Dans le quotidien gratuit Metro du 5 mars, Christine Ockrent se penche dans sa chronique [1] sur la condition féminine, à l’occasion de « la corvée de célébrer la Journée internationale de la femme - alors que nous mériterions d’être fêtées tous les jours ! ».
« Quitte à irriter les féministes intransigeantes, lance courageusement notre éditorialiste, intéressons-nous donc à celles qui payent à leur statut le plus lourd tribut. »
A cet endroit, vous pensez mères divorcées, RMIstes, caissières d’hypermarché, chômeuses de 50 ans ? Pas du tout, nous révèle cette femme de ménages [2].
« ... Celles qui payent à leur statut le plus lourd tribut : les épouses des hommes publics. Plus encore que les autres, ne révèlent-elles pas du conjoint le pire et le meilleur ? »
La suite de l’article n’est consacrée qu’aux épouses des deux candidats à l’élection présidentielle américaine. De rapides portraits de Laura Bush et Teresa Heinz Kerry y sont dressés, avec une phrase sur les Clinton. Un sujet que Christine Ockrent connaît bien, puisqu’elle a publié une biographie de Hillary Clinton [3], livre qui fut taxé de plagiat par le mensuel Entrevue dans un article fourni, comparant plusieurs pages avec celles d’un livre américain sur le même sujet.
Après une interrogation sur l’épouse de John Kerry, « Vont-ils aimer Teresa au point de voter pour elle ? », Christine Ockrent finit par ces mots : « En politique comme ailleurs, on peut toujours juger un homme par sa compagne. »
Chacun jugera de la profondeur de cette maxime, de la part d’une éditorialiste au féminisme pour le moins « transigeant ».
En tout état de cause, on peut se demander s’il n’y a pas là un message subliminal : et si les Français, ou ses pairs du Parti socialiste, prenaient enfin conscience des immenses qualités de Bernard Kouchner, pourvu d’une si parfaite compagne ?