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" Déni de réalité syndicale " dans Marianne

L’hebdomadaire Marianne (13/11/04, page 10) publie le (court) article suivant, qu’il faut lire en entier pour en apprécier tout le sel.

« Déni de réalité syndicale
Le Conseil d’Etat a refusé de reconnaître la représentativité de l’Unsa, l’Union syndicale des syndicats autonomes (dont fait partie le syndicat SUD) malgré ses 300 000 adhérents déclarés et la barre de 5 % franchie aux élections prud’homales. C’est une faute qui s’ajoute à une autre : considérer comme légitimes des accords d’entreprise signés par des syndicats ne représentant qu’une minorité dans leurs secteurs !
On n’a jamais réussi à fonder une politique, sociale ou autre, sur un déni de réalité. Même si les dirigeants de SUD sont volontiers insuppoortables de rigidité sectaire, leur syndicat existe. De même que les autonomes de la SNCF, de la police ou de l’enseignement.
Certes, l’émiettement syndical est lamentable, mais la désyndicalisation massive est pire ! P.M.O. »

L’actualité syndicale étant réduite à la portion congrue dans la plupart des journaux dits d’information générale, ce cri d’indignation est fort louable... N’était un " petit détail " : les syndicats SUD (il y en a plusieurs) ne font pas partie de l’Unsa mais du Groupe des Dix-Solidaires.

Pour le savoir, il fallait mener une longue enquête, consistant par exemple à consulter les sites Internet de l’UNSA(lien périmé, 16/02/2010) et du G10 Solidaires...
Quant à la décision du Conseil d’Etat, comme elle a donné lieu à quelques échos dans la presse, une autre investigation au long cours aurait exigé l’effort harassant de lire correctement un journal. Ou, plus retors, à taper par exemple " UNSA " et " Conseil d’Etat " sur un moteur de recherche Internet (on aboutit immédiatement, notamment, à cet article du Monde : " Le Conseil d’Etat refuse à l’UNSA le statut de confédération représentative ").
Il faut dire, à la décharge de Marianne, que le Conseil d’Etat a eu le mauvais goût de rejeter le même jour, le 5 novembre, la demande de l’Unsa, mais aussi celle du Groupe des Dix-Solidaires, plus " modeste " en quelque sorte puisqu’elle se " limitait " à la représentativité dans la fonction publique d’Etat (voir la réaction de l’Unsa (lien périmé. Acrimed, 16/02/2010) et celle du G10-Solidaires).

A l’époque où Pascale Clark présentait la revue de presse matinale de France Inter, Jean-François Kahn lui reprochait de ne jamais citer Marianne (lire Marianne et les "bien-pensants"). La journaliste aurait répondu, en substance : " Marianne est déjà une revue de presse ". Au contraire : avec ce " déni de réalité " sur l’Unsa, l’hebdo montre une fois de plus qu’il ne se contente pas de recopier les confrères...

 
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