Accueil > Critiques > (...) > 1999 : Guerre du Kosovo

Silence dans les rangs ?

Dans Le Monde du mardi 13 Avril 1999, on pouvait lire un éditorial intitulé " Où est la presse unique ? " :

" Dans la bataille en cours au Kosovo,l’opinion serbe compte, évidemment. Or elle est manipulée, prisonnière d’une propagande efficace. S’il y a une "presse unique" à dénoncer, une pression médiatique unidimensionnelle à critiquer, c’est à Belgrade qu’il faut les chercher. "

Et l’éditorial de poursuivre par une description et une analyse (qu’on ne discurera pas ici) de toutes les atteintes à l’information imputables au régime de Slobodan Milosevic, avant de conclure :

" En temps de guerre, la presse occidentale n’est certes pas à l’abri de la désinformation. Mais on ne saurait, en cultivant une posture sceptique généralisée, mettre à équivalence la diversité des médias "occidentaux" et l’unicité des médias serbes, comme sont tentés de le faire certains médiologues. La presse "occidentale" souligne les faiblesses et contradictions de l’OTAN, de même qu’elle rapporte non seulement le drame des Kosovars, mais aussi l’angoisse des Belgradois sous les bombes. Faute de l’admettre, les critiques univoques de la presse "occidentale" versent, paradoxalement, dans la propagande. "

On est d’abord terrassé par l’évidence. Pourtant, un tel éditorial a de quoi surprendre :

 La dénonciation du pouvoir serbe est mis au service d’une critique acerbe de ceux qui contestent les modalités de l’information dans notre propre pays. Cette contestation était sans doute, dans cette guerre, l’un des faits les plus marquants du jour !

 Cette critique acerbe est d’autant plus féconde qu’elle est totalement allusive (" certains médiologues " qui parleraient - mais en quel sens ? - de " presse unique ")

 Son contenu est imparable et tient en un seul argument : " Le pire est ailleurs, donc le meilleur est chez nous ". Faisons confiance aux seuls journalistes pour faire le ménage…

Un éditorial de propagande ? Non… Tout au plus une tentative d’intimidation. Dérisoire, mais significative…

 
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