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Paroles d’experts (communiqué de l’intersyndicale de RFI)

Nous reproduisons un communiqué de l’intersyndicale de RFI (FO, SNJ, SNJ-CGT, SNRT- CGT) concernant la fusion avec France 24 (Acrimed).

Les Comités d’entreprise de RFI et de F24 ont mandaté des experts pour étudier le projet de fusion et le plan de départ volontaire.

2 cabinets d’experts, 2 rapports distincts

Une seule conclusion : UNE FUSION aux finalités incertaines et aux modalités contestables

Les experts ne demandaient qu’à être convaincus.

Pour eux, de prime abord, « les soubassements théoriques de la fusion pouvaient être pertinents et séduisants » en vue « d’une meilleure efficience opérationnelle » : mutualisation des moyens humains et techniques de RFI et F24, expertise renforcée, synergie des contenus.

La conclusion est à la mesure de leur déception : « les fondements pratiques de la future organisation sont fragiles et peinent à convaincre », « les lacunes du projet rendent impossible une appréciation de la pertinence du projet ».

Ils déplorent :

- L’impréparation de cette fusion : « le présent plan de réorganisation au mieux anticipe un avenir incertain, au pire navigue à vue ».

- « Une fusion juridique inutile et incertaine ».

- « Le choc culturel et psychologique que va induire la fusion pour deux entreprises, RFI et F24, très attachées à leur identité, sans garantie qu’une nouvelle culture vienne cimenter les « troupes ».

- « L’absence de projet éditorial concernant la future entité ».

- L’obstination de la direction à ne voir dans cette fusion que l’opportunité de réduire les frais de personnel. Le salarié est-il la seule variable d’ajustement ?

- Un plan de départs volontaires qui cache mal « l’amateurisme » de la direction qui d’un CE à l’autre modifie les postes supprimés sans pouvoir jamais justifier ses choix.

- « Un plan de départs volontaires au coût élevé » (au moins 25 millions d’euros) pour des économies qui « restent à prouver » alors que les « effets du précédent PSE à RFI peinent à se faire sentir » pour les uns, sont « bien maigres » pour les autres. Les tutelles apprécieront.

- Un «  AEF myope, sinon aveugle », faute de Contrat d’objectifs et de moyens (COM).

- Un avenir financier incertain : « 2012-2013 : vers de futurs déficits dans un contexte de baisse des subventions publiques ».

Alain de Pouzilhac a ces deux rapports en main, mais il se répand dans la presse pour affirmer qu’il « tient le calendrier sur tout » et que « les sociétés de l’AEF sont à l’équilibre et le resteront » : aveuglement ou volonté obstinée de ne pas voir la vérité en face ? Les Tutelles ainsi que l’Inspection Générale des Finances et la mission parlementaire qui doivent rendre prochainement leur rapport respectif seront-elles dupes ?

Paris, le 27 juin

 Les deux rapports :

« Rapport au Comité d’Entreprise de France 24 sur le plan de réorganisation opérationnelle présenté par l’AEF et ses conséquences sociales », CE Consultant, société d’expetise comptable, 77 420 Champs.

« RFI : Rapport d’expertise sur le Livre 1 et le projet de plan de sauvegarde de l’emploi », Vol 1 et 2, Progexa, société d’expertise comptable, 75019 Paris. (Le CE de RFI s’en était déjà fait l’écho dans son communiqué du 23 mai 2011).

 
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