Dans Le Monde daté du 7 octobre, en dernière page, on trouve une publicité d’une demi page pour le dernier livre de Daniel Schneidermann [1].
Télérama, hebdomadaire détenu par les Publications de la Vie catholique, publie quant à lui, dans son n°2803, une publicité pour un ouvrage de Martine Laval, critique à Télérama. Au bas de la publicité, cette mention : « Télérama a décidé de ne pas faire de compte rendu critique des ouvrages de ses journalistes, mais offre cet espace à chacun d’entre eux. » [2].
Une publicité dans le quotidien pour le livre d’un collaborateur fraîchement licencié [3] ; une mention témoignant d’une certaine déontologie en matière de critique littéraire, dans un hebdomadaire contrôlé par Le Monde ; de là à penser que, dans un futur proche, le quotidien ajoute dans « "Le Monde" et ses principes » [4], un « principe » bannissant la publication de tout compte rendu « critique » des ouvrages de ses collaborateurs, il n’y a qu’un pas. Un grand pas ?
Nous serions alors privés de ces réjouissants éloges :
– « La République à l’épreuve de la Corse », Jorge Semprun, Le Monde, 24 novembre 2000 à propos du livre de Jean-Marie Colombani, « Les infortunes de la République » : « Ce que j’ai lu de plus pertinent, de plus percutant, sur le sujet. »
– « Après le déluge », Mario Vargas Llosa, Le Monde, 6 avril 2002 à propos du livre de Jean-Marie Colombani, « Tous américains ? » : « Dans son essai intelligent et stimulant, débordant d’idées, Jean-Marie Colombani (...) »