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Michel Polac répond à François Ruffin

par Henri Maler,

Quand Michel Polac répond à François Ruffin, c’est tellement indirect que ses « excuses » ressemblent furieusement à un « rectificatif »... façon Le Monde.

A ne pas manquer :
Un Jeudi d’Acrimed
"Les petits soldats du journalisme", avec François Ruffin et Gilles Balbastre
Jeudi 13 mars 2003
 [1].


Dans le dernier numéro de Charlie Hebdo, daté du mercredi 5 mars 2003, on peut lire, surtitré "Ça n’engage que moi", le billet suivant, dont on ne saura jamais s’il a été écrit par un Jésuite qui affecte d’avoir de l’humour ou un humoriste qui singe le Jésuite.

«  Mes excuses  :

Ruffin dans Les Petits Soldats du journalisme, n’a pas "bidonné" la citation de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Obs. J’ai vérifié : Joffrin reconnaît qu’en gros c’est juste, même "on fait une sorte de Gala pour les riches". Manque évidemment le ton d’ironie, d’autodérision, mais des élèves n’ont vu que le cynisme. Reste que ce livre est un douteux mélange document-libelle. Ruffin n’est pas un bon élève du CFJ, c’est même un cancre qui ne sera jamais engagé à TF1 comme les premiers de la classe de cette pitoyable école. D’ailleurs, ce cancre n’est même pas foutu, dans la réponse qu’il m’envoie, décrire mon nom correctement. »


On apprend ainsi que Ruffin lui a envoyé une lettre. Laquelle ? Le lecteur de Charlie Hebdo n’en saura rien, sauf s’il se connecte sur le site d’Acrimed. (Lire « Droit de réponse »... à Michel Polac, par François Ruffin)

Mais Polac a « vérifié ». Pourquoi ? Pris soudainement et solitairement de scrupule ? Non. C’est après avoir reçu la lettre de Ruffin et vérifié l’exactitude des propos attribués à Joffrin auprès d’une étudiante du CFJ dont Ruffin lui laissait les coordonnées, qu’il s’est adressé à Laurent Joffrin. Mais Polac n’en dit rien.

En revanche, Polac sait… Que peut-il bien savoir ? Il sait, pour avoir sans doute été présent lors de la réunion, que les propos de Joffrin ont été tenus sur « un ton d’ironie, d’autodérision ». Mais, dit-il, « des élèves n’ont vu que du cynisme ». Comme si l’autodérision ne pouvait pas être une marque de cynisme. N’est-ce pas Michel Polac ?

Et l’ironie la marque d’une fort peu discrète condescendance, comme on, peut le lire dans la conclusion sur le « cancre » Ruffin.

Pourtant, on apprend … que le CFJ est une « pitoyable école ». D’où Polac tient-il cette information ? Sans doute de la lecture du livre de Ruffin...

Bilan de ces contorsions : Michel Polac n’écrit dans Charlie Hebdo qu’avec beaucoup de réticence, parce qu’il se méfie du « douteux mélange article-libelle ». Il ne lui reste plus qu’à piger pour le Journal Officiel.

 
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Notes

[1Note d’Acrimed.

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