Mercredi 8 avril 2003. Journal de 20 heures, sur TF 1(« Lejournal de Patrick Poivre d’Arvor », ainsi qu’il est annoncé sur cette chaîne).
Les titres : « Violents combats (…). Les chars continuent leur avancée ». Suivi de ceci :
« Lors de cette percée, un blindé américain a tiré sur l’Hôtel Palestine où sont logés la plupart des journalistes. Deux de nos confrères ont été tués, un espagnol et un ukrainien. Par ailleurs , un correspondant d’Al-Jazira lui aussi a été tué dans le quartier des Ministères ».
Ainsi, il y aurait « nos confrères » et « par ailleurs, un correspondant ». Il y a « L’Hôtel Palestine où sont logés la plupart des journalistes » et « le quartier des Ministères ». En réalité : l’immeuble qui abrite les locaux d’Al-Jazira.
Inutile de commenter : il faudrait commettre quelques « bavures » !
On pourrait à la rigueur croire qu’il s’agit d’une malencontreuse confusion entre « ailleurs » et « par ailleurs ».
C’est ce que laisse un instant penser le début de la présentation du reportages sur ce qui pourrait être considéré, selon la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) comme des « crimes de guerre » [2] :
« La presse une fois de plus a payé un lourd tribu à la guerre. Trois morts aujourd’hui : un correspondant d’Al-Jazira et, un peu plus tard deux reporters d’images. » On s’attend alors à une présentation qui suive cet ordre chronologique.
Mais non ! L’ordre était destiné à annoncer le reportage consacré aux journalistes européens.
PPDA poursuit :
« Tous logeaient à l’Hôtel Palestine qui a été délibérément pris pour cible par un char américain, alors que chacun sait que cet Hôtel n’abritait que des journalistes » [3].
Cette vigoureuse prise de position introduit un non moins vigoureux reportage de Patricia Alemonière. Mais sur les conditions de la mort du journaliste d’Al-Jazira, pas un mot de plus !
Pas un reportage, pas une image, alors que d’autres chaînes ont pu les diffuser.
Un indice de la géographie mentale de TF1...