencé avec la nouvelle direction. Depuis, la société des journalistes de Science et vie déplore que ces « discussions [sont] sans effet puisque la rédaction n’a cessé depuis d’être mise face à une série de faits accomplis : L’équipe digitale de Reworld media a totalement pris le contrôle du site internet, désormais alimenté par des chargés de contenus non-journalistes. Ces derniers ont désormais toute liberté de poster des contenus ou de republier et rééditer des articles du mensuel. Karine Zagaroli a nommé Philippe Bourbeillon au poste de rédacteur en chef au détriment d’une candidature interne soutenue par toute la rédaction. Ce profil non scientifique ne correspond pas à ce que l’on est en droit d’attendre. Karine Zagaroli refuse de s’engager clairement sur les recrutements, alors que des postes restent vacants dans tous les services depuis le rachat du magazine. »

- Droits voisins : Google divise les médias pour mieux régner – Le serpent de mer suit sa route. Après un vote en 2018 au Parlement européen et une transcription dans le droit français en 2019, le droit voisin au droit d’auteur pour la presse n’est toujours pas appliqué. Théoriquement, ce droit nouveau doit permettre à la presse d’être rémunérée par les grands intermédiaires du numérique (Google, Facebook…) pour chaque citation de chaque article. Mais les géants du numérique font traîner le sujet, notamment en justice. Certes, début octobre, la justice a donné raison à la presse : « la Cour d’appel de Paris a validé la décision de l’Autorité de la concurrence d’imposer à Google de négocier ce droit avec la presse française » relatent ainsi Les Échos. Suite à quoi, « Google a fait savoir qu’il accepte finalement ce principe d’un droit voisin. » Cependant, cet accord de principe ne dit rien de l’issue des discussions actuellement en cours entre Google et la presse française. D’autant plus que le collectif de journaux qui négocie avec Google, l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), est désuni, pour le plus grand bonheur de Google. Selon La Lettre A, « la belle unité affichée par l’APIG face à Google a volé en éclats au cours du mois d’octobre, entraînant des échanges particulièrement acerbes entre patrons de presse. La raison : Louis Dreyfus, pour Le Monde, et Marc Feuillée, pour Le Figaro, ont signé en catimini des accords individuels avec Google, laissant leurs camarades de l’APIG au bord du chemin. » Résultat : « les principaux groupes de presse quotidienne nationale ont préféré négocier avec Google un accord a minima qui leur assure rapidement des revenus supplémentaires (...). Le reste de la presse en sort fortement affaibli, que ce soit la PQR, les magazines, la presse professionnelle ou les agences de presse, principalement l’Agence France Presse. »

- La CGT serait trop citée par « Cash investigation » – France Télévisions se soucie enfin du pluralisme. Mais dans un sens particulier : il y aurait trop d’arguments de la CGT sur ses antennes ! C’est en tout cas ce qui est reproché à l’émission « Cash investigation ». Ainsi, selon Challenges, le « Comité relatif à l’honnêteté, l’indépendance, le pluralisme de l’information et des programmes de France Télévisions a rendu le 23 septembre un avis à propos de l’émission intitulée "Egalité hommes-femmes : balance ton salaire". » Ce comité a ainsi considéré « que la présentation des faits par Cash Investigation correspond pour l’essentiel aux arguments de la CGT (...). » Un syndicat de salariés abondamment cité à France Télévisions, il y a de quoi lever un sourcil, en effet !

- Un média alternatif, Rapports de force, censuré par Facebook – Le média alternatif Rapports de force a disparu de Facebook. Pourquoi ? Mystère. Quoi qu’il en soit, « jeudi 15 octobre, Facebook a retiré tous les articles provenant du site Rapports de force et postés sur sa plateforme depuis trois ans et demi. Sur notre page, mais également sur l’ensemble des murs des personnes ayant partagé nos productions. Depuis, impossible de publier sur Facebook quoi que ce soit, par qui que ce soit, en provenance de notre site internet » raconte Rapports de force. Une décision arbitraire qui met en danger le média : « une telle censure pourrait avoir de lourdes conséquences si elle s’éternisait. À ce jour, Facebook représente à lui seul plus de la moitié de la provenance des visites vers Rapports de force. (...) Cet arrêt brutal du développement de notre audience aura un effet délétère sur la progression des dons. » Après une mise en demeure de Facebook et la menace d’un référé, le site a finalement à nouveau obtenu le droit de publier le 3 novembre.

- Un magazine, Ruptures, affilié par Twitter à l’État russe – Le 7 septembre dernier apparaissait sur le compte Twitter du magazine Ruptures la mention « Média affilié à un État, Russie ». Malgré trois courriers de protestation, dont le dernier date du 1er décembre, adressés par le directeur de la revue, Pierre Lévy, au bureau français du réseau social, ce dernier n’a ni répondu, ni supprimé ou modifié le label attribué au magazine. Ruptures note que cette désignation est intervenue « juste après la publication sur [leur] site d’un article critique sur le traitement médiatique en France du Russiagate ».


Du côté des publications sur les médias

Note : cette rubrique ne constitue pas une sélection, mais recense les ouvrages parus dans le mois sur la question des médias, qu’il s’agisse de bonnes ou de moins bonnes lectures.

- Collectif, Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d’expression, Les Echappés, octobre 2020, 327 p., 39 euros.

- Colliat (Théo), Football et télévision, ou la métaphore du but en or, novembre 2020, L’Harmattan, 174 p., 18 euros.

- Delporte (Christian), Charlie Hebdo. La folle histoire d’un journal pas comme les autres, Flammarion, novembre 2020, 384 p., 23,90 euros.

- Derkaoui (Selim) et Framont (Nicolas), La guerre des mots. Combattre le discours politico-médiatique de la bourgeoisie, Passager clandestin, octobre 2020, 256 p., 17 euros.

- Dindé Diallo (Mamadou), Un siècle de journaux en Guinée. Histoire de la presse écrite de la période coloniale à nos jours, L’Harmattan, octobre 2020, 150 p., 15 euros.

- Fulda (Anne), Mes très chers monstres, L’Observatoire, octobre 2020, 22 euros.

- Huygue (François Bernard), Fake news. Manip, infox et infodémie en 2021, VA press, octobre 2020, 142 p., 15 euros.

- Jacquet (Antoine), Journalistes web et langue française. Entre devoir professionnel et contraintes de production, Université de Bruxelles, novembre 2020, 214 p., 23 euros.

- Jouin (Gilbert), TMTP, 10 ans déjà !, Hors collection, octobre 2020, 192 p., 19,50 euros.

- Maréchal (Denis), France Inter, une histoire de pouvoirs, INA, octobre 2020, 216 p., 20 euros.

- Nga Ndongo (Valentin), Débats ou combats télévisés ? Esquisse de socioanalyse du jeu médiatico-politique au Cameroun, L’Harmattan, novembre 2011, 92 p., 12 euros.

- Petit (Laurent), L’éducation aux médias et à l’information, PUG, octobre 2020, 18 euros.

- Siroux (Jean-Louis), Qu’ils se servent de leurs armes. Le traitement médiatique des gilets jaunes, Editions du Croquant, novembre 2020, 164 p., 12 euros.

- Valiela (Sébastien), (Sans) filtre, Fauves, octobre 2020, 136 p., 29 euros.


Jérémie Fabre et Benjamin Lagues, grâce au travail d’observation collective des adhérentes et adhérents d’Acrimed

 
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Notes

[2À ce sujet, lire notre article « Tiphaine Auzière, éditorialiste : la nouvelle farce d’Europe 1 », 16 octobre 2020.

[4À noter qu’une étude d’Acrimed sur la même période aboutissait à des chiffres similaires, avec 81% d’invités masculins dans les grandes matinales radio.

[5À ce sujet, lire notre article « Macron contre le journalisme », de novembre 2019.

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