Les grands journaux risquent non seulement de devoir payer (et peut-être chèrement), les six journalistes concernés, mais tous ceux qui ont d’ores et déjà décidé de les suivre. Mais le plus important est ailleurs.
Bien que ce jugement ne porte que sur des articles de ces six journalistes pigistes publiés avant 1993, il remet en débat et en question les contrats imposés aux pigistes par tous les grands journaux et, plus généralement, la législation américaine sur les droits d’auteur et de reproduction dans la presse. Jusqu’alors les journalistes salariés ne percevaient aucun paiement supplémentaire, dans la mesure où leurs articles sont la pleine propriété de leurs employeurs. Ainsi, la législation (qui remonte à 1976), prive un journaliste de tout droit quand il s’agit de l’utilisation d’une simple "copie" de l’un de ses articles. Or la Cour suprême a estimé que la présentation d’un article dans le cadre d’une base de données comme Lexis-Nexis, "avec un contexte radicalement différent", correspondait à un "nouveau travail" et devait être rémunéré comme tel.
Une révision de la législation est donc à l’ordre du jour, notamment, en ce qui concerne la propriété intellectuelle sur l’Internet. Mais la partie est loin d’être gagnée d’avance.