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Franz-Olivier Giesbert sur France Inter : la fête du journalisme

par Pauline Perrenot,

Coup de matraque au matin du 16 juin sur France Inter : l’éditorialiste du Point et directeur éditorial de La Provence Franz-Olivier Giesbert, en pleine tournée médiatique autour de son dernier livre consacré à Bernard Tapie (son employeur à La Provence), est le grand invité du 7/9. Très prometteur. Le grand contempteur de la « cancel culture », qui s’insurge contre la censure de tous les omniprésents médiatiques dans son genre, n’a pas déçu. Et ses deux « contradicteurs » n’ont pas moufté…

Passons sur l’accueil tonitruant réservé par Nicolas Demorand à cet « écrivain, journaliste au verbe haut, et à la plume tranchante ! » Passons sur l’irrévérence des deux animateurs qui, après un court passage obligé par les affaires judiciaires et autres escroqueries, leur ont préféré de grandes considérations philosophiques :

- Léa Salamé : Quelle relation entretient [Bernard Tapie] avec la foi, avec la mort ? Qu’est-ce qu’il vous dit de tout cela ?

- Nicolas Demorand : Et puis il y a l’amour des animaux qui vous rapproche tous les deux. On sait, Franz-Olivier Giesbert, que c’est votre grand combat. Qu’est-ce qui se joue là entre vous deux ?

- Léa Salamé : Sur qui vous allez écrire aujourd’hui Franz-Olivier Giesbert ? Il reste des personnages hors-norme aujourd’hui comme Tapie, comme d’autres, ou de moins en moins ?

Bernard Tapie, Léa Salamé semble d’ailleurs bien le connaître : « Il dit les choses Tapie, il faut lui reconnaître ça. Quand il n’est pas content, il envoie un texto, quand il est content, il envoie un texto ! » Passons donc, enfin, sur ces clins d’œil permanents, échangés par les trois compères du même (petit) monde en direct du (grand) service public. Et ce jusqu’à l’embrassade finale :

- FOG : [Mon livre] c’est littéraire, j’ai pris un parti pris littéraire.

- Léa Salamé : Absolument ! C’est pour ça qu’on vous a invité, parce qu’on a pris plaisir à le lire ! […]

- Nicolas Demorand : Merci Franz-Olivier Giesbert. On était très contents de vous recevoir dans le 7/9 aujourd’hui. [Moi aussi !] On vous aime bien, même si parfois, vous ne nous le rendez pas hein ! [Léa Salamé rit.] De temps en temps, paf ! Une claque entre amis ! [Nicolas Demorand rit aussi.] [...]

- FOG : Regardez le mal que j’écris sur moi-même !

- Nicolas Demorand : C’est vrai que ça pourrait être pire. […] Merci d’avoir été là en tout cas. Merci. Merci beaucoup.

Merci, re-merci, et re-re-merci.


« Moi, je suis dans la diversité »


Et merci aussi pour l’information. Car si claque il y eut au cours de cet entretien, c’est bien le journalisme qui l’a reçue, dans une séquence de quelques minutes qui valent le détour… Franz-Olivier Giesbert livrant doctement la question qui sous-tend son livre (« Comment on tient face au système. Face à ce qu’on pourrait appeler les monstres froids de l’État, c’est-à-dire la justice, les médias »), Léa Salamé lui oppose (tout de même) la fascination des grands médias pour Bernard Tapie et lui rappelle que « le système, c’est vous aussi ». FOG répond :

J’ai toujours été quand même un petit peu marginal, je suis désolé de vous le dire. […] J’ai toujours été un petit peu à côté, et contrairement à beaucoup de confrères, et surtout aujourd’hui, […] je suis toujours beaucoup dans la contradiction. J’ai toujours veillé à ce que s’expriment dans les journaux que j’ai dirigés des gens qui pensent le contraire de la ligne du journal, le contraire de moi-même. […] Penser contre soi-même, ça c’est la bonne formule et ça a toujours été la mienne.

Léa Salamé et Nicolas Demorand, qui ont la mémoire courte ou sélective, ne trouvent rien à redire. Le second l’interroge au contraire sur une de ses lumineuses formules – la « médiapartisation des esprits » – sans la remettre en question. Et à défaut, lance Franz-Olivier Giesbert sur un règlement de compte personnel avec Edwy Plenel. La séquence a d’ailleurs conduit la société de journalistes de Mediapart à adresser une lettre ouverte à Laurence Bloch, directrice de France Inter. S’indignant que « tant de contre-vérités, pourtant si facilement démontables, aient pu être proférées dans la matinale la plus écoutée de France sans que leur soit opposée une réplique factuelle », la SDJ y dresse la liste (fournie) de ces « accusations mensongères », et s’efforce de leur répondre.

Au contraire des duettistes de France Inter, qui ont « laissé le champ libre » à un FOG (comme souvent) en roue libre – « alors que le groupe Radio France a fait de la lutte contre les fake news une de ses priorités », note la SDJ de Mediapart.

Et FOG n’avait pas dit son dernier mot. Ultime morceau d’anthologie :

Il y a plusieurs façons de faire le métier [de journaliste]. J’ai toujours aimé le rôle de justicier, je l’ai fait. Il y a aussi le rôle de redresseur de tort. J’aime bien les deux rôles. […] Moi ce que je n’aime pas, c’est très simple. C’est les injonctions. L’idée que le journalisme aujourd’hui, ça devient une liste [avec] les bons et les méchants.

Diantre ! Dommage, là encore, que le duo de la première matinale de France n’ait pas songé à renvoyer l’éditorialiste à… ses propres éditos. Par exemple celui du 29 avril, tout frais, intitulé « Une odeur de Vichy » :

Le pétainisme, cette idéologie de l’armistice et de l’apaisement, infecte d’abord l’ultra gauche, mais aussi la gauche douloureuse et la droite mollasse. […] Le pétainisme est "français de souche" comme on dit à l’extrême droite. Les épigones islamo-gauchistes de La France soumise (Mélenchon, Hamon, Bayou, Piolle, Plenel, Autain…) ont d’ordinaire des noms qui fleurent le vieux terroir bien de chez nous.

Et…

Face à eux, les résistants de la France libre s’appellent Amine El Khatmi, Sonia Mabrouk, Rachel Khan, Fatiha Agag-Boudjahlat, Linda Kebbab, Lydia Guirous, Mohamed Sifaoui, etc. […] Ce sont eux qui incarnent le mieux l’avenir du pays contre les néocollabos.

Mais n’y voyez là aucune « liste » de bons et méchants [1].

Bref, une matinée tranquille pour le biographe de Bernard Tapie, d’ailleurs nommé par Tapie Bernard à la tête de La Provence en 2017 [2], où il reçut, seulement quatre mois après son arrivée, un vote de défiance de 74 journalistes de la rédaction. Un épisode que Nicolas Demorand et Léa Salamé ont (encore) oublié…


Banalisation des idées d’extrême droite


La liste de leurs malencontreux oublis est ainsi vertigineuse. Acrimed, qui a de la mémoire, aurait pu rappeler au « marginal » Giesbert, grand amoureux de la « contradiction » :

 Sa bienveillance envers les « petits candidats » aux présidentielles, lui qui tançait une consœur de France 2 sur le plateau de « Des paroles et des actes » (avril 2012) : « Tu ne vas pas nous faire une plombe sur Philippe Poutou là quand même ! […] C’est un type extrêmement sympathique, totalement babacool, j’ai plein de copains comme ça d’ailleurs, on passe de bonnes soirées, on bouffe des sardines à Marseille, on rigole bien, mais il connaît absolument rien de ses dossiers ! »

 Sa subtilité, quand il met sur le même plan Daech et… la CGT, deux « menaces » contre « l’intégrité » de la France (Le Point, juin 2016).

 Son amour de la « diversité », qui éclate dans un portrait de Philippe Martinez et son « air de beauf qui aurait pu servir de modèle à la célèbre BD de Cabu. » (Le Point, juin 2016) ou de Jean-Pierre Mercier (CGT, ex-représentant des salariés de PSA Aulnay) : « Vous sentez la naphtaline mon pauvre ! » (BFM-TV, juin 2016).

 Sa compassion, qui l’étreint devant l’arrestation de 148 lycéens de Mantes-la-Jolie, agenouillés en ligne contre un mur par des policiers, les mains derrière le dos ou derrière la tête, pendant trois heures : « Arrêtez, il y a pas de blessés là, il y a pas de blessés ! Ils auraient pu être massacrés ! C’est pas parce que c’est des lycéens qu’ils ont le droit de faire n’importe quoi ! » (LCI, décembre 2018).

 Son professionnalisme, quand il légitime une théorie complotiste d’extrême droite selon laquelle l’Europe serait en proie à « l’islamisation », en titrant l’un de ses éditos : « Faut-il avoir peur d’Eurabia, l’Europe islamique ? » (Le Point, juin 2019) [3].

La bouffonnerie de ce « grand entretien » matinal prêterait donc à rire si elle n’était pas symptomatique, enfin, de la banalisation des idées d’extrême droite que nous dénoncions encore il y a quelques jours. Il suffit pourtant de parcourir les éditos de FOG pour voir qu’il en partage la rhétorique et les obsessions.

Semaine après semaine, il déplore le « déclin français » ; fulmine contre « l’islamo-gauchisme », « maladie sénile » présente partout ; célèbre Michel Onfray qui « déconstruit sans pitié toutes les fausses idoles devant lesquelles la société française est priée de s’agenouiller : l’islamo-gauchisme, l’infantilisation, l’antifascisme, la dérésponsabilisation, le néo-féminisme, etc. » ; se navre du sort des « élites décadentes » et de « La France "blanche" d’en haut » aujourd’hui « "avachie" » ; disserte sur « le choc des civilisations » ; attaque la mairie de Strasbourg rebaptisée « Strasbourgistan » ; plaide pour un moratoire sur l’immigration « le temps de se poser et de repenser la France » ; fustige « la gauche » « convertie à la cafardise » ; insulte « les petites frappes du syndicalisme étudiant » ou Europe Écologie Les Verts, des « branquignols » et « idiots utiles de l’islamisme » symboles de « la France rance » ; ou s’interroge, à propos de « la justice », après le verdict dans l’affaire Sarah Halimi : « Sous l’influence de l’islamo-gauchisme ambiant, ne délivrait-elle pas un permis de tuer tous les juifs ? »

Quand deux matinaliers du service public célèbrent en FOG un « journaliste au verbe haut », louent son talent littéraire, le laissent régler ses comptes et se contentent de l’interroger sur la mort, ils participent, au moins par omission, de cette banalisation.


Pauline Perrenot


Annexe – Petit manuel à destination des journalistes : les gentils et des affreux du petit monde de FOG


14 janvier : « Bienvenue dans le "nouveau monde" »

Méchants – SUD et la CGT : « Comme les sinistres collabos de "Je suis partout", qui, dans les années 40, désignaient les juifs à la vindicte de la milice, [ils] ont fait de Mme Agat-Boudjahlat une cible pour les islamistes et les très violents "antifas". »

Gentil – Jean-Michel Blanquer : « [Il] a eu, comme d’habitude, la réaction qu’il fallait : "C’est proprement hallucinant". »


21 janvier : « Emmanuel le Hardi… ou le Flapi ? »

Gentil – Alain Duhamel et sa « sagesse professorale, ontologique. Heureusement qu’il est là. C’est "l’honnête homme" au sens du XVIIe siècle : tout en équilibre. »


28 janvier : « La chasse à l’homme blanc »

Méchants – Les antiracistes : « L’Amérique et l’Europe sont aujourd’hui attaquées de toutes parts. […] Un déferlement de haine de soi est en train de submerger notre vieux continent : les mouvements de contestation made in USA, comme le woke ou la cancel culture, déblatèrent frénétiquement contre notre modèle et réclament des têtes à couper au nom de l’antiracisme et de l’égalité sociale. »

Gentil – Pascal Bruckner : « Depuis [qu’il] a pris la défense [de l’homme blanc] dans un essai retentissant, force est de constater que son image n’a cessé de se dégrader. »


11 février : « Le spectre d’une France « racisée »

Méchant – Black Lives Matter : « Il y a quelque chose de terrifiant à voir déferler sur la France éternelle de Montaigne et d’Hugo la mode des fadaises américaines standardisées, de la cancel culture au Black Lives Matter, avec leur haine de l’universalisme et leur culte de la proscription, la mise à l’index, la réécriture de l’histoire, qui nous ramènent aux temps noirs de l’Inquisition. »


18 février : « Zemmour, président ? »

Mi-gentil – Éric Zemmour, qualifié de « lanceur d’alerte », homme à la « culture encyclopédique ». FOG aime surtout sa « passion enfantine pour la France éternelle, qui n’a plus le droit de l’ouvrir ces temps-ci, sauf pour faire des mea culpa » : « Il y a dans le cerveau reptilien de Zemmour – c’est pourquoi il lui sera beaucoup pardonné – un amour sincère de notre cher et vieux pays que résume bien la célèbre formule américaine du XIXe siècle : "Right or wrong, my country". »


25 février : « Islamo-gauchisme : il faut sauver la soldate Vidal »

MéchantLe Monde : « temple de l’islamo-gauchisme ».

Gentils – La ministre de l’Enseignement supérieur Dominique Vidal, et tous « les questionneurs, les esprits libres, les ministres dissonants » pourchassés dans un « maccarthysme à l’envers ».


4 mars : « Marine Le Pen, comme une mer qui monte… »

Méchants« Les fumistes du concours Lépine des impôts "antiriches" les plus foireux » et « les Bisounours de la dette "perpétuelle". »

Gentils – Agnès-Verdier Molinié : « Il y a une sainte colère dans le livre lumineux et enlevé d’Agnès Verdier Molinié » qui veut « désendetter le pays à condition de diminuer les dépenses ».


11 mars : « Le président a mal aux genoux »

Méchants – Ces « flopées d’universitaires et d’intellectuels [qui] nous ont bombardés de pétitions contre Frédérique Vidal. […] L’islamo-gauchisme est cette maladie sénile que continuent de nier avec une belle constance tous ceux qui en sont atteints, à l’université comme dans les médias. » Tout ceux-ci menant de front une « entreprise totalitaire qui utilise le mensonge et la terreur intellectuelle ».

Gentil« Notre grand Jules Michelet national, qui célébrait la France comme une "personne". »


18 mars : « Jacques Julliard, l’antidote à la bêtise césarienne »

Gentil – Jacques Julliard, « l’antidote à la bêtise césarienne » dont le dernier livre « continent beaucoup de formules "vénéneuses", frappées au coin du bon sens, lequel est considéré comme une maladie par les petites frappes de l’idéologie dominante. » Un homme d’une « stupéfiante clairvoyance », « l’anti-Startre, collabo professionnel », et « ami de la cause animale, émule de Brigitte Bardot, qui a émancipé les femmes avant de se battre bec et ongles pour les bêtes. »

Méchant« La gauche », qui a « saccagé [la valeur travail] avec les 35 heures » et « piétiné allégrement [la laïcité] depuis qu’elle s’est convertie à la cafardise ».


25 mars : « Bienvenue chez les fachos-racistes de la bien-pensance »

Gentil – Jean-Michel Blanquer : « Grâce [lui] soit encore rendue […] d’avoir prononcé le mot qui convient – fasciste – à propos des pratiques "non mixtes" qui ont déjà cours chez nous, à l’Unef. Il est temps d’appeler un chat un chat. Notre pays ne saurait accepter, au nom des bons sentiments, des mœurs dignes du IIIe Reich ou de l’Afrique du Sud d’avant Mandela. »

Méchants« Les petites frappes du syndicalisme étudiant » et « la conjuration des imbéciles heureux qui expliquait que la théorie du "choc des civilisations" [de] Samuel Huntington était une affabulation » alors qu’il « est là, jusque devant nos perrons ou nos porches ».


1er avril : « Comme une odeur de déclin »

Gentils – « Jacques de Larosière » et son livre qui tourne autour de « la tragédie française du déclassement », « petit chef-d’œuvre ». Mais aussi « les vertes campagne de la douce France ».

Méchants – Audrey Pulvar, un « naufrage », qui « vient quasiment de bénir les réunions non mixtes », un « type de ségrégation ». Mais aussi EELV, les « idiots utiles de l’islamisme » et la mairie de Strasbourg, rebaptisée « Strasbourgistan », qui représente la « France rance », « en train de devenir la capitale du… néovichysme » et le « symbole de déclin français ».


8 avril : « Ces "immigrés" qui défendent la France contre l’islamo-gauchisme »

Gentils« La France "blanche" d’en haut » qui malheureusement « est "avachie" comme disait De Gaulle. » Mais aussi : Fatiha Agag-Boudjahlat et surtout Sonia Mabrouk et son « manuel de combat contre la dé-civilisation en cours ». Une « figure charismatique, l’une des meilleures, sinon la meilleure journaliste de sa génération » qui « déconstruit le culte de la contrition et de la vindicte pratiqué par les décoloniaux, les ultra-féministes ou les écolo-gauchistes façon "Strasbourgistan" ». Sans oublier « Amine El Khatmi, l’intrépide président du Printemps républicain » et « Mohamed Sifaoui, l’une des figures de proue de l’anti-islamisme à la française » qui, dans un « essai jouissif », « démonte avec une verve documentée les gourous, les imposteurs et les petites frappes de l’islamo-gauchisme ».

Méchants« Les bouffons qui se disent universitaires » (refusant de voir l’islamo-gauchisme) et « les stipendiés du tout-État qui s’indignent que l’on ose parler de déindustrialisation ou de déclin français ». En personne ? « Despentes ou Plenel », et les « élites françaises » ayant emprunté une « vieille pente vichyssoise » qui « les a déjà amenés, parfois, à "comprendre" la tuerie de l’équipe de Charlie par des islamistes. » Méchant aussi : Macron, qui a reconnu des « "crimes contre l’Humanité" » de la France en Algérie.


15 avril : « La tiers-mondisation française et les lumières d’Asie »

Méchants« Les listes de branquignols écolos élues grâce à l’abstention massive […] à Lyon, Strasbourg, Bordeaux, etc. »

Gentils« Les démocraties d’Asie, comme la Corée du Sud ou Taïwan [où] la vie a repris tandis que l’économie est au beau fixe ». Pareil pour l’Australie ou la Nouvelle Zélande.


22 avril : « L’honneur perdu de la justice »

Méchant« Une partie non négligeable de notre magistrature » et sa « philosophie » : « les bourreaux sont les victimes et les victimes, les bourreaux » qu’édicte FOG après l’arrêt de la Cour de Cassation sur l’affaire Sarah Halimi.

Gentils« Christian Estrosi et Marine Le Pen, qui ont condamné l’arrêt » de la Cour de Cassation.


29 avril : « Une odeur de Vichy »

Méchants« L’ultra gauche, mais aussi la gauche douloureuse et la droite mollasse », « infect[ées] » par « le pétainisme, cette idéologie de l’armistice et de l’apaisement ». « Le pétainisme est "français de souche" comme on dit à l’extrême droite. Les épigones islamo-gauchistes de La France soumise (Mélenchon, Hamon, Bayou, Piolle, Plenel, Autain…) ont d’ordinaire des noms qui fleurent le vieux terroir bien de chez nous. »

Gentils« Face à eux, les résistants de la France libre s’appellent Amine El Khatmi, Sonia Mabrouk, Rachel Khan, Fatiha Agag-Boudjahlat, Linda Kebbab, Lydia Guirous, Mohamed Sifaoui, etc. […] Ce sont eux qui incarnent le mieux l’avenir du pays contre les néocollabos, sans démagogie, avec les mots de Bernanos ou de Péguy. »


6 mai : « Julien Bayou est-il un "idiot utile" ? »

Méchants – Julien Bayou, qui « incarne […] l’affaissement du pays et le confusionnisme mental qui y prolifère, sur fond d’inversion des valeurs ». Méchant aussi : « le Strasbourgistan ». Méchant encore : « La justice ». Après le verdict de l’affaire Halimi, « sous l’influence de l’islamo-gauchisme ambiant, ne délivrait-elle pas un permis de tuer tous les juifs ? » Et encore d’autres méchants : les « jobastres [qui] s’inquiètent… de l’isamophobie », « les milliers de manifestants » contre l’islamophobie ayant défilé en novembre 2019 et tous les « "idiots utiles" des islamistes » : « Mélenchon, Hamon, Duflot, Benbassa et… Bayou ».


13 mai : « Macron sera-t-il battu ? »

Gentil – Michel Barnier, et sa « proposition hardie […] : un moratoire sur l’immigration de trois à cinq ans. Le temps de se poser et de repenser la France ». Mais aussi Raphaël Doan, qui « défend l’assimilation à la française » et « l’historien Pierre Vermeren [qui] nous invite à refonder, entre autres, notre roman national et l’école, qu’a déjà fait bouger Jean-Michel Blanquer, merci à lui. »

Méchant – Macron, « un chaînon » de l’« affaissement français » et du climat des années 40, où « les élites décadentes ne sont pas des vieillards décrépits mais des jouvenceaux, parfois à peine pubères ».


20 mai : « Le manuel de survie de Michel Onfray »

Gentil – Michel Onfray, « le philosophe français le plus lu et le plus traduit dans le monde. […] Quelle belle chose qu’une saine et salubre colère quand elle s’en prend aux idées fausses, à la haine et à la bêtise ! » Un philosophe qui « déconstruit sans pitié toutes les fausses idoles devant lesquelles la société française est priée de s’agenouiller : l’islamo-gauchisme, l’infantilisation, l’antifascisme, la dérésponsabilisation, le néo-féminisme, etc. » Son livre est un « manuel de survie et de résistance au politiquement correct, "catéchisme de cette nouvelle religion fascistoïde", portée par des tristes sires qui se disent progressistes. »

Méchants« Tant de journalistes » qui « présentent […] le Hamas […] comme une organisation aussi innocente que l’agneau qui vient de naître. »


3 juin : « Le "sinistrisme" de cette gauche qui joue Le Pen »

Méchant« La gauche », cette « famille des psittacidés, comme les perroquets » et son « même discours gnangnan entre déni et radotage : c’est vrai au PS, chez les "escrologistes" d’EELV, à La France insoumise ou dans les puissants médias officiels de la bien-pensance. Qui n’a plus qu’une seule carte, conforme à ses aspirations apocalyptiques […] : l’élection de Marine Le Pen, qui rebattrait le jeu et lui permettrait de se refaire une santé en attendant le Grand Soir. »

Gentil – Céline Pina et son ouvrage Ces biens essentiels, « un bijou de sincérité ».


17 juin : « Il vaut mieux être de gauche »

Méchants – Les « militants encagoulés de l’ultragauche fascistoïde » et les « black blocs » qui « bénéficient d’une complaisance sans nom ». La gauche en général, pour qui « la vie est plus facile. À gauche, on a tout ou presque. La bonne conscience, la digestion douce, la bienveillance des médias ». La gauche qui « jouit d’une domination culturelle et fait encore la loi dans les esprits. […] Pensez-y pour votre prochaine vie : soyez de gauche une fois pour toutes ! Après, vous serez tranquille, zéro tracas, aussi innocent que l’agneau qui vient de naître. C’est une position gratifiante et confortable qui vous évitera d’avoir des comptes à rendre. Vous serez ontologiquement absous. »

 
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Notes

[1Pour une revue plus complète de la joyeuse collection des gentils et des affreux qui peuplent le monde obsessionnel de FOG, voir notre revue depuis janvier 2021 en annexe.

[2« Il y est encore, mais seulement un peu » écrit Anna Cabana dans un portrait-entretien du JDD (6/06). Une source sûre !

[3Et encore tant d’autres exemples de sa grandeur d’âme, à retrouver dans le chapitre que lui consacre Sébastien Fontenelle dans Les Éditocrates 2 et dans la vaste rubrique d’Acrimed.

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