Jean Daniel ou quand Le Monde découvre un écrivain méconnu
Le Monde daté du 22 mai 2002 publie - sous le titre "Jean Daniel par Jean Daniel" - un extrait de la préface de l’intégrale des écrits autobiographiques du "fondateur du Nouvel Observateur".
Le Monde daté du 23 mai 2002 publie - sous le titre "Jean Daniel, le bonheur comme devoir" un article de Florence Noiville consacré aux Œuvres autobiographiques de "l’écrivain-journaliste », fondateur du Nouvel Observateur qui sortent en librairie le même jour.
Cet article - totalement a-critique - met en valeur l’oeuvre de Jean Daniel :
« La création de la revue Caliban avec Camus, l’entrée à L’Express en 1954, l’arrivée, dix ans plus tard, à France Observateur, qui devient Le Nouvel Observateur et dont il fait une institution culturelle avec, dit-il, "l’une des plus belles équipes de journalistes en Europe", et le façonnage inlassable de sa statue intérieure en intellectuel prophétique et en grande conscience de la gauche. »
Le même article conforte ce "façonnage" :
« En lisant Jean Daniel, on parcourt un siècle au galop, de la mort de Franz Fanon à celle d’Itzhak Rabin, de la décolonisation aux attentats de New York. On croise la terre entière, de François Mitterrand à Mohamed Harbi, de Jean-Paul Sartre à Rostropovitch. »
L’insistance et l’empressement du Monde n’ont évidemment rien à voir avec la prise de participation du Monde dans Le Nouvel Observateur...
Mais écoutons Jean Daniel, dans sa préface :
« Pendant les affaires Soljenitsyne et pendant la révolution portugaise des œillets de 1974, j’ai redouté chaque matin de lire l’Humanité et chaque après-midi de lire Le Monde tant je m’y trouvais calomnié. »
Jean Daniel n’a plus rien à craindre du Monde, si ce n’est un léger excès d’hagiographie.