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L’actualité des médias n° 63 (janvier – mars 2008)

par William Salama,

Des ventes dopées par la campagne – La presse à l’ère de la performance – Une commission Copé pour la télévision publique – Le lobbying de TF1…

I. Presse écrite

1. Les ventes

- Lectorat - Tout le monde a voté cette année. Le lectorat des magazines est en hausse de 1,2% en 2007, comparé à la période juillet 2006-juin 2007. « A la faveur des élections présidentielle et législative  » (Le Nouvel Observateur, 11 mars 2008), l’audience de la presse d’information s’est accrue de 4,2%, celle des quatre « news magazines » (Le Nouvel Observateur, Le Point, L’Express et Marianne) bondissant de 6,5%.

Le Nouvel Observateur reste leader et la plus forte progression est celle de Marianne (+ 34,9 %). D’après Le Monde (8 mars 2008), « le lectorat [aurait] apprécié son positionnement anti-Sarkozy. Le numéro de Marianne du 14 avril 2007 : "Le vrai Sarkozy, ce que les grands médias ne veulent pas ou n’osent pas dévoiler", s’est vendu à plus de 500 000 numéros. » Pour information, c’est le cas de le dire, « Le numéro du 14 février 2008 de L’Express, avec en couverture la première interview de Carla Bruni en tant qu’épouse du président, a battu un "record historique" de ventes  » (CB News, 11 mars 2008).

Plus généralement, « l’actualité politique a dopé les ventes des journaux d’information. Certes, la bataille Ségolène Royal-Nicolas Sarkozy a intéressé les Français, mais c’est surtout "l’effet Sarkozy" qui a gonflé les ventes de journaux, estime Patrick Bartement, directeur général de l’OJD. "La campagne électorale, qui a démarré dès la fin de 2006, a créé un appétit de lecture et une volonté de décryptage", explique Eric Matton, directeur exécutif de L’Express. "En 2007, il y a eu environ 252 couvertures sur l’univers Sarkozy", précise M. Bartement. Et "l’effet Sarkozy" a fait vendre 110 millions d’exemplaires de plus en 2007", ajoute-t-il. Les études ont été faites en comparant la moyenne des ventes de 1 000 magazines sur un mois, lorsqu’ils comportent des couvertures sur Sarkozy, par rapport aux ventes moyennes du mois ou de la semaine précédente. Ce qui représente 2,2 % de plus... sur la totalité des 5 milliards d’exemplaires de journaux vendus en une année. (…) Les deux numéros du Nouvel Observateur sur Cécilia Sarkozy, en août et en octobre 2007, ont enregistré des hausses de 35 % des ventes en kiosques, soit plus de 100 000 numéros. » (Le Monde, 8 mars 2008)

Avec des hausses de, respectivement, 8,59% et 10,28%, Paris Match (Lagardère) et VSD (Prisma Presse) sont aussi en bonne santé. Comme la presse people puisque la diffusion de celle-ci progresse de +8,62% en 2007. Closer (Mondadori) et Public (Lagardère) s’en sortent particulièrement bien : +19,75% et +18,44%.

La progression est moindre (+1,9%) pour les quotidiens. Au sein de cette catégorie, « 20 Minutes se place pour la deuxième fois en tête des quotidiens nationaux les plus lus (2,53 millions de lecteurs, +4,3%), suivi de Metro  » (Le Nouvel Observateur, 11 mars 2008).

2. La presse quotidienne


  Le Monde contraint à la performance pour sauver son indépendance. Une page s’est peut-être tournée au Monde avec le remplacement d’Alain Minc par Louis Schweitzer à la présidence du conseil de surveillance [1]. Mais les difficultés perdurent pour le groupe qui a encore perdu 20 millions d’euros l’année dernière. Si Éric Fottorino, nouveau président du directoire du groupe Le Monde, « se "refuse" à mener une stratégie de cession d’actifs même s’il peut y avoir des "arbitrages à la marge" » et a, en conséquence, «  estimé que le plan d’économies, préparé par l’ancien directoire présidé par Pierre Jeantet, devait être "enrichi" et jugé que le groupe devait faire des économies "partout" » (CB News, 13 février 2008), les actionnaires font pression. Ainsi, Ignacio Polanco, dirigeant de Prisa qui détient 15% du Monde SA et qui souhaiterait prendre le contrôle du titre allié à Lagardère ; celui-ci a expliqué dans une interview au Financial Times, « La structure du Monde est très compliquée, mais s’il veut rester indépendant, il est d’une importance fondamentale qu’il commence à faire de l’argent » (CB News, 27 février 2008). Disposez [2]

Et pendant ce temps, les actionnaires tentent d’imposer un plan de rigueur et de normalisation économique aux salariés du groupe, les dirigeants s’ébattent en toute indépendance. Bruno Patino, directeur du Monde Interactif et de Télérama, s’est ainsi vu confier une mission sur le livre numérique par la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel. Le même Patino figure en 21ème position sur la liste du maire sortant (ex-UDF) à Sceaux. En toute indépendance, évidemment : « Ça n’implique pas le journal et il est hors de question que ça l’implique » explique Patino à Bakchich.

  Le Parisien s’occupe du pouvoir d’achat… Dans la première semaine de janvier 2008, Le Parisien a créé une nouvelle rubrique « pouvoir d’achat ». Le quotidien du groupe Amaury a de la suite dans les idées puisque, toujours début 2008, confronté à « la hausse du coût de la vie », il a augmenté son prix de 5 centimes après quatre ans et demi sans hausse. Motif : l’« indépendance a un prix » (5 janvier 2008). L’indépendance, toujours et encore…

  Le Figaro vire (pas vraiment à gauche). Comme au Monde, c’est le temps de la rigueur [3]... Le comité d’entreprise du Figaro a sorti son expert dans le cadre du plan d’économies qui « prévoit notamment 60 à 80 départs volontaires » (CB News, 13 février 2008). Joliment baptisé « Ambitions 2010 », ce plan vise à placer le quotidien « en position de leader sur tous les domaines de son activité, papier comme web » et « désigne tous les services concernés (sauf la politique et l’économie), les personnes (critères d’âge et d’ancienneté) ». Il est jugé « discriminatoire » par les syndicats (CB News, 6 février 2008).

  Les Echos et La Tribune ont changé de main (et de directeur en chef). C’est à la veille de Noël que le groupe LVMH a annoncé avoir acquis définitivement Les Echos, et cédé le titre concurrent La Tribune à Alain Weill (groupe NextRadioTV – BFM, RFM, 01 informatique). LVMH recapitalisera Les Echos pour environ 34 millions d’euros mais a vendu La Tribune pour un « euro symbolique » (CB News, 2 janvier 2008). Par ailleurs, dans un climat de « défiance », Erik Izraelewicz, qui dirigeait la rédaction des Echos a rejoint… La Tribune et dénoncé les « interventions du nouveau président du groupe Nicolas Beytout » [4] selon des participants  » Pour CB News (13 février 2008), en cause, notamment : « une situation difficile liée à des vexations, humiliations, interventions de Nicolas Beytout [de retour après une immersion au Figaro] et du nouvel actionnaire ».

  Translations capitalistiques (1). Cession par Lagardère du pôle de presse quotidienne régionale dans le sud de la France, qui pèse 222 millions de chiffre d’affaires, au groupe Hersant Média (GHM), le 20 décembre dernier. Soit, La Provence, Nice Matin, Var Matin, Corse Matin et Marseille Plus (un gratuit).
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  Translations capitalistiques (2). Par ailleurs, le Groupe Sud Ouest (GSO) a finalisé - début janvier 2008 - l’acquisition des Journaux du Midi auprès du groupe Le Monde. L’accord porte sur la totalité de la participation que le groupe Le Monde détenait dans Midi Libre SA, soit 95,4% du capital (CB News, 2 janvier 2008). Le groupe La Dépêche du Midi qui pouvait exercer une option d’achat sur la moitié des actions achetées par GSO sous 60 jours n’est pas parvenu à se mettre d’accord avec GSO pour former « un projet de rapprochement et de coopération dans le cadre de l’axe Bordeaux-Toulouse-Montpellier » (CB News, 3 mars 2008). Les négociations continuent.

3. La presse gratuite

 Des gratuits de plus pour les 15-35. Un manque enfin comblé ! Le journal L’Alsace lance un hebdomadaire gratuit Cit’in à Mulhouse qui cible les consommateurs de « 25-35 ans travaillant dans la ville ». Le Dauphiné libéré a également « dégainé », mais en trois coups avec Grenews.com : « A la fois un hebdomadaire gratuit sur l’agglomération grenobloise, un site et un journal télévisé quotidien en ligne  ». Sans surprise, là aussi : « La cible visée est la tranche 15-35 ans » (Libération, 6 février 2008).

 Des gratuits en plus. DirectMatin (ex- Matin Plus, depuis janvier 2008), le gratuit du Monde et de Bolloré, va être diffusé à Strasbourg, Toulouse et Nice. Bolloré, qui en assume les destinées exécutives, veut passer de « 400.000 à 450.00 exemplaires ». Selon l’homme d’affaires, il y aurait « un taux de prise en main de 100%, et dès 8 heures du matin, 80 à 90% des lieux de distribution sont vides. » Sans même compter le taux de prise en poubelles ? (CB News, 8 février 2008).

4. La presse magazine

 Augmentation après conflit chez Prisma. Après une grève de quelques jours les salariés de Prisma Presse ont mis fin au « mouvement à la suite d’un accord avec la direction » qui prévoit « une augmentation collective » – (CB News, 19 février 2008.)

II Télévisions et radios

1. Financement de France Télévisions sans publicité – suite

 Le Livre Blanc de TF1. Confrontée à l’effritement de son taux d’audience, TF1 a, révèlent Les Echos du 7 mars 2008, « remis un “Livre blanc” aux conseillers de l’Elysée et des ministères. Elle dresse dans ce document - bien différent du discours tenu en direction des marchés - un sombre tableau de sa situation ». Dans ce document, une série de revendications… dont la suppression de la publicité comme mode de financement de l’audiovisuel public, une demande ancienne et désormais prise en compte…


  Une commission, ses missions. Pour préciser les modalités d’application de cette suppression mais aussi pour redéfinir le cahier des charges du service public audiovisuel, une commission a été mise en place le 17 février 2008. Elle sera « présidée par le chef des file des députés UMP Jean-François Copé, composée de parlementaires et de professionnels, […] chargée à la fois de "proposer une nouvelle identité" pour le service public audiovisuel, de faire des propositions sur les missions des différentes chaînes du groupe France Télévisions et de proposer les "modalités de financement" de cette nouvelle télévision publique. La commission devra rendre ses conclusions avant la fin du mois de mai ». (CB News, 18 février 2008). En attendant, la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, s’est fendue, le 26 février 2008 d’une lettre, adressée à la direction de France Télévisions, « confirmant les engagements de l’Etat pour une compensation euro pour euro des pertes publicitaires dès 2008 et le principe d’une dotation en capital » (CB News, 27 février 2008).

 La réalité du manque à gagner. C’est-à-dire ? Le 28 février 2008, France Télévisions Publicité annonçait «  un chiffre d’affaires de 786 millions d’euros sur 2007 ». Par ailleurs, selon un rapport de la Cour des comptes, la réforme de la redevance a « généré une économie de 100 millions par an, mais seule la moitié du bénéfice est revenu au service public. ». La juridiction met en garde « l’absence de revalorisation du taux de la redevance érode les ressources de l’audiovisuel public, et pourrait faire peser un aléa à terme sur son financement par la redevance » (CB News, 31 janvier 2008).

 Une « modernisation des structures » ? À ne pas oublier : dans le même temps, à France Télévisions, se déploie la « modernisation des structures engagé depuis des mois par Patrick de Carolis » (Le Figaro, 16 janvier 2008), c’est-à-dire « huit chantiers visant à mutualiser certaines fonctions communes aux chaînes » et qui, selon l’AFP (28 février 2008) pourraient avoir pour conséquence « le départ de près de 10% des effectifs de France Télévisions. » Une information « démentie "catégoriquement et avec la plus grande fermeté" par la direction. » (CB News, 29 février 2008).

 Radio France et les surcoûts de son déménagement. On l’oublie peut-être : la radio est aussi concernée. De fait, se demande Le Figaro (17 janvier 2008) : « Radio France devra-t-elle assumer ces dépenses supplémentaires au détriment des activités radio et des personnels ? La menace sur l’activité et les emplois est très forte ! » Les recettes publicitaires de la radio publique s’élèveraient à 45 millions d’euros.

2. Pendant ce temps, du côté de l’audiovisuel extérieur

 Une entité entre de bonnes mains… Création d’une holding, le 19 févier, qui détiendra le contrôle de RFI, TV5 et de France 24. Son nom : France Monde. Alain de Pouzilhac (ex publicitaire et président de France 24), est chargé de la créer. Il sera assisté dans cette « tâche par Christine Ockrent, qui est nommée directrice générale » (Le Figaro, 20 février 2008).

  Crédibilité, conflit d’intérêt et licenciements. Concernant la nomination (annoncée par l’Elysée) de Christine Ockrent [5], son époux, Bernard Kouchner, incidemment ministre des Affaires étrangères estime « que ça se passera très bien » (France Inter, 3 mars 2008, Le 7-10). Ce n’est pas l’avis de l’Intersyndicale citée par L’Humanité (le 10 mars 2008) : « Tout est en chantier, nous dit-on. La structure capitalistique (serait étudié le désengagement de TF1 du capital de France 24), le pilotage (France Monde serait rattachée à Matignon sans que ne soient remises en cause les tutelles de Bercy, du Quai d’Orsay et de la Culture)... Le plus inquiétant, c’est qu’à aucun moment, alors que le but affiché est de renforcer l’audiovisuel extérieur, on ne nous parle de ce qui est le cœur de nos métiers, à savoir l’information. La seule chose qui compte, c’est de rassembler des entités qui n’ont rien à voir entre elles pour qu’elles travaillent ensemble ».
Idem pour les suppressions d’emplois… « Selon le rapport des conseillers de l’Elysée sur l’audiovisuel extérieur, dont Les Echos ont eu copie, La réforme pourrait entraîner la suppression de quelque 180 postes, soit une réduction de 10% des effectifs des trois entreprises concernées. » (CB News, 28 février 2008)

 Du mépris pour les partenaires ? Par ailleurs, les partenaires extérieurs au sein de TV5 Monde (Canada, Québec, Belgique et Suisse) craignent que cette « réorganisation » menace « l’existence de ce média unique au monde » et demandent assez fermement à ce que celle-ci demeure « “un projet commun” de la Francophonie » (Le Monde, du 25 février 2008).

3. Les chaînes privées au milieu du gué

 Fragmentation. TF1 et M6 perdent des parts de marchés en audience (tandis que France 2 et 3 se stabilisent) a calculé l’institut Médiamétrie lundi 3 mars 2008 : « soit 28,5% pour la chaîne de Bouygues, 18,3 et 13,2% pour les chaînes publiques et 10,7 % pour celle de Bertelsmann ». La TNT est en hausse à 10, 1% (Nouvelobs.com, 3 mars 2008).

 TF1 essaime. Pour rassurer les actionnaires et les investisseurs, le directeur général de TF1 Nonce Paolini promet aux analystes une progression de plus de 2,4% du chiffre d’affaires qui passent par une « réduction des coûts » (des programmes, des droits, des contrats), un « nouveau projet éditorial pour l’information de TF1 [qui] doit être multicanal » et « des nouveaux médias placés au cœur de l’offre », c’est-à-dire un développement sur le web 2.0, le commerce électronique et la mise en place d’une nouvelle régie publicitaire pour les activités Internet– (CB News, 21 février 2008).

 Canal Plus se recentre. Jean-Bernard Levy, le président du directoire de Vivendi indique, pour sa part, que l’ « objectif majeur » de sa stratégie est désormais de se renforcer dans les activités dont il n’a pas le contrôle total comme SFR (SFR revendique plus de 350 000 abonnés à une offre de TV mobile 3G/3G+) et Canal Plus.

 M6 se consolide. M6 Editions qui détenait 50% de Femme en Ville depuis mars 2006, vient d’acquérir la totalité du capital du magazine gratuit. Dans la même logique de diversification « cross-médias », la chaîne, selon Les Echos, a « confirmé être en “négociations exclusives” pour racheter le groupe Internet Cyréalis, ce qui lui permettra d’“entrer dans le Top 15 des sites les plus consultés” » (11 mars 2008).

 La main dans le sac. Le CSA tance « TF1, M6, Direct 8, TMC, I-Télé et NT1 après avoir relevé sur ces chaînes “des pratiques contraires aux dispositions réglementaires relatives au parrainage”. Parmi ces pratiques, le CSA cite notamment la “visualisation du produit”, l’ “utilisation de slogans publicitaires” et l’ “incitation à l’achat”  » (CB News, 9 janvier 2008).

4. Autres informations …

 Droits sportifs. Dès la vente, le 6 février 2008, par la Ligue de football professionnel (LFP) au groupe Canal Plus (et à Orange) de l’ensemble des droits audiovisuels de la Ligue 1 de football pour la période 2008-2012 (668 millions, un montant que même la ministre de la Communication a jugé « hallucinant »), signant la mort de Téléfoot sur France 2, des craintes ont été exprimées. Canal Plus priverait-elle les non abonnés des images des buts du week-end ? Mettant fin au suspense, le patron du groupe Bertrand Méheut a annoncé la diffusion en clair d’une partie du magazine dominical consacré à la Ligue 1 pour la saison prochaine. Et donc, « en clair », celle de quelques pages de pub.

 Croissance externe.com. Le 22 février 2008 Lagardère Active Digital acquiert 53,3% du capital du site Doctissimo, positionnant la filiale du pôle médias du groupe Lagardère, au 1er rang des sites Internet pour les contenus féminins en France (6,4 millions de visiteurs uniques par mois). Une acquisition, « qualifiée de "structurante"  » (CB News, 25 février 2008) qui permet à Lagardère d’améliorer significativement sa position sur le Web dans la compétition qui l’oppose, notamment, à TF1.

 Télévision mobile personnelle TMP, candidatures et ambitions. Parmi les 32 projets de chaînes, le CSA doit en retenir 13. Parmi les impétrants : Lagardère Active ; TF1 ; M6 ; NextRadiotTV, Les Echos, Amaury, Orange (CB News, 17 janvier 2008). Certains se sont d’ailleurs fédérés. Ainsi M6 Mobile va proposer à ses clients 6 chaînes qui seront diffusées sur le réseau 3G d’Orange, « en direct et en illimité, sans supplément de prix » car « C’est pour nous la mise en place concrète de la télévision mobile personnelle (TMP) ». Il s’agit, selon Nicolas de Tavernost, le Pdg de la chaîne, « d’ "habituer" les clients à regarder la télévision sur mobile » (CB News, 6 mars 2008).

 TNT en région, candidatures et lancement. Plus vite… Huit dossiers ont été déposés au CSA pour des télévisions locales en mode numérique sur les zones de Brest, Strasbourg, Saint-Etienne, Nice, Menton et Montluçon : « TL7, présentée par SAEM Loire Télé pour Saint-Etienne, de Télé Haute Bretagne (Télé Pays SAS pour Brest), de CanalOuest (CanalOuest pour Brest), de Nice Télévision NTV (Association Nice-Télévision pour Nice), de Télévision Sans Frontières (TVSF, Association Télévision sans Frontières) pour Nice et Menton, de Cap Nice-Menton (Cap Nice-menton SAS) pour Nice et Menton, de Clermont/1ère (Société clermontoise de Télévision pour Montluçon) et de A.Télé (A. Télé pour Strasbourg) » (CB News, 23 février 2008). Pour l’Ile-de-France, les jeux sont faits. Les chaînes de Hersant Média, de NRJ Group et - cantonnées à un même canal - les quatre associatives (dont Télé Bocal), adoubées par le CSA, seront lancées sur les ondes le 20 mars 2008.

  Des lacunes de l’éducation à la consommation. Déjà 15 millions, soit : « 46,5% des foyers français sont équipés pour recevoir la télévision numérique (TNT, ADSL, câble ou satellite) » selon TDF (principal diffuseur français). En revanche, et malgré la communication du gouvernement sur la nécessité de se préparer, seuls 27,1% des foyers sont «  numérisés  » et « 65% des Français déclarent "ne pas être au courant" de l’extinction à venir de la télévision hertzienne analogique, prévue fin 2011 » (CB News, 21 février 2008).

  Les coulisses de la diffusion. Les protagonistes de la diffusion s’agitent. Le groupe NRJ a choisi de dégager un peu de trésorerie en ouvrant « le capital de sa filiale de diffusion, Towercast, dont il n’exclut pas de devenir minoritaire » (CB News, 29 février 2008).
Fin décembre, le fond américain Carlyle a, de son côté, racheté la moitié de la participation de Cinven (un autre fond) dans Numéricâble, le fournisseur d’accès et diffuseur (1 milliard d’euros). Cinven et Carlyle détiennent donc désormais chacun 35% du capital du câblo-opérateur. Le fait qu’il soit en « quasi-faillite » (Le Monde du 15 mars), du fait de la crise des subprimes, ne refreine pas Carlyle qui est par ailleurs, « candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile ». (CB News, 2 janvier 2008).

 
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Notes

[1Pour un résumé des épisodes précédents, lire « Les nouveaux maîtres du Monde. En attendant Lagardère ? ».

[2Et voici qu’en écho (Lagardère Arnaud) de préciser dans Le Figaro du 13 mars « Le pouvoir éditorial ne m’intéresse pas, je veux un pouvoir économique. »

[3Cette logique est aujourd’hui à l’œuvre dans la plupart des groupes de presse. En PQR, on peut ainsi citer le cas du groupe Ebra. Lire ici même : « Offensive contre les journalistes du groupe Ebra (SNJ et SNJ-CGT) ».

[4« "une situation difficile liée à des vexations, humiliations, interventions de Nicolas Beytout [de retour après une immersion au Figaro] et du nouvel actionnaire", LVMH  »

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