Que s’est-il passé dans l’esprit d’un élu de la nation pour qu’il s’attaque directement à un principe démocratique fondateur de notre République : la liberté de la presse ? Par deux fois, Denis Baupin, via son avocat, a tenté de faire l’omerta sur une enquête menée à son encontre pour des faits de harcèlements et d’agressions sexuelles.
Tentative de censure, a priori, en mettant Médiapart en demeure de « s’abstenir de publier » tout élément de son enquête en cours susceptible de porter atteinte... Cela s’appelle une intimidation et l’excellente réponse de notre confrère aurait dû être suffisante.
Las, l’avocat de Denis Baupin, décidément mal inspiré, récidive un mois plus tard. Il met en cause l’article de Lenaïg Bredoux intitulé : « Des femmes dénoncent les harcèlements et agressions sexuelles du député Denis Baupin ». Nouvelle mise en demeure !
Cette fois, il est demandé au site d’information de « procéder à la suppression - immédiate - de la mise en ligne de ce reportage litigieux ». Bien entendu, Mediapart, dont le sérieux des enquêtes est reconnu, n’obtempère pas. L’affaire « Baupin » est d’ailleurs à la une de toute la presse et le député doit démissionner de son poste de vice-président à l’Assemblée Nationale. Depuis, il a exprimé son intention de porter plainte pour diffamation contre plusieurs organes de presse.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à exprimer sa stupéfaction de voir un élu de la nation se comporter de façon aussi peu civique. Il apporte tout son soutien à ses confrères et se portera à leurs côtés pour toutes initiatives, y compris judiciaires qui s’avéreraient nécessaires.
Paris, le 15 mai 2016.
Source : site du SNJ.