(Editorial paru dans Le Point n° 1568 du 4 octobre 2002 : "Allemagne : le national-pacifisme")
L’Allemagne ne veut pas faire la guerre à l’Irak, et cela inquiète beaucoup Claude Imbert.
Pour lui, le "nein" allemand est une faute, presque un crime ! Pourquoi ? Parce qu’ "il claque, lui, la porte à toute intervention, fût-elle placée sous mandat de l’ONU. Et le "cavalier seul" allemand compromet la recherche française d’une position européenne commune".
"Pente démissionnaire"
Et Claude Imbert d’enrôler à l’appui de sa thèse le ministre des affaires étrangères néerlandais, cité par le Washington Post, selon lequel "cet écart de l’Allemagne hors du courant principal est une mauvaise nouvelle pour l’Europe" !!!
Mais quel est le courant principal ? L’"écart" allemand est-il une mauvaise nouvelle pour l’Irak ? Motus.
Claude Imbert fait une autre hypothèse pour expliquer ce pacifisme déraisonnable : il s’agirait d’une "incartade cyniquement électoraliste". Pour Claude Imbert, le refus absolu de faire la guerre à l’Irak ne saurait procéder que de la démagogie et du cynisme ! On sent que Claude Imbert, qui évoque "l’apathie qui fut celle de l’Ostpolitik socialiste à l’égard de l’Union soviétique", n’est pas loin d’évoquer l’esprit munichois. Car enfin, "quels que soient les griefs qu’ils formulent à l’encontre des foucades de Bush, ni Londres - évidemment - ni surtout Paris, Rome ou Madrid, ne sont enclins à glisser sur une pente aussi démissionnaire".
"Maladie de langueur des Etats-providence"
L’éditorialiste du Point a l’air très déçu par la défaite de la droite en Allemagne. Il trouve que l’Allemagne est une social-démocratie décadente, "un grand corps miné par la maladie de langueur des Etats-providence. Comme la France et parfois plus que la France !". Et Imbert de brosser un tableau apocalyptique : "résistance aux réformes", "coûts salariaux exorbitants", "protection sociale ruineuse", "bureaux vides et chantiers à l’abandon".
Et en plus ils veulent pas faire la guerre ! On va dans l’mur …