C’est Yves de Chaisemartin, l’ancien patron de la Socpresse (récemment élevé par la République à la dignité d’Officier de la Légion d’honneur [2]) qui reprend une partie des titres départementaux d’Ile-de-France que possédait Serge Dassault [3] (élevé par la République à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur [4]). Le projet a été annoncé le 31 décembre au Comité d’entreprise de la Semif, société propriétaire des trois titres (Toutes les Nouvelles de Versailles, La Gazette du Val-d’Oise, Le Républicain de l’Essonne).
Nous avions relevé début octobre 2004 (L’Actualité des médias n°31) que Serge Dassault, nouveau propriétaire de la Socpresse (70 titres, un tiers de la presse française), souhaitait se débarrasser de ses journaux franciliens.
L’arrivée-surprise d’Yves de Chaisemartin illustre la conception particulière du capitalisme et de la libre concurrence qui règne dans la presse - au service du pluralisme, bien entendu.
En 2001, Dassault avait racheté la Semif au groupe France Antilles, présidé par Philippe Hersant, un des fils de feu Robert Hersant, fondateur et patron " historique " de la Socpresse. En 2004, Dassault reprend la Socpresse, débarque Chaisemartin (le successeur de Robert Hersant) et... lui revend la Semif. Bref, on reste entre soi.
Certes, Dassault, n’a jamais fait mystère de son intention de se défaire des entreprises déficitaires, et c’est le cas des titres franciliens. Mais, comme le souligne L’Actu des médias, le site des étudiants de l’IUT de journalisme de Bordeaux, " la règle comporte cependant une exception " : des trois titres franciliens, Dassault conserve le quotidien Le Républicain, diffusé dans le département de l’Essonne.
Serge Dassault est maire de Corbeil-Essonnes (Essonne) et sénateur de l’Essonne.