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Les retraites, la sécu, l’hôpital

... Silence ! On réforme (bis)

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La restructuration néolibérale du régime des retraites et de la sécurité sociale en cours depuis au moins deux décennies n’a guère rencontré les grands médias commerciaux pour obstacle. Bien au contraire : non seulement ces derniers n’ont pas joué un rôle de rempart face à la casse de l’Etat social, mais ils l’ont souvent appuyée avec zèle en sermonnant un prétendu « passéisme » ou en dénonçant d’illusoires privilèges. De Balladur (1993) à Bertrand (2007) en passant par Fillon (2003), les « réformes » rétrogrades du régime des retraites aux dépens du système par répartition ont été conduites en toute quiétude médiatique. Au mieux, le rôle des médias dominants a été celui d’un accompagnement passif et bienveillant, collant sans distance aux « problèmes » (et donc aux « solutions ») formulés par les gouvernants. Lesquels, on s’en doute, sont généralement défavorables au plus grand nombre : travailler plus longtemps, cotiser davantage, abaisser les rémunérations… Loin de jouer un rôle de contre-pouvoir, le discours médiatique a ainsi contribué à reléguer à l’arrière-plan la question du partage des « richesses » et à réduire l’espace du pensable et du possible en la matière. La pluralité des points de vue et des propositions ? Réduite à quelques « tribunes libres ». Or, que signifie sur de tels sujets la liberté de l’information sans pluralisme de l’information ? Qu’est-ce qui la distingue de la propagande ?