Débat autour de "La guerre israélienne de l’information", de Joss Dray et Denis Sieffert, éditions La Découverte.
Depuis l’échec de Camp David, en juillet 2000, les mots et les images par lesquels passe l’information est au centre d’une bataille qui, loin d’être secondaire, a préparé la victoire d’Ariel Sharon, puis justifié la violence de la répression. Un récit idéologisé de la négociation de Camp David a tout d’abord déligitimé Arafat comme "partenaire de la paix", et constitué le socle de la politique de Sharon. La presse a-t-elle été perméable à cette désinformation ? Par quels canaux celle-ci a-t-elle été diffusée ? Avec quelles images et quels mots ? Quelle est la part des mécanismes de l’information dans cette diffusion ? En quoi des techniques d’écriture ou de prise d’image peuvent rendre l’information perméable à un discours idéologique ? Telles sont les questions qui se posent après ces deux années tragiques qui devraient au moins inviter la presse à réfléchir sur elle-même et certaines de ses méthodes.