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EN BREF

Grève de Radio France : Pascale Clark convalescente ?

par Henri Maler,

Une émission prometteuse ou accidentelle ?

Nous nous étions inquiétés à deux reprises du nombrilisme et de l’aveuglement de Pascale Clark qui, privée de carte de presse, avait transformé sa cause personnelle en grande cause nationale, d’abord avec le soutien de Patrick Cohen, puis avec celui de Yann Barthès, alors même que quatre syndicats de Radio France avaient appelé à la grève qui dure depuis 20 jours au moment où nous écrivons.

Pas un mot, disions-nous, pour dire son opposition aux projets du PDG, Mathieu Gallet, pour crier son indignation face aux dépenses somptuaires d’aménagement de son bureau, pour s’insurger contre l’abus des CDD et des statuts d’intermittents du spectacle par la direction de Radio France. Prendre pour cible la commission de la carte plutôt que l’employeur témoignait d’une étrange allégeance à ce dernier.

Avouons notre perplexité : est-ce parce qu’une girouette tourne avec le vent ou parce que ce dernier a provoqué une salutaire prise de conscience ? Toujours est-il que Pascale Clark a largement permis de donner « Des nouvelles de Radio France » (c’est le titre), lors de l’émission A’live du jeudi 2 avril 2015.

Et ce fut bien intéressant, vraiment informatif et, surtout, respectueux de la parole des grévistes et de leur dignité.

Certes, ce ne fut pas au-dessus de tout reproche, mais ne boudons pas notre plaisir. Ne boudons pas notre plaisir, en nous posant toutefois cette question : Pascale Clark est-elle convalescente ? Nous attendrons prudemment quelques mois pour nous en assurer. Peut-être s’abstiendra-t-elle désormais de comparer, comme en 2003, l’intervention d’intermittents – comme elle, mais nettement moins bien lotis qu’elle… – au 20h de France 2 à un détournement d’avion et David Pujadas à un « commandant de bord encore impuissant » [1]. Peut-être ne réservera-t-elle pas le respect dû à des salariés en lutte aux seuls salariés de Radio France, à la différence de ce qu’elle fit, en 2013, en interrogeant un syndicaliste de Goodyear.

Service public oblige !

Henri Maler

 
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