Accueil > Critiques > (...) > Sexisme et journalisme

Critique de livre

Le sexisme ordinaire dans les médias

A propos du livre "Dites-le avec des femmes. Le sexisme ordinaire dans les médias"
par Henri Maler,

Dites-le avec des femmes. Le sexisme ordinaire dans les médias, de Virginie Barré, Sylvie Debras, Natacha Fenry, Monique Trancart. Médialivre, CFD/AFJ, Paris, 140 pages, 69 F.

Quatre auteures de l’Association des Femmes Journalistes (AFJ), nous proposent, dans un ouvrage destiné à un large public, des études acides et documentées sur le sort réservé aux femmes par les médias et dans les médias : la place qui leur est concédée dans les informations et dans la hiérarchie de la profession, mais aussi l’attention qui est prêtée à leurs attentes de lectrices.

Ici trop brièvement résumé, le diagnostic est éloquent. Une femme pour cinq hommes : telle est la proportion de femmes mentionnées dans l’information générale. Leur activité la plus fréquente, si l’on en croit leur présentation ? L’inactivité. Des femmes d’autant plus invisibles que leur présence est masquée par la grammaire (qui serait naturellement masculine...). Invisibles... ou stéréotypées : les médias reproduisent, dans leur discours, le sexisme ordinaire.

Dans leurs discours, mais aussi dans les rédactions : moins promues, moins payées, plus précaires, les femmes journalistes occupent les positions les moins " nobles " dans la hiérarchie convenue entre les rubriques et entre les médias.

Une telle situation ne peut que conforter la marginalisation de la moitié du lectorat : si les femmes lisent plus que les hommes, elles lisent beaucoup moins la presse quotidienne. Si elles lisent surtout le presse féminine, elles sont sans complaisance pour son contenu. Mais cela importe peu aux publicitaires. Comme il importe peu, semble-t-il, à certains notables de la presse, si prompts à parler au nom de toute la profession, de savoir ce qu’elle est et ce qu’elle fait.

Henri Maler

 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

A la une

Nathalie Saint-Cricq dans Libération : une « pointure » et beaucoup de cirage

« Nathalie Saint-Cricq vote », et Libération vote Saint-Cricq.