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Après le FSE 2003 : Marianne en pleine crise de corporatisme

Dans Marianne (24/11/03), " D.B. " (Daniel Bernard ?) s’en prend à Attac qui, dans un communiqué, osait mettre en cause un article de Libération traitant de dissensions, réelles ou supposées, au sein de la direction de cette association. Jusque là, Acrimed n’est pas concernée.

Mais D.B. poursuit (attention, reprenez votre souffle, il faut suivre !) :

« Dans le même registre parano, Acrimed, le site de décryptage médiatique des alters (sic), ainsi que Bernard Cassen, ont cru lire (re-sic) dans la polémique visant Tariq Ramadan et son texte soupçonné d’antisémitisme une cabale anti-FSE menée par BHL et Claude Askolovitch, du Nouvel Observateur. »

Aucun article paru sur le site d’Acrimed n’évoque une quelconque « cabale ». Notre commentaire, jusqu’alors, s’est limité à ceci : « (...) il a suffi qu’un texte de Tariq Ramadan soit diffusé sur une liste Internet de préparation interne du Forum, pour que quelques maîtres-tanceurs s’en emparent et, complaisamment relayés par d’éminents journalistes, et de non moins éminents responsables politiques, soumettent le Forum Social Européen à des tirs de sommation. Tant que cette campagne médiatique durera, la critique des médias risque, malgré elle, de lui être associée. Mais nous n’entendons nous taire ni sur son point de départ ni sur son déroulement. Nous y reviendrons le moment venu. » [1]

Précisions inutiles, apparemment, puisque Marianne, n’ayant aperçu aucune campagne médiatique, a découvert, en toute rigueur, que nous étions gagné par la paranoïa.

Mieux, dans le même article, Acrimed indiquait ceci : « Attac, en revanche, directement mis en cause par cette campagne, se devait d’y réagir. ». Et renvoyait à un communiqué d’Attac : Une opération médiatico-politicienne contre le FSE. Sans doute est-ce là l’origine de l’amalgame déontologique entre la prise de position d’Attac et notre provisoire discrétion.

Dans sa rubrique « Forum », Marianne prend soin de préciser que « les polémiques, analyses et éditoriaux publiés dans ces pages n’engagent que leurs auteurs ». Ce qui ne vaut, sans doute, que pour le vertueux hebdomadaire, puisqu’il fait comme si le communiqué d’Attac présenté comme tel sur notre site était signé Acrimed.

Marianne, qui additionne chaque semaine les griefs contre la ligne éditoriale de certains journaux (Libération et Le Nouvel Obs, entre autres), n’est pas un justicier ordinaire : le corporatisme journalistique redevient de règle quand il s’agit de faire front contre la critique des médias. Avec force allusions et à peu près, marque de fabrique de cet hebdomadaire.

Dénonçant sur tous les tons l’ostracisme où le tiendraient les publicitaires, Marianne les remplace avantageusement en mutipliant les titres tapageurs et les biais polémiques qui fleurent bon le marketing. Signe des temps : quand Evelyne Thomas est désignée " Marianne " de la République, le journal éponyme se pose en parangon de la rigueur journalistique.

 
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