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Franceinfo, l’info autrement ?

par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot,

Le 31 août 2016, Franceinfo commençait à émettre sur le canal 27 de la TNT. Avec une ambition : celle de proposer « l’info autrement ». La nouvelle chaîne publique d’information en continu reproduit pourtant largement les pratiques et les travers de ses concurrentes du privé.

Note : cet article est tiré du numéro 36 de notre revue Médiacritiques, en rupture de stock mais disponible en pdf !

« Tourner le dos à l’hystérisation de l’info » : c’était l’objectif de Franceinfo selon un de ses promoteurs, Michel Field, alors directeur de l’information de France Télévisions. « On préfère louper un scoop que raconter n’importe quoi », assurait quant à elle Delphine Ernotte, présidente du groupe [1]. Patatras : moins de trois semaines après son lancement, le samedi 17 septembre 2016, la chaîne publique d’info en continu annonce une prise d’otage en cours à Paris qui s’avère… une fausse alerte. On ne pouvait imaginer pire démarrage. Mais ce ratage n’a rien d’anecdotique : il témoigne des contradictions d’un projet qui, sous prétexte de faire « autrement », emprunte aux chaînes privées en place l’essentiel de ses principes de fonctionnement.

Un projet mis en œuvre dans un temps très court : pris en charge par Delphine Ernotte à son arrivée à la tête de France Télévisions (depuis la direction d’Orange France) en août 2015, il aboutit un an plus tard, au prix d’une réorganisation et d’une mobilisation éreintantes en interne, qui soulèvent dès le début des questionnements : quels seront les moyens mis à disposition, à quoi ressemblera le rythme de travail pour les journalistes et techniciens engagés dans le projet ? L’équipe prévue pour le lancement réunira près de 170 salariés dont la moitié sont issus de recrutements extérieurs, pour un coût de 15 millions d’euros pour France Télévisions et 3,5 millions pour Radio France. Des sommes alors trois fois inférieures au budget annuel de BFM-TV et de I-Télé. Des « synergies » étaient cependant prévues entre les différents supports impliqués : la radio France Info, le site Francetvinfo.fr et la chaîne de télévision – les rédactions des deux premiers continuant cependant d’exister séparément.

Quoi qu’il en soit, le ton est donné : celui d’un budget resserré au possible [2] et d’une information « low cost » caractéristiques des chaînes d’info en continu. Le faible nombre de journalistes (70 environ) s’inscrit également dans une fourchette basse par rapport aux autres chaînes. Avec comme chez les concurrentes, des journalistes « assis » et multitâches, en charge de réaliser des sujets, images, sons, dans des temps record pour remplir le temps d’antenne. Et qui auront cependant – particularité de la chaîne – la possibilité de puiser dans les ressources (en termes d’images notamment) des partenaires de la chaîne : celles des chaînes du groupe France Télévisions, de France 24, de Radio France ou encore de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Selon Renaud Revel, les journalistes reporters d’images (JRI) de la chaîne seront également soumis à des principes plus stakhanovistes encore que ceux adoptés par les autres chaînes d’info en continu :

Cette équipe, pour ainsi dire commando, s’est vue dotée de moyens techniques pour les reportages en direct d’un système baptisé TVupack. Les reporters d’image de France 2 avaient fait cinq jours de grève en 2015 quand la direction de l’information avait voulu leur imposer ces matériels qui permettent à un même reporter de tout faire : du tournage au montage, jusqu’à la livraison de son sujet. Même chose à France 3 nationale où cet outil avait été refusé. Et idem à BFM-TV, une chaîne passée maître dans la compression des coûts et l’info « low cost », mais où l’on a renoncé de longue date à dépêcher sur le terrain des reporters sans équipier [3].

Avec des moyens si réduits, on pouvait d’emblée se douter que Franceinfo ne révolutionnerait pas l’information en continu. Néanmoins la chaîne pouvait se prévaloir, sur le papier, de quelques spécificités, liées notamment à ses partenariats avec France Info (la radio), France 24 ou encore l’INA. Qu’en est-il de « l’info autrement » prônée par la chaîne ? C’est ce que nous avons tenté de savoir en examinant ses programmes.


Adaptation aux recettes du privé


La grille de Franceinfo est balisée par plusieurs « moments clés » et programmes réguliers : l’entretien de la matinale, les interviews politiques (« L’invité politique », « Questions politiques », etc.), les « pastilles » économiques (« L’Éco », « L’interview éco », etc.), les émissions de débat (« Les informés ») et les magazines généralistes ou culturels (« La faute à l’Europe ? » ; « Vrai ou fake » ; « Cultissime » ; « Culturebox », « Soyons Claire » ; « Ouvrez le 1 », etc.). Leur analyse permet de souligner combien la télé publique, loin de « faire autrement », produit à quelques exceptions près la même chose qu’ailleurs, et cède en particulier aux mêmes écueils que ses consœurs du privé :

— Triomphe du commentaire : les éditorialistes sont en bonne place dans les programmes de la chaîne, qu’ils assortissent les flash-infos de leurs « décryptages » de la politique politicienne, qu’ils sévissent dans les interviews – en pratiquant le « deux poids deux mesures » traditionnel –, ou qu’ils pérorent sur tout et n’importe quoi dans les émissions de débat. À cet égard, la chaîne d’info ne peut se prévaloir d’aucune originalité : comme BFM-TV ou LCI, elle porte haut les couleurs du commentaire en continu et de la communication en huis clos. Dans « Les informés », seul plateau de « débat » à proprement parler, nous avons calculé que, sur une période de six mois, les journalistes, les communicants et les sondologues accaparaient 86 % des invitations. Nouveauté de la rentrée 2020 : l’émission connaît désormais une déclinaison matinale ! Pour deux fois plus de « blabla », et des débats excluant quasi systématiquement les premiers concernés : à titre d’exemple, nous avons relevé que sur les 135 sujets ayant abordé le mouvement des gilets jaunes en six mois (du 1er janvier au 30 juin 2019), une seule d’entre eux a été reçue en plateau ! D’où nos conclusions de l’époque, que nous ratifions encore aujourd’hui :

[« Les informés » produisent] une information où l’enquête et le reportage ont cédé la place au journalisme de commentaire, aux boursicotages inspirés de tel ou tel tweet, et aux spéculations sur les stratégies politiciennes prélevées à la source […]. Un journalisme incarné par des professionnels si proches des cercles de pouvoir – politiques et économiques – que leur métier finit par se confondre avec le métier de ceux dont ils prétendent rendre compte : les communicants d’entreprise, et les communicants politiques [4].

— Impasse du pluralisme politique. Un exemple clé : celui de la matinale (« 8 h 30 Fauvelle/Dély ») qui, comme ses concurrentes du privé, se caractérise par un pluralisme anémié [5]. Sur la période du 17 mars au 30 avril, les représentants politiques représentent 70 % des invités (23 au total), et une écrasante majorité du temps de parole est accordée aux partis de droite en général (Modem, LREM, LR et RN), et au gouvernement en particulier : ce dernier cumule en effet à lui seul 11 invitations, plus un fauteuil à un député LREM, et un second au Modem. Les Républicains totalisent quant à eux 7 fauteuils, le RN 2, suivi des socialistes et des insoumis (1 invitation chacun).

— L’information économique, qui se résume simplement : parole aux patrons. Le verrouillage éditorial est identique du côté des interviews économiques. Dans deux précédents articles, nous avions passé deux d’entre elles au crible, « L’Éco » et « L’interview éco ». Concernant la première, notre étude de 75 interviews (août 2017-janvier 2018) ne dénombrait pas moins de 41 invitations de chefs et cadres d’entreprise, représentants patronaux et acteurs du monde de la finance, pour seulement… 3 dirigeants syndicaux. Concernant « L’interview éco », notre analyse (octobre 2017-janvier 2018) portait sur 47 interviews, dont 38 étaient accordées à des dirigeants d’entreprise et représentants patronaux, contre… 3 à des syndicalistes [6]. Comme nous l’écrivions alors :

Le programme ne dépareillerait pas sur BFM-Business. […] Aucune chance d’entendre de « petits acteurs » de la vie économique, simples salariés, artisans, travailleurs indépendants, intérimaires ou précaires, ni évidemment le moindre chômeur – dont chacun sait qu’ils […] ne sont en aucune façon concernés par « l’actualité économique » –, venir parasiter les voix expertes des entrepreneurs, des représentants patronaux et des technocrates qui se succèdent au micro.

— « Priorités au direct » et journalisme de remplissage. « Sur le fond, on va essayer de décrypter davantage, de moins hystériser l’information et de prendre un peu de recul [7] » promettait le journaliste Louis Laforge au moment du lancement de la chaîne. Depuis, pourtant, on ne compte pas les plantages, de la « fausse alerte attentat » de septembre 2016 aux couacs durant l’attentat de Barcelone (août 2017)… jusqu’à l’arrestation supposée de Dupont de Ligonnès. Les journalistes de la chaîne publique, comme leurs homologues du privé, n’avaient pas lésiné sur le « feuilletonnage », à grand renfort d’experts, d’une « affaire » qui s’avérait moins de 24 heures plus tard… une fausse information. Autre exemple : le remaniement gouvernemental d’octobre 2018, ayant donné lieu à des séquences de divination journalistique d’une vacuité sidérale. Des épisodes qui montrent combien la chaîne publique, alignée sur ses concurrentes, est prête à bousculer son agenda, à s’engager dans la course au scoop et dans le journalisme de remplissage caractéristique des « éditions spéciales »… qu’importe l’information, pourvu qu’il y ait le flux – et des plateaux remplis.


Information ou produit de consommation ?


À considérer ces différents travers, on peine décidément à percevoir en quoi consiste « l’info autrement » prônée par Franceinfo. Selon ses promoteurs, une des originalités de la chaîne devait résider dans des « modules de décryptage », mettant l’accent sur des formats courts, des infographies facilement partageables sur mobile et sur les réseaux sociaux. L’objectif : proposer une « autre narration de l’actualité », selon le verbiage de Germain Dagognet, alors directeur délégué à l’information de France Télévisions.

Dans sa grille journalière, ces modules prennent notamment la forme de petites « pastilles » de reportage, parfois de très bonne facture, offrant une vitrine à des sujets sociaux ou internationaux qui n’ont de place nulle part ailleurs (ou presque) sur les chaînes d’info. Des pastilles qui témoignent d’une plus grande capacité de Franceinfo à s’extraire de l’actualité dite « chaude », mais qui ne sont pas sans parfois laisser le téléspectateur sur sa faim.

D’une part, parce que toutes s’enchaînent les unes après les autres sans qu’aucune hiérarchie éditoriale apparente leur donne de colonne vertébrale. D’autre part, parce que la durée des sujets « maison » n’excède généralement pas deux minutes, sujets souvent intercalés entre des contenus mutualisés avec d’autres médias (Brut, INA, France 3, France 24, feue France Ô [8]) très courts eux aussi. Pour quel résultat ? À titre d’exemple, en l’espace d’un quart d’heure seulement, le téléspectateur saute d’un reportage sur les « démineuses du Vietnam » à un voyage en compagnie des « derniers guerriers tatoués de Birmanie », en passant par un sujet sur les agressions sexuelles dans les festivals, un JT brassant cinq titres, un « Vu des régions » sur l’hibernation perturbée des tortues d’Hermann et un numéro d’« Outre-mer Express » balayant à son tour trois « actualités »…

Construites à la manière des vidéos des médias sociaux type Brut [9] – dont Franceinfo diffuse certains contenus, et auquel il emprunte la principale marque de fabrique (du texte en surexposition de l’image, permettant de lire sans le son) –, les pastilles sont avant tout pensées pour les réseaux sociaux et la lecture sur smartphone. Un format qui permet certes d’informer sur certains sujets, mais a minima, contraignant au survol, pour ne pas dire à la superficialité. À croire qu’il est devenu impensable, pour les rédactions, de tolérer une information du temps long ou moyen, au prétexte (fallacieux) de perdre le téléspectateur, et aux dépens de journalistes qui, à l’international ou en régions, voient leur travail émietté dans un produit (peu) fini.

« Nous devons répondre à un changement culturel : les gens consomment de l’information en mobilité », expliquait Germain Dagognet. C’est malheureusement le goût amer que nous laisse la majeure partie de la production de la chaîne publique : vite « consommée », vite oubliée. Une philosophie d’ailleurs revendiquée par la direction de Franceinfo. À propos de ceux qu’ils nomment les « consommateurs d’info », Germain Dagognet et Laurent Guimier (alors directeur de France Info – la radio) déclaraient au Figaro (4 sept. 2016 [10]) : « Les jeunes sont devant leurs smartphones et ils veulent que l’info s’adapte à eux. Volontairement, nous avons donc créé des formats capables d’exister sur les smartphones. Nous avons adopté les codes de Snapchat et de Facebook. En télé, cela fonctionne aussi. » Il s’agit donc, avant toute réflexion proprement éditoriale axée sur les contenus que souhaitent produire les journalistes, de penser le « produit information » et les formes optimales que ce dernier pourra prendre en vue de capter le plus d’audiences.

Un raisonnement techniciste, justifiant la production d’une information hachée par les modes décousus de la pseudo-consommation contemporaine. Le saucissonnage de l’information, caractéristique de la radio France Info, touche ainsi tous les formats, jusqu’aux émissions : le talk-show principal est entrecoupé de « flashs infos » intervenant toutes les dix minutes, et les magazines, conçus comme une accumulation de « pastilles ». Un seul exemple : lancée en septembre 2020, la nouvelle émission hebdomadaire « INAttendu » se donne près de 25 minutes pour « revisiter l’actualité contemporaine grâce à des images d’archives » de l’INA. Un principe très enthousiasmant sur le papier, mais frustrant à l’écran : le magazine est découpé en cinq chapitres au moins, pour autant de « sujets » différents, réduisant les possibilités d’exploiter le puits d’archives de l’INA de manière réellement informative.

Et ce d’autant qu’en plus de varier les thématiques, la rédaction varie les genres, souvent à mi-chemin du divertissement, selon le modèle d’infotainment pratiqué par exemple par « Quotidien » – ce qui n’est pas un mal en soi, mais vise des objectifs différents [11]… Ainsi de la pastille « Vous pouvez répéter ? Deux époques, une même question », qui se propose de réaliser les mêmes micro-trottoirs à des années d’intervalle ; ou encore l’éphéméride « Ça s’est passé un… », proposée sous la forme d’un zapping. Sans surprise, la partie la plus intéressante de l’émission est celle qui dure le plus longtemps (et on ne parle là que de 7 minutes environ), lorsqu’un journaliste remet en perspective un fait social d’actualité au moyen de différentes archives sélectionnées et traitées de manière chronologique.

Enfin, le principe marketing d’une différentiation par les « nouvelles technologies » se retrouve dans la mise en scène de toute une série de gadgets : le recours à des dessins et tableaux « interactifs », à un écran tactile baptisé « mur magique » que les journalistes doivent s’employer à manipuler pour faire défiler illustrations, graphiques et captures d’écran issues de Twitter ou Snapchat. Est également mise en scène une ambiance « start-up », sous le signe de la « transparence » : le cadreur se déplace dans les locaux, en « open space », où les téléspectateurs peuvent voir les salariés travailler. « Montrer les coulisses, c’est un choix. Voir des gens au travail est essentiel pour retrouver la confiance des gens, montrer que nous ne sommes pas dans la facilité », expliquait ainsi Hervé Brusini, directeur de la stratégie, au lancement de la chaîne [12].

D’autres options auraient pourtant pu être privilégiées pour retrouver la confiance du public : comme mettre l’accent sur la qualité de l’information, le pluralisme des idées, l’originalité des programmes. Las, la direction de Franceinfo semble avoir plutôt fait le choix de l’information « low cost » et du conformisme. Et malgré quelques exceptions notables, la différence revendiquée par la chaîne, à grand renfort d’arguments « technologiques », semble se résumer à un simple argument marketing. Était-il possible de faire autrement, compte tenu des budgets mis en œuvre ? On peut en douter. Plus que jamais, un véritable service public de l’information, réellement affranchi des logiques concurrentielles et consuméristes, reste à inventer. Avec une condition nécessaire : être doté des moyens nécessaires pour remplir sa mission d’intérêt général. Tout l’inverse du projet de « holding » de l’audiovisuel public, adossé à des politiques – passées, en cours et futures – de saignées budgétaires.


Frédéric Lemaire et Pauline Perrenot

 
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Notes

[1« Franceinfo : la petite nouvelle des chaînes infos », ozap.com, 11 juill. 2016.

[2Un budget resserré qui inclut pourtant quelques dépenses somptuaires : selon Le Canard enchaîné, le logo de la chaîne aurait coûté la bagatelle de 500 000 euros – l’identité sonore de la chaîne ayant quant à elle été confiée à Jean-Michel Jarre.

[3« Francetvinfo : chaîne new-look ou laboratoire social de France Télévisions ? », blog de Renaud Revel, 31 août 2016.

[5Notre analyse des cinq grandes interviews matinales (mars-avril 2020) pointait la grande faiblesse du pluralisme politique dans ces programmes de grande écoute. Lire sur le site d’Acrimed « Matinales radio (1/2) : à la recherche du pluralisme » (sept. 2020).

[6Ces statistiques sont à retrouver sur le site d’Acrimed dans les articles « “L’Éco” de France Info : les patrons comme à la maison » (janv. 2018) et « “L’Interview éco” de France Info : service public ou service patronal ? » (janv. 2018).

[7« Grand Soir », France 3, 2 sept. 2016.

[8Le 23 août, la chaîne dédiée à l’actualité des Outre-mer a cessé d’émettre sur la TNT, enterrée par le ministère de la Culture.

[9Brut est un média formaté pour les réseaux sociaux, principaux canaux sur lesquels il diffuse ses contenus, exclusivement vidéo (courts, sous-titrés).

[10« Pour plaire aux jeunes, la chaîne Franceinfo adopte les codes de Snapchat et Facebook », Le Figaro, 4 sept. 2016.

[11À ce sujet, lire par exemple sur le site d’Acrimed « Comment le “Petit Journal” maltraite l’actualité internationale » (fév. 2016).

[12Cité dans « La nouvelle chaîne d’info publique est arrivée sur la TNT », Les Échos, 1er sept. 2016.

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