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Référendum de 2005 : Vous avez dit « équité » ?

par Henri Maler,

Les tentatives de couvrir du voile d’une expertise comptable biaisée l’expression médiatique d’une démocratie confisquée n’ont pas manqué. Et pourtant...

(1) Prétendre que l’on n’entend que les partisans du non, seul un amuseur public pouvait l’oser ! Laurent Ruquier nous divertit sans la moindre gêne

(2) Pourtant les chiffres sur les intervenants politiques à la télévision entre le 1er janvier et le 31 mars fournissent un indice accablant : Comptage des intervenants à la télé de janvier à mars 2005 (“Arrêt sur images”, F5)

(3) Un soir, Chirac parut que le CSA, se posant, selon son propre mot, en gardien de la « tradition » (monarchique ?) ne comptera pas (cette fois comme les suivantes) dans son livre de comptes des temps de parole. Mais, que l’intervention de Chirac figure ou non dans la comptabilité, les chiffres d’avril confirment ceux des mois précédents : Comptage des intervenants à la télé en avril 2005 (“Arrêt sur images”, F5).

(4) Pendant ce temps, l’AFP travaillait à entretenir le déséquilibre, peut-être par simple routine. Par exemple, du côté des photographie : « Souriez, vous êtes photographiés pour l’AFP ». Ou encore dans un certain type de dépêches : Quand l’AFP « urgente » sur le référendum

(5) Et selon "Arrêt sur images", le mois de mai ne corrigea guère les déséquilibres constatés pendant les mois précédents : Comptage des intervenants à la télé en mai 2005 (“Arrêt sur images”, F5)

Quoi qu’il en soit, la controverse légitime sur les temps de parole ne doit pas dissimuler l’omniprésence des éditorialistes, chroniqueurs et fantaisistes favorables au “oui” (qui s’excluent de la comptabilité des temps de parole), mais surtout les conditions qualitatives d’expression des arguments défavorables au Traité constitutionnel.

Chroniqueurs, experts, interviewers, éditoralistes : tous contribuent à l’ "équité".

(6) Des chroniqueurs à sens unique. Sur France Culture, favorables au "oui", ils monopolisent la parole. Et quand un invité apporte la contradiction, tous montent au créneau : Les matins du “oui” sur France Culture. Omniprésence ... Et usage abusif des titres et des fonctions : Laure Adler, gardienne de l’orientation de France Culture

(7)
Des « experts » à engagement monocolore. Un seul exemple permet de mesurer à quel point, plus généralement, les déséquilibres du traitement médiatique récent peuvent être éclairés par des déséquilibres constants : Sur France 5, « C’dans l’air »... et réservé aux « experts »

8) Des interviewers à pugnacité partisane, comme le montre Béatrice Schonberg quand elle pose les questions que tout le monde se pose Exercice de propagande ordinaire sur France 2 (service public). Et des commentateurs à indignation sélective... quand ils croient bons de s’indigner : Deux poids, deux mesures

(9) Bref, comme l’a montré l’émission "Arrêt sur image" s’agissant de la télévision, les médias nous ont offert, en toute "équité", des présentateurs impartiaux, des interviewers impavides et des experts dégagés : En toute « équité » : quelques exemples d’un débat équilibré

Mais il est vrai que tout cela est affaire de « pédagogie

 
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