Peopolisation, dépolitisation et banalisation – si ce n’est promotion – de l’extrême droite : indigestion garantie. Au menu, cette fois-ci : Jordan Bardella et les pâtes à l’italienne. « "Je peux en manger deux fois par jour", s’enthousiasme le jeune homme entre deux bouchées de bucatini all’amatriciana, son plat favori et spécialité romaine. » Puis la journaliste de passer les plats :
« Chez moi, la sauce Barilla, c’est interdit. Idem pour le gruyère ou le fait de couper ses spaghettis, lance-t-il avec un clin d’œil appuyé à son attaché de presse. Je fais régner la loi dans mon cabinet ! » Encore que l’usage de la cuillère y soit « toléré » et que l’on boive, le plus souvent, un bourgogne au lieu de vin transalpin.
Et encore : « Cuisiner pour s’accorder "des moments de répit", renouer avec "le temps long". Il en faut, bien sûr, lorsqu’on prend, à 27 ans seulement, la tête du principal parti d’opposition français. » On apprendra aussi que « chez les Bardella, le savoir-faire culinaire se transmet de génération en génération », et que, d’après lui, l’importance accordée à ses « origines turinoises » est compatible avec la ligne du RN. Avant de finir, dans le dernier paragraphe, sur son espoir d’un rapprochement avec Fratelli d’Italia et Giorgia Meloni. Chronique gastronomique ou tract pour le RN ?
Une chose est sûre : la maison Paris Match sait recevoir – et gageons que Jordan Bardella saura apprécier le service.
Maxime Friot