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Régionales : Aphatie en rase campagne

par Olivier Poche,

Jean-Michel Aphatie, meilleur cuisinier politique de France, n’est pas content. Et le fait savoir dans deux billets publiés sur son blog, le 8 février et le 10 mars 2010. Le motif de sa mauvaise humeur ? La campagne des régionales qui, selon « un consensus » qui, nous dit-on, « existe » (puisque son porte-voix s’en porte garant), est « nulle, chiante, ennuyeuse, affreuse, ridicule, morne, fatiguante, plombée, plombante, patente, et plus encore ». Aphatie est catégorique : « Tout le monde s’en fout », et lui, grand journaliste politique, est contraint de faire semblant de s’y intéresser. Du moins en public. Et nous verrons comment.

Sur son blog, ce grand journaliste politiquement neutre puisqu’il vote blanc [1] se mue en Grand Réformateur. Point de départ : ce « désintérêt assez profond pour les élections régionales s’observe dans durée » [sic]. Un désintérêt qui s’observe, selon Jean-Michel citant Libération citant Pascal Perrineau, à travers l’abstention, qui « depuis 1986 jusqu’en 1998, n’a cessé d’augmenter ».


Jean-Michel Aphatie simplifie la démocratie

…et le pluralisme.

« Ce désintérêt devrait au moins nous amener à réfléchir sur notre organisation politique », continue Jean-Michel, qui réfléchit heureusement à voix haute. La teneur exacte de ces « réflexions politiques » n’aurait guère d’intérêt – ou alors à titre de divertissement –, si ce n’était précisément un « journaliste politique », amené à interroger presque quotidiennement des responsables politiques, qui les exposait. « Deux rendez-vous électoraux se détachent du lot, la présidentielle et les municipales. Ajoutons les élections européennes qui suscitent toujours un débat d’une certaine qualité. » D’une certaine qualité, peut-être, mais pas sur une certaine radio, et encore moins dans les interviews d’un certain journaliste politique qui y officie tous les matins, comme on pourra s’en assurer en se replongeant dans « la campagne affligée et affligeante de RTL ».

En revanche, poursuit-il « les autres rendez-vous électoraux, régionales et cantonales, c’est-à-dire départementales, sont le plus souvent des bides (…) Nous pourrions en tirer des leçons simples, au sens où elles simplifieraient la démocratie ». Ces leçons simples sont au nombre de deux : D’abord « supprimer les départements », et emporté par « l’audace », « supprimer aussi les régions pour enfin muscler des communautés de communes qui se substitueraient même aux municipalités ». On croit comprendre qu’il s’agirait de « supprimer » aussi les communes, mais Jean-Michel ne le dit pas explicitement.

Quoi qu’il en soit, ayant ainsi obtenu « un paysage lisible, compréhensible, qui stimulerait la citoyenneté », il ne resterait plus qu’à « rationaliser l’offre politique », en organisant « l’élection sur un seul tour de scrutin ». « De quinze listes, on passerait à trois ou quatre », ce qui simplifierait d’autant le travail de Jean-Michel, confronté à « un éventail idéologique unique en Europe qui se matérialise dans la présence de plusieurs courants trotskystes ou nationalistes, sans oublier les nuances de l’écologie, celles du radicalisme, ou encore les survivances du communisme, plus la social démocratie de gauche et de droite, le gaullisme, le villepinisme, le sarkozysme, etc... ».

Quelles « nuances » auraient le privilège d’être dans les « trois ou quatre » qui composent un « éventail politique » au goût de M. Aphatie ? L’histoire ne le dit pas et le suspense est insoutenable. Un rapide décompte des invités politiques de la matinale de RTL permet cependant de s’en faire une idée. Entre le 15 février 2010 (date de dépôt des listes) et le 13 mars (veille de l’élection), on compte 14 invités politiques : 10 pour l’UMP et 4 pour le PS [2].

On aurait beau jeu de souligner l’inconséquence de la démonstration de M. Aphatie. Si l’on mesure l’intérêt d’une campagne au taux d’abstention et au mode de scrutin, pourquoi ne pas supprimer le Parlement européen – ou l’Europe –, quand le « débat d’une certaine qualité » que les élections européennes (à un tour) suscitent donne lieu à une abstention certaine ? [3] Ou même le Parlement français, puisque les dernières élections législatives ont été marquées par un taux d’abstention de 40% ? Du reste, le précédent record de l’abstention aux Régionales datait de 1998 (à près de 45%), où l’élection se déroulait encore à un tour.

Jean-Michel Aphatie a certes le droit de se lancer dans de « vaines spéculations », comme il les désigne lui-même. Mais Aphatie Jean-Michel est journaliste : ce que l’on retiendra donc avant tout c’est une vision de la « politique », qui se livre ici sans fard, et qui n’est pas sans effets sur son activité professionnelle. Son truc, on le sait, « c’est la cuisine  ». Mais quand la cuisine en question consiste à réduire le pluralisme en bouillie, et le débat politique en purée, il faut bien s’interroger sur les fonctions réelles du cuisinier.

D’autant que, le 9 mars, le blogueur Aphatie revient à la charge : « De vous à moi, toutes les campagnes électorales sont chiantes ». Et après avoir écarté d’un ironique revers de main toute responsabilité des journalistes [4], il développe sa « pensée » :

« Pour qu’une campagne devienne intéressante, il faut juste attendre d’avoir les résultats du premier tour. Qui est devant qui ? Qui s’allie avec qui ? Quel est le rapport de forces région par région ? La droite [comprendre : l’UMP] est-elle en difficulté ? la gauche [comprendre : le PS] est-elle en recul ? Quelles conséquences sur le plan national ? Et du coup, l’entre deux tours sera sous tension, passionnant. »

Pour qu’une campagne ait un quelconque intérêt aux yeux des commentateurs politiques de la trempe de Jean-Michel, il faut qu’elle soit terminée – le mieux étant encore qu’elle n’ait jamais eu lieu. « Qui est devant qui ? », telle est la question, en effet, pour ces bookmakers qui conçoivent la politique comme une course de chevaux, et qui, après avoir parié par sondages interposés, ne veulent savoir qu’une chose : qui a gagné, et qui a perdu. Et qu’importe les politiques qui seront menées !

La conclusion, nous la connaissons déjà, mais ça ira mieux en le redisant : « Si nous supprimions le premier tour des élections, les campagnes électorales seraient-elles plus passionnantes ? Globalement oui, parce que les premiers tours d’élections sont, en France, globalement, il y a peut-être des exceptions, de vastes farces . Au premier tour, tout le monde et souvent n’importe qui est candidat en France. (…) L’ensemble produit une épouvantable cacophonie qui dévalorise la campagne de premier tour et détourne l’électeur du débat. D’où une explication à l’abstention souvent forte de ce premier rendez-vous ». Est-ce que cette « explication » – qui ne se fonde sur rien [5] – « explique » aussi le soin avec lequel les matinales de RTL ont protégé l’auditeur de cette « épouvantable cacophonie », que d’autres appellent pluralisme ?

Mais notre ami reconnaît in fine qu’il manque quelques menus détails à son « explication » pour qu’elle ne soit pas totalement fantaisiste : « Pour être tout à fait honnête, la multiplicité des candidatures n’explique pas à elle seule ce phénomène. Il y a aussi la déception profonde que procure la politique, l’action politique (…) Qui donc aujourd’hui fait la pédagogie du moment particulier que nous vivons ? Qui prépare la population à ce qui suivra les élections ? Qui explique à la population les causes réelles, profondes, durables, de la désindustrialisation de l’Europe occidentale en général, de la France en particulier ? Quel homme politique se risque à dire aux Français les raisons véritables du décrochage économique spectaculaire qu’opère notre pays par rapport à l’Allemagne ? Et qui donc tente d’informer les citoyens des conséquences ravageuses que peut entraîner ce phénomène entre deux pays qui ont la même monnaie ? La politique en France, telle qu’elle est faite aujourd’hui, est irréaliste, surréaliste, irresponsable, irréelle, détachée du temps et des contingences, verbeuse, et pour cela dramatique ».

Deux questions manquent à la liste : « Qui » interroge les responsables politiques sur ces questions et quelques autres ? « Qui » contribue, avec nombre de responsables politiques, à réduire la vie politique à sa version médiatique, politicienne, « irréaliste, surréaliste, irresponsable, irréelle, détachée du temps et des contingences, verbeuse, et pour cela dramatique », sinon les journalistes politiques eux-mêmes, qui en sont les co-producteurs, à l’instar de … Jean-Michel Aphatie. Parlez « politique », projets, propositions, il sort son révolver. Parlez-lui course de chevaux, rivalités, arrière-cuisine, alliance, candidature éventuelle pour une élection présidentielle dans deux ans, il sort son micro. Et en redemande.


Jean-Michel Aphatie enrichit la pédagogie

… et le débat politique

Il suffit de parcourir les entretiens « politiques » conduits par Jean-Michel Aphatie pendant près d’un mois avant le premier tour pour évaluer l’importance qu’il a accordée aux « Régionales » et les questions « passionnantes » qu’il a posées à ses invités. Leur résumé devrait suffire (on retrouvera les meilleures interviews en « Annexe »). Ces quelques exemples de « tentatives d’information des citoyens » mériteraient amplement l’ensemble des qualificatifs qu’Aphatie réserve à « la campagne ». On se gardera cependant d’en tirer la « leçon simple » qui consisterait à… supprimer Jean-Michel Aphatie.

 Le 10 février 2010, Jean-Michel Aphatie recevait Cécile Duflot, tête de liste d’Europe Écologie en Ile-de-France. L’entretien est presque exclusivement consacré aux Régionales [6]. Mais entièrement centré sur les questions qui « font polémique » (comme on dit désormais dans les médias), sur les alliances et les sondages, il n’a jamais porté sur le programme d’Europe Écologie (comme on peut le vérifier en « Annexe »).

 Le 11 février, François Bayrou est l’invité de Jean-Michel. L’entretien, consacré majoritairement à la Grèce et à la violence en milieu scolaire, aborde sur la fin la campagne des Régionales. Sous quel angle ? Celui des résultats électoraux prédits au Modem, au plan national : « Le Figaro, page 4 : "François Bayrou redoute une débâcle du MoDem aux Régionales". Vous redoutez, c’est vrai ? ». Non, répond François Bayrou, qui tente ensuite de parler de l’importance des régions, en prenant l’exemple des lycées – détour de courte durée :
- François Bayrou : « Eh bien, c’est la charge des régions. Pourquoi est-ce que les citoyens ne pèsent pas par leurs élus sur ces élections régionales... »
- Jean-Michel Aphatie : « Eh bien, ils vont voter. Ils vont choisir. »
- François Bayrou : « ... qui sont leurs élections de proximité. »
- Jean-Michel Aphatie : « Et on dit qu’ils n’ont pas choisi le MoDem. »
- François Bayrou : « On verra ! On va attendre. Ne dites pas trop à l’avance... »
- Jean-Michel Aphatie : « C’est ça. »
- François Bayrou : « On est obligé de penser que ceux qui proposent des idées nouvelles et des visages nouveaux, quelque chose va faire que les électeurs, en tout cas, s’y reconnaissent parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans la vie politique actuelle, et donc c’est le 14 et le 21 mars. »
- Jean-Michel Aphatie : « D’accord… »

Et Jean-Michel enchaîne : « …A votre place, la semaine dernière, était assis Dominique Strauss-Kahn, et il a fait un pas vers 2012. Comment vous regardez ça ? Avec attention ? Vous avez dû, tiens vous dire, "tiens !". Qu’est-ce que vous avez pensé de ça ? » Fin de la page « Régionales ».

 Le vendredi 12 février, Jean-Michel Aphatie reçoit Eric Woerth, et interroge le ministre du budget sur le rapport de la Cour des Comptes. Pourquoi pas ? Rendez-vous est donc pris pour parler des Régionales la semaine suivante.

 Lundi 16 février, Jean-Michel Aphatie reçoit François Hollande. Il n’est toujours pas question des Régionales. Mais – pédagogie oblige – de cette question, plus urgente, pour finir l’entretien : « On sait que vous vous préparez pour l’élection présidentielle de 2012, François Hollande. A votre place, le 4 février, Dominique Strauss-Kahn a fait état lui aussi d’un intérêt pour cette élection. Un commentaire devant cette concurrence ? ». Après un commentaire d’un intérêt qu’on laisse imaginer, cette relance : « D’un mot, à quel moment la désignation du candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle ? ». Et, François Hollande ayant répondu « un an avant l’élection présidentielle », ce soupir : «  Un an, c’est dans un an . François Hollande était l’invité de RTL, et donc on se reverra dans un an. »

 Le 17 février, Jean-Michel Aphatie reçoit Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale – et candidat, en dixième (et dernière) position sur la liste UMP en Haute-Marne. L’entretien, consacré pour l’essentiel à la violence scolaire, ne dit pas un mot de la campagne en cours.

 Le 18 février, Jean-Michel Aphatie reçoit Rachida Dati. Les Régionales font une apparition remarquée en fin d’entretien, car Jean-Michel est préoccupé par la perspective d’un « péage urbain » à Paris. Aussi, pour une fois, consent-il à poser une question de politique non politicienne : « Chantal Jouanno, Secrétaire d’État à l’Écologie, tête de liste de l’UMP à Paris pour les élections régionales, a proposé à la fin janvier, l’instauration d’un péage urbain pour l’entrée des automobiles à Paris. Ça a même surpris, paraît-il ? C’est une bonne idée ça, Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement ? ». Mais il retombe bien vite sur ses pieds, comme le montre l’échange suivant :
- Jean-Michel Aphatie : « Donc, vous n’êtes pas d’accord avec la proposition de Chantal Jouanno ? »
- Rachida Dati : « Moi je ne suis pas d’accord pour sanctuariser Paris. […] »
- Jean-Michel Aphatie : « Mais vous avez quand même voté pour Chantal Jouanno ? »
- Rachida Dati : « Mais bien sûr. »
- Jean-Michel Aphatie : « Voilà. C’est beau la politique ! Question personnelle. Le magazine "Closer" a publié, la semaine dernière, une photo de vous, à sa "une", avec une personne. S’agit-il de photos volées, Rachida Dati ? »
- Rachida Dati : « Oui. Tout à fait. »
- Jean-Michel Aphatie : « Allez-vous porter plainte ? »
Etc

 Le 19 février, Jean-Michel Aphatie reçoit Patrick Devedjian. Interview essentiellement consacrée aux difficultés financières des départements, et accessoirement à la rivalité Patrick Devedjian/ Jean Sarkozy pour diriger celui des Hauts-de-Seine. Seule mention – apparition fantomatique – des Régionales : une allusion aux déclarations-qui-font-polémique de la ministre de l’Outre-Mer, en campagne, qui avait affirmé : « je n’ai envie de servir qu’une population, la population guadeloupéenne ».

 Le 22 février, Jean-Michel Aphatie reçoit Frédéric Lefebvre. L’entretien est consacré – par ordre d’importance, sans doute –, au dossier « Total », puis au suicide de Jean-Pierre Treiber, et enfin aux Régionales. C’est-à-dire, comme avec Christian Estrosi, aux « informations » diffusées par l’UMP sur le passé judiciaire d’Ali Soumaré (candidat du PS dans le Val d’Oise), et uniquement à cette « affaire » que Jean-Michel commente ainsi : « Ca ne sent pas bon, parfois les campagnes électorales, Frédéric Lefebvre ! ». Certes. Et on peut compter sur Jean-Michel pour en faire son miel.

 Le 23 février, Jean-Michel Aphatie reçoit le maire de Lyon, Gérard Collomb. La totalité de l’entretien est consacré au soutien qu’il apporte à Georges Frêche, au déjeuner prévu avec Georges Frêche, au socialisme – réel ou supposé ? – de Georges Frêche, et à son éventuelle réintégration dans le Parti socialiste. Quelques questions tentent également de démêler les conflits et stratégies au sein du Parti socialiste en vue de la présidentielle. Mais soyons juste, une question – et une seule – aborde la « politique », au sens strict, de Georges Frêche. Non pas celle qu’il mène ou a menée à l’échelon régional, mais municipal. Contentons-nous en, et citons-la en entier : « Vous qui êtes un élu local, Gérard Collomb, vous êtes le maire de Lyon, quand vous apprenez que Georges Frêche a fait voter en Conseil d’agglomération l’aménagement d’une place à Montpellier, la place du XXème siècle, et qu’il va y mettre une statue de Mao et de Lénine, vous dites "bravo je ferai pareil à Lyon" ? ».

 Le 24 février Jean-Michel Aphatie reçoit Christian Estrosi. L’essentiel de l’entretien est consacré à la grève chez Total. Quelques minutes avant la fin, on évoque les « Régionales ». Le changement de sujet est introduit par cette « question politique » : « Question politique au dirigeant de l’UMP. L’UMP du Val-d’Oise a-t-elle eu tort de rendre public ce qui se révèle être un faux casier judiciaire pour le candidat socialiste dans le Val-d’Oise ? ». En fait de « Régionales » et en fait de « politique », c’est donc la dernière boule puante de la campagne – les fausses informations diffusées par l’UMP sur Ali Soumaré – qui constitue l’unique objet de la fin de l’interview.

[Du lundi 1er au vendredi 5 mars, Marc Tronchot remplace Jean-Michel Aphatie, privé – sans doute pour cause de congé – de son travail de pédagogie politique.]

 Le lundi 8 mars, le cuisinier est de retour : Jean-Michel Aphatie reçoit Nadine Morano (déjà invitée le 9 février, pour une interview qui ignorait superbement les Régionales, et pour l’essentiel portait sur le débat sur l’identité nationale). En cette « journée de la femme », l’entretien passe complètement sous silence les prochaines élections. Soit. Mais cette journée est en compensation l’occasion d’interroger la secrétaire d’État à la famille, accessoirement deuxième sur la liste UMP en Meurthe-et-Moselle, sur des questions aussi importantes que celles-ci : « Quelle est la femme que vous admirez le plus ? » ; « Quel est le ministre le plus macho ? »

 Le 10 mars, Jean-Michel Aphatie reçoit Bertrand Delanoë. Pour parler de quoi ? Comme on peut le vérifier en annexe, du pronostic d’un « grand chelem » d’abord. Puis, quand Aphatie l’interroge sur le « mauvais climat de la campagne », Delanoë lui reproche de prendre « le petit côté des choses », et évoque des « questions sérieuses », des « choses qui sont la vie de nos concitoyens ». Mais Jean-Michel précise qu’ « on parle de ces choses-là sur l’antenne d’RTL », ce qui lui permet d’éviter qu’on en parle, et de revenir « sur des éléments de climat », puis sur l’alliance PS/Europe Écologie.

 Et le 12 mars, pour clôturer la campagne, Jean-Michel Aphatie (qui a reçu la veille Jean Gandois qui n’est pas directement concerné par les « Régionales ») reçoit Jean-Pierre Raffarin. Pour parler de quoi ? L’ « Annexe » permet de le vérifier une fois de plus : des pronostics sondagiers d’une défaite de l’UMP, de l’éventualité d’un changement de gouvernement, de la taxe carbone, des déclarations de Gérard Longuet sur Malek Boutih, de « l’ouverture »… et autres questions éminemment régionales.

On comprend mieux pourquoi, à défaut d’interroger les candidats sur leurs programmes, Jean-Michel Aphatie propose le sien : raser les régions, les départements et les premiers tours des élections. Et pouvoir, enfin, se reposer.



Olivier Poche
[Tous les extraits des interviews de Jean-Michel Aphatie proviennent des transcriptions disponibles sur le site de RTL]



Annexes : « Les régionales, c’est chiant, par Jean-Michel Aphatie, pédagogue »

N.B. : Les transcriptions ci-dessous contiennent l’intégralité des sujets abordés dans les interviews. Seules quelques relances ont été supprimées. Nous n’avons gardé les réponses que dans la mesure où cela était nécessaire à la compréhension de la question suivante.

1. Avec Cécile Duflot, le 10 février 2010.

- Jean-Michel Aphatie : « Des négociations ont eu lieu, hier, et si on a bien compris, elles doivent se poursuivre aujourd’hui entre écologistes et socialistes dans la région Languedoc-Roussillon pour tenter de contrer le président sortant, Georges Frêche. Ce matin, Cécile Duflot, êtes-vous proche d’un accord en Languedoc-Roussillon ? »
- Cécile Duflot : « Je crois que les discussions ont bien avancé. […] »
- Jean-Michel Aphatie : « Elles ont eu lieu, hier. »
- Cécile Duflot : « Elles se poursuivent aujourd’hui. Voilà. »
- Jean-Michel Aphatie : « Proches d’un accord ou pas ? »
- Cécile Duflot : « Les choses ont avancé, […] . »
- Jean-Michel Aphatie : « L’obstacle, c’est toujours la tête de liste. Vous la revendiquez, vous ; les socialistes la revendiquent eux. C’est ça l’obstacle ? »
- Cécile Duflot : « C’est le principe de considérer que de façon unilatérale, le Parti socialiste doit occuper la tête de liste. […] »
- Jean-Michel Aphatie : « Au deuxième tour, entre Georges Frêche et le candidat de l’UMP, Raymond Couderc, vous choisiriez quoi ? […] »

- Jean-Michel Aphatie : « A propos de l’Ile-de-France où vous menez donc la liste Europe Ecologie, vous dites dans "Le Figaro" d’aujourd’hui qu’il ne s’agit pas par principe (je vous cite) de reconduire les alliances antérieures. On avait compris qu’un accord entre les Socialistes et vous, dans tous les cas, au deuxième tour, était presque automatique. »
- Cécile Duflot : « Oui. »
- Jean-Michel Aphatie  : « Et ce matin, vous semblez dire que non. »

- Cécile Duflot : « Non. »
- Jean-Michel Aphatie : « On ne reconduit pas, par principe, les alliances antérieures ? »

Et Jean-Michel Aphatie, qui après avoir déclaré que « tout le monde se foutait » des Régionales, raillait deux jours plus tôt sur son blog, ces « sondages (qui) paraissent ici là, à 90% d’ailleurs largement à côté de la plaque puisqu’ils sont nationaux, toujours cocasse pour un scrutin régional », ne résiste pas à la tentation :

- Jean-Michel Aphatie : « Pourquoi vous baissez dans les sondages ?
- Cécile Duflot : « Alors ça, vous allez demander ça aux sondeurs. […] Vous croyez que c’est plus intéressant d’avoir le nez sur les sondages que d’essayer de travailler sur ce qu’on veut faire : sur les questions de précarité énergétiques pour répondre aux questions de santé publique, pour travailler à un autre projet de société et se demander comment on va faire pour avoir des emplois durables et non délocalisables. Vous êtes trop dans le bocal. Vous oubliez qu’il y a des vraies réalités quand même. »
- Jean-Michel Aphatie : « Nooooooooon ! Les sondages, ce ne sont pas une vérité définitive mais enfin, ils donnent une indication sur l’opinion ; et visiblement, il se passe quelque chose.
- Cécile Duflot « Vous savez, si les écologistes s’étaient dit qu’ils allaient faire de la politique avec les sondages, il n’y aurait pas eu René Dumond et on ne serait pas là aujourd’hui. […] C’est ça qui est bien dans la politique, c’est que ce n’est pas automatique et que c’est les électeurs qui décident : ni vous, ni moi, ni les sondages.
- Jean-Michel Aphatie : « Ah, on n’a pas la prétention de décider. On garde la bande et on se retrouve après les élections régionales. »

Gardons précieusement la bande : elle nous permettra de répondre à cette question « politique » de la plus haute importance : les sondages prédisant une « baisse » des écologistes à un mois de l’élection s’étaient-ils trompés ou non ?

2. Avec Bertrand Delanoë, le 10 mars 2010.

- Jean-Michel Aphatie : « Le Parti Socialiste va-t-il réaliser le grand chelem aux élections régionales, Bertrand Delanoë ? »
- Bertrand Delanoë : « Je ne sais pas. […] »
- Jean-Michel Aphatie : « Je vous posais la question du grand chelem parce que Martine Aubry a dit : "On va gagner les 22 régions". »
- Bertrand Delanoë : « Mais Martine a eu raison de nous mettre la barre très haute… »
- Jean-Michel Aphatie : « Enfin, elle ne peut pas la mettre plus haut ! […] »

Après ce premier échange, Jean-Michel change de sujet :

- Jean-Michel Aphatie : « Un mauvais climat de campagne. Beaucoup de polémiques personnelles, par exemple lundi, Martine Aubry était à Montpellier avec un panier garni pour Georges Frêche dedans, je la cite : "J’ai mis deux DVD avec Brad Pitt parce que Georges a dit récemment "Je ressemble à Brad Pitt". On n’a pas vu la ressemblance". C’est un peu triste comme campagne quand même ! »
- Bertrand Delanoë :«  Mais vous prenez le petit côté des choses . Moi je suis allé aussi pendant deux jours en Languedoc-Roussillon pour défendre des valeurs, des projets : ceux d’Hélène Mandroux, et donc voilà, moi j’ai fait cette campagne. C’est vrai que j’ai vu des choses dégueulasses comme la campagne qui a été lancée par l’UMP contre la tête de liste socialiste du Val-d’Oise. En même temps, j’ai vu à Paris, en Île-de-France et dans toute la France, beaucoup de gens. J’ai participé à beaucoup de débats, vraiment dans toutes les régions. Je vous dis, on a parlé transport, on a parlé innovation, on a parlé réponse à la crise. On a parlé santé publique avec, par exemple, en Île-de-France, un milliard d’euros que la région va investir alors que ce n’est pas son rôle parce que l’État laisse tomber le service public de l’hôpital en prévoyant la suppression de 4.000 emplois. Voilà, on a parlé de choses qui sont la vie de nos concitoyens. »
- Jean-Michel Aphatie : « On parle de ces choses-là ... »
- Bertrand Delanoë : « Moi, je n’ai parlé que de ça. »
- Jean-Michel Aphatie : « On peut en rendre compte sur l’antenne d’RTL. »

Et puisqu’« on parle de ces choses-là sur l’antenne d’RTL », avec une fréquence et une intensité dont il n’est pas permis de douter, inutile d’en parler dans l’entretien politique du matin. Donc, après « une petite taquinerie entre nous », Jean-Michel enchaîne :

- Jean-Michel Aphatie : « (…) Je reviens quand même [Forcément, ndlr] sur des éléments de climat parce que cette campagne, on a l’impression qu’elle ne vole pas très haut, qu’elle n’est pas très bonne. Par exemple, Chantal Jouanno a demandé récemment à ce que les propos tenus par Jean Paul Huchon que vous soutenez, président sortant de la région Ile de France. Alors, je cite Chantal Jouanno : "Il faut condamner les propos de Jean Paul Huchon quand il nous traite de "Claudette", de "Spice Girl", de "Blonde" ou quand il imite la voix de Valérie Pécresse en meeting." »
- Bertrand Delanoë : « Mais écoutez, tout ça c’est dérisoire . »
- Jean-Michel Aphatie : « C’est pas le signe d’une campagne tout de même un peu difficile et pas très bonne ? »
- Bertrand Delanoë : « Non, mais par exemple avec Mme Jouanno, j’ai participé à un débat. Faut-il un péage urbain à Paris ou pas ? Mme Jouanno est "pour", Mme Pécresse "sait pas", M. Cohn-Bendit est "pour", Mme Duflot est "contre"... »
- Jean-Michel Aphatie : « Monsieur Delanoë ? »
- Bertrand Delanoë : « Et nous tous les Socialistes d’Île-de-France, on dit : il vaut mieux développer les transports en commun. Nous avons fait baisser la circulation automobile de 20% et la pollution de proximité de 32%, émissions de gaz à effets de serre : moins 9%... »
- Jean-Michel Aphatie : « Moi j’adore vos pourcentages : 32%. J’adore ça ! 32%. »
- Bertrand Delanoë : « ... en cinq ans. et voilà. »
- Jean-Michel Aphatie : « Oui, c’est des études scientifiques. »
- Bertrand Delanoë : « C’est une précision ! C’est des études scientifiques. Et il ne faut pas donner le mauvais signe de dire aux habitants des communes voisines : vous payez pour rentrer dans Paris, au moment où nous voulons promouvoir la solidarité. Alors voilà des questions sérieuses. Mme Jouanno, elle, est "pour" comme Daniel Cohn-Bendit. Mais les autres UMP sont "contre" et les autres Verts aussi. »
- Jean-Michel Aphatie : « Et vous, vous êtes "contre" ? »
- Bertrand Delanoë : « Moi, je suis "contre", oui. »

Visiblement, les « questions sérieuses » de Bertrand Delanoë n’inspirent pas du tout Jean-Michel Aphatie. Alors on passe aux alliances :

- Jean-Michel Aphatie : « D’accord. Beaucoup de divergences entre les Écologistes et les Socialistes. Pendant le 1er tour, on constate beaucoup de dossiers sur le nucléaire dans beaucoup de régions, par exemple : Basse-Normandie, PACA, Bourgogne, beaucoup de divergences très nettes. Vous pensez que la réunion entre les deux tours sera facile ou difficile ? »
- Bertrand Delanoë : « Il faudra le faire de manière loyale et démocratique et sincère. […] Donc que les électeurs choisissent entre nos projets et que nous nous rassemblions dès dimanche soir sans discuter... »
- Jean-Michel Aphatie : « Mais ça ne va pas être facile. »
- Bertrand Delanoë : « ... la représentativité de chacun. Elle sera fixée par les électeurs. »
- Jean-Michel Aphatie : « Et sans discuter du contenu. C’est-à-dire, on peut s’opposer au 1er tour sur des dossiers importants. »
- Bertrand Delanoë : « Mais non, non. On discutera beaucoup du contenu […] »

Mais pas « beaucoup », sur l’antenne d’RTL. Et ça continue…

- Jean-Michel Aphatie : « TF1 programme, samedi soir, à 20h45, une émission de Nicolas Hulot "Ushuaïa". Plusieurs candidats socialistes disent : c’est une programmation qui va servir les Écologistes comme le film "Home" de Yann Arthus Bertrand l’avait fait aux Européennes. Il faut que TF1 déprogramme "Ushuaïa". Ça vous semble un argument sérieux ou pas ? »
- Bertrand Delanoë : « Je ne suis pas paranoïaque et je n’ai pas vu ce numéro d’Ushuaïa. […] Ce que je constate, ce sont les politiques qui ne sont pas très loyaux par rapport à l’objectivité. Par exemple, hier, Monsieur le Président de la République est en Franche-Comté et logiquement, la présidente légitime de Franche-Comté dit un mot. Boum ! Il donne la parole à son concurrent qui est minoritaire. »

- Jean-Michel Aphatie : « Par souci d’équité ! »
- Bertrand Delanoë : « C’est ça ! Et il dit qu’il ne fait pas campagne ; et en fait, il ne va que faire des meetings pour les candidats qu’il choisit. Bon, voilà ! Alors, il faut être un peu réglo ! un peu sincère et arrêter de prendre les citoyens pour des imbéciles. »
- Jean-Michel Aphatie : « C’est ce que fait le Président de la République ? »
- Bertrand Delanoë : « Je pense que le Président de la République gagnerait à être sincère et à consacrer son énergie, sa mission -il est légitime, il a été élu- sur les problèmes des Français et un peu moins sur la politique politicienne. Je trouve qu’il y passe beaucoup de temps. »

« Politique politicienne » ? Jean-Michel saisit la balle au bond :

- Jean-Michel Aphatie : « Alors hier, justement, Nicolas Sarkozy dans le Doubs a dit ceci : c’est un grand problème français que de confondre tout le temps les rendez-vous. "Élections régionales, conséquences régionales ; élection nationale, conséquence nationale". Donc, il rode les esprits à l’idée qu’il n’y aura pas de bouleversements gouvernementaux après les élections. A-t-il raison, Bertrand Delanoë ? »

Et après la réponse de Bertrand Delanoë, une dernière question de Jean-Michel, toujours inquiet pour la circulation automobile à Paris :

- Jean-Michel Aphatie : « Vous avez déclaré aux "Échos", Bertrand Delanoë, le 19 novembre 2009, ceci : "Nous étudions aussi la suppression de la circulation sur certains tronçons des voies sur berge à Paris". Alors ? »

3. Avec Jean Pierre Raffarin, le 12 mars 2010.

- Jean-Michel Aphatie : « Redoutez-vous une Bérézina, dimanche, pour l’UMP ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Je ne crois pas. »
- Jean-Michel Aphatie : « Ah, c’est vrai ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Je n’étais pas très optimiste, il y a huit, dix jours...
- Jean-Michel Aphatie : « C’est les sondages qui vous rendent optimiste ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Je vois deux choses sur le terrain, aujourd’hui. […] »
- Jean-Michel Aphatie  : « Ce n’est pas ce que disent les sondages... »
- Jean-Pierre Raffarin : « […] Je vois, au fond, l’électorat de Droite et de Centre qui en a marre qu’on lui annonce le grand chelem.[…] »
- Jean-Michel Aphatie : « Martine Aubry a travaillé pour l’UMP... »
- Jean-Pierre Raffarin : « Je pense qu’elle a fait une erreur […] »

- Jean-Michel Aphatie : « Nicolas Sarkozy qui demandait votre démission de Matignon après la défaite de l’UMP aux élections régionales de 2004... »
- Jean-Pierre Raffarin : « Vous savez, je lis ça ici ou là, mais enfin ça n’était pas clair. »
- Jean-Michel Aphatie : « Alors, il explique dans une interview au "Figaro Magazine", que les élections régionales d’aujourd’hui ne peuvent avoir que des conséquences régionales. Il a raison ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « À court terme, il a raison. Je pense que son interview dans le "Figaro Magazine" que je n’ai pas encore lue mais dont j’entends les commentaires puisque vous avez le privilège d’avoir la presse avant nous. »
- Jean-Michel Aphatie : « Ah, les journalistes ont des petits privilèges comme ça ! »
- Jean-Pierre Raffarin : « Eh oui, eh oui ! Donc ce que je vois c’est qu’il nous annonce clairement une forme de césure après la réforme des retraites. […] »

- Jean-Michel Aphatie : « Est-ce que vous dites, ce matin, Jean-Pierre Raffarin sur RTL, qu’après la réforme des retraites, François Fillon sera remplacé ? »
- Jean-Pierre Raffarin : Ah je ne peux pas vous dire ça parce que le Président de la République qui peut le dire. »
- Jean-Michel Aphatie : « C’est ce que vous suggérez ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Non, ça n’est pas ce que je suggère […] »
- Jean-Michel Aphatie : « La popularité de François Fillon n’est pas un problème ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Je ne le crois pas. Probablement qu’elle provoque, ici ou là, quelques irritations, je suis d’accord. »
- Jean-Michel Aphatie : « Ici ou là ! » (rire)
- Jean-Pierre Raffarin : « Je suis d’accord avec ce que dit Alain Duhamel de sa pratique historique. Nous avons vu que ça a toujours été des petits problèmes de susceptibilités, surtout que les médias mettent toujours un peu d’acide sur ces questions-là... »
- Jean-Michel Aphatie : « Ah les médias, vous savez ! Oui, oui, oui ! »
- Jean-Pierre Raffarin : « ... Et donc tout ceci peut être quelquefois difficile à gérer, mais au fond je crois que structurellement... »
- Jean-Michel Aphatie : « Et vous avez un témoignage direct quand vous dites ici ou là, non ? »

- Jean-Michel Aphatie : « Ici sur RTL, on fait l’analyse qu’il a enterré la taxe-carbone puisqu’il ne donne plus de date pour son entrée en vigueur. Vous partagez cette analyse, c’est une bonne nouvelle ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « Écoutez, je pense qu’elle pose problème cette taxe. […] Nous sommes tous sortis du Salon de l’agriculture en voyant des professions très inquiètes et il est clair qu’il faut bien se dire qu’à un moment trop de Grenelle tuerait le Grenelle [...]. »
- Jean-Michel Aphatie : « C’est dit : "Trop de Grenelle tue le Grenelle"... Gérard Longuet, patron du groupe UMP au Sénat, a dit ceci : "Pour présider la Halde (il parlait d’une éventuelle nomination du socialiste Malek Boutih à sa présidence), il vaut mieux que ce soit quelqu’un du corps français traditionnel". Et cette expression "Corps français traditionnel" a choqué. Est-ce que ça vous a choqué, vous, Jean-Pierre Raffarin ? »
- Jean-Pierre Raffarin : « […] C’est un humaniste mais il pose deux questions qui sont utiles. La première, c’est : - Est-ce qu’une personne discriminée est la mieux placée pour réduire les discriminations ? […] Mais la deuxième question qui est posée, c’est la question de l’ouverture. »
- Jean-Michel Aphatie : « L’ouverture. On y arrive ! »
- Jean-Pierre Raffarin : « […] On ne gagne pas des voix avec l’ouverture mais on apaise. Mais, là, l’ouverture c’est aussi une question de mesure […]. »
- Jean-Michel Aphatie : « Et la coupe est pleine ! »
- Jean-Pierre Raffarin : « De temps en temps, il faut, aussi, mettre en avant les talents de la majorité […]  »
- Jean-Michel Aphatie : « "Croyez-vous que le thème de la fermeture soit porteur, demande Nicolas Sarkozy dans "Le Figaro Magazine" ? Le gouvernement exclusivement chiraquien de 1995 a-t-il évité à la majorité la désillusion de 1997 ?" Vous étiez de ce gouvernement de fermeture, Jean-Pierre Raffarin. »
- Jean-Pierre Raffarin : « Oui, je pense que Nicolas Sarkozy est un bon Président de la République mais je pense que vis-à-vis... »
- Jean-Michel Aphatie : « Il est taquin, quand même ! »
- Jean-Pierre Raffarin :... « Il a, vis-à-vis de ses prédécesseurs, encore des attitudes qui ne servent pas à grand chose. […] »

- Jean-Michel Aphatie : « D’un mot, trois hommes ont nommé trois hommes au Conseil constitutionnel. C’est bien ou c’est pas bien, Jean Pierre Raffarin ? »

 
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Notes

[1C’est du moins ce qu’il affirme, en mars 2008, au Figaro qui l’interroge sur son passage par le P.S. : « J’ai appartenu au PS il y a un quart de siècle, il y a prescription. Je n’éprouve pas de sentiment de gêne par rapport à cet engagement. Pour corriger cette "faute", je vote blanc depuis 1988 ».

[2En comptant M. de Villepin comme « UMP ». En commençant le décompte à partir du 1er février, il est vrai que le pluralisme retrouve toutes ses couleurs, puisqu’en plus de trois invités UMP et deux PS supplémentaires, le Modem et Europe Ecologie ont droit à une invitation (chacun).

[3De 43,3 % en 1984 à 59,3 % en 2009, celle-ci n’a pas non plus « cessé d’augmenter ».

[4« La faute à qui ? Aux journalistes bien sûr, spécifiquement les journalistes parisiens de Paris, supprimez paris (sic) et vous avez résolu les trois quarts des problèmes français, supprimez en plus ou avec les journalistes parisiens, et vous n’avez plus de problèmes en France ».

[5Jean-Michel tente cependant de la prouver par un exemple : « le record d’abstention au premier tour d’une élection présidentielle a été atteint en 2002, le 21 avril (28,4%) qui est aussi le record du nombre de candidatures (16) enregistré lors d’une élection présidentielle en France. Règle simple, loi simple : plus il y a de candidats, moins les gens votent. Trop bordélique. Dur à admettre, mais pas dur à comprendre ». Et surtout complètement faux : un simple coup d’œil sur les chiffres des élections présidentielles de la Vème République montre l’absence d’une telle corrélation.

[6A part une entrée en matière sur une éventuelle « pensée anti-flics chez les écolos, aujourd’hui, en France » (à propos de la « polémique du jour sur les gardes à vue), et une conclusion sur un éventuel « petit côté rétrograde chez les écolos » (à propos du dernier livre d’Elisabeth Badinter.

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