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Contre-réformes et mobilisations de 2003

Les syndicats d’Ouest-France ripostent : « Ni extrémistes, ni collabos ! »

Un tract des syndicats CGT - CGC - CFDT - SNJ

Au cours de la manifestation du 19 juin, à Rennes, les syndicats CGT - CGC - CFDT - SNJ ont diffusé le tract suivant qui riposte notamment à l’éditorial paru le 10 juin que nous avons commenté ici même. Lire Ouest France au secours de la République en danger

Ni extrémistes, ni collabos !

Le conflit sur les retraites et l’Éducation nationale a, une nouvelle fois, mis en évidence le fossé entre les positions de la direction du journal et les convictions de ses salariés. Comme de nombreux lecteurs, comme de nombreux manifestants, l’ensemble des syndicats de l’entreprise a été choqué par l’hostilité systématique et parfois le mépris à l’égard du mouvement social, affichés à la une du journal. Le commentaire du 10 juin en donne le plus triste exemple.

Les conséquences ont été immédiates : journalistes pris à partie, manifestations devant les rédactions Ouest-France, désabonnement de lecteurs indignés. A plus long terme, on ne peut que redouter une perte de confiance de lecteurs qui, non seulement, ne se sont pas reconnus dans la position prise par le journal, mais, en plus, se sont sentis trahis et insultés. Comment réagir autrement lorsqu’on est qualifié d’extrémiste, d’imbécile, dès lors qu’on sort de la pensée unique ? Comment ne pas se sentir humilié par l’allusion à la « France de 1940 » ?

Ouest-France se veut pluraliste ; prétend « dire sans nuire » ; a l’ambition de créer du lien social. Instruite par l’enquête qu’elle vient de réaliser, la direction a conscience qu’il faut se rapprocher des lecteurs. En réalité, elle s’en éloigne et refuse d’entendre les débats qui agitent la société. Les salariés, qui constituent la majorité du lectorat, sont fréquemment déconsidérés dans les positions éditoriales.

Les syndicats d’Ouest-France, eux-mêmes dénigrés dans l’édition du 15 avril dernier, désapprouvent le point de vue exprimé par la direction sur l’actuel conflit social. Ils lui demandent de montrer plus de respect envers le monde du travail.

Rennes, le jeudi 19 juin 2003

 
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