" Il n’y a jamais eu autant de morts en août depuis la Libération ", titrait en manchette de Une (deux lignes sur cinq colonnes) Le Monde daté 10 septembre 2003.
Les protestations suscitées par ce titre sensationnaliste et la référence à la Libération, ont atteint un tel niveau que même le médiateur du journal a fait les gros yeux : " la Libération n’avait rien à faire dans cette triste comptabilité. Et même si le mot avait ici un sens générique (voulant dire : depuis la fin de la seconde guerre mondiale), il ne fallait pas l’employer. " (" Fantaisies en vitrine " (sic), par Robert Solé, Le Monde daté 14-15 septembre). Une sentence peu nuancée qui tranche avec le balancement - l’équilibrisme ? - coutumier de sa rubrique [1].
Cité par le médiateur, un lecteur remarque : " Vous auriez pu titrer : "Il n’y a jamais eu autant de morts au mois d’août depuis Vercingétorix", ce qui aurait été encore plus vendeur ".
L’hebdomadaire Marianne (15 septembre), spécialiste en pillages divers et variés, brode paresseusement sur le même thème (sans, comme d’habitude, citer la source de son " inspiration ") :
" Jamais autant de protestants âgés n’étaient morts en août à Paris depuis la Saint-Barthélémy. Ou bien : jamais on n’avait enregistré autant de départs de vieux juifs depuis la rafle du Vel d’hiv. Ou encore : la canicule a tué presque autant de Parisiens que les Versaillais lors de la Semaine sanglante. "
Marianne qui condamne le sensationnalisme des titres, c’est le côté farce de cette micro-polémique !