Jeudi 29 septembre 2005, L’Aiguillon a connu deux fortunes diverses.
Lors du Conseil Municipal de Lucé, il a eu gain de cause avec l’annulation d’une délibération jugée illégale par le préfet, votée en juillet, et qui lui réclamait 18.000 euros dans « l’affaire Plault » (voir L’Aiguillon 55) [1].
Mais, plus tôt dans la journée, la Cour d’appel de Versailles a condamné notre canard impertinent pour diffamation envers le juriste de la ville de Lucé. Il est obligé de débourser 3.500 euros, plus les frais de publication du jugement dans la presse locale Eurélienne.
A l’origine, à la mi-2004, Jamal Elgani, tout juste recruté comme chef du service juridique, avait estimé que sa probité était mise en cause par un court article de L’Aiguillon, ciblé en réalité sur son maire Jacques Morland, auquel L’Aiguillon reproche depuis 2003 d’avoir commis deux prises illégales d’intérêts. Ce pourquoi d’ailleurs, le 1er magistrat de Lucé a été lourdement sanctionné par le tribunal correctionnel de Chartres en octobre 2004 [2].
Certains ont beau dire que, grâce à cette condamnation, L’Aiguillon a réussi son examen d’entrée dans le cercle prestigieux des grands titres satiriques, comme Le Canard Enchaîné, pour qui la mise en œuvre du principe fondamental de la liberté d’expression conduit à évoluer sans cesse au niveau de la ligne jaune ; n’empêche, aujourd’hui, notre aventure entamée depuis cinq ans risque de tourner court.
Car L’Aiguillon est menacé de disparition, parce qu’il est fauché, parce que son unique richesse réside dans son groupe de bénévoles passionnés, parce que l’argent gagné dans la vente de ses exemplaires sert seulement à financer la fabrication du numéro mensuel suivant.
Sauf si ses lecteurs, nos militants et les citoyens démocrates se mobilisent pour l’aider à surmonter l’épreuve judiciaire.
Imaginez la joie de Jean-Pierre Gorges et de Jacques Morland [3] si notre canard finissait à la casserole...
Rien que pour éviter cela, adressez vos dons à l’association :
Energies Citoyennes au n° 30 de la rue de Fresnay 28000 Chartres. Et merci pour L’Aiguillon !
Par Gérard Leray