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Le magazine électronique n°172

par Acrimed,

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SOMMAIRE

1. Édito : Acrimed aux côtés des manifestant·e·s contre les ordonnances et autres macronades
2. Fin de la souscription 2017 d’Acrimed, objectif rempli à 80% : merci !
3. L’agenda
4. Sur le site d’Acrimed
5. Sur d’autres sites
6. Actualité des médias
7. Livres, revues, journaux sur les médias


Pourquoi soutenir les manifestations contre les ordonnances ?

Parce qu’Acrimed est une association de critique des médias, c’est le sort des journalistes, stagiaires et pigistes, photojournalistes et précaires, grands reporters ou soutiers de l’information, qui mérite que nous lui portions une particulière attention : les ordonnances ne peuvent qu’aggraver leur situation et compromettre davantage l’avenir de l’information.

La plupart des journalistes, subordonnés trop peu souvent réfractaires en dépit de l’action des syndicats de journalistes, ne sauraient être confondus avec les éditocrates, commentateurs et chroniqueurs omniprésents, qui trônent au sommet de la profession et qui prétendent parler en son nom et la défendre. Ces bavards, tous médias confondus, qui papotent sur toutes les chaînes de télévision et les stations de radio n’ont rien à redouter des ordonnances qu’une grande majorité d’entre eux approuve et soutient. Leur duplicité ne doit pas nous égarer quand ils entendent se soustraire aux critiques légitimes qui les prennent pour cibles en les déguisant en critique indifférenciée du journalisme en général. C’est en toute indépendance que la plupart d’entre eux se conforment aux intérêts des propriétaires sans que ceux-ci aient, le plus souvent, à leur donner des ordres explicites.

Les entreprises médiatiques, publiques ou privées, sont des entreprises comme les autres, souvent pires que bien d’autres. Des directeurs de rédaction sont devenus des experts en management et en réduction des coûts, garants autant, sinon plus, de la rentabilité du média qui les emploie, que de la qualité de l’information qu’ils produisent. Le nombre des journalistes encartés décroît régulièrement et la taille des rédactions ne cesse de se réduire. Des licenciements massifs ont touché plusieurs médias. Les stagiaires et les pigistes sous-payés comblent les trous, les droits des photojournalistes sont rognés


Et les ordonnances ?

Une fois encore, après un usage intensif du 49-3, la contre-réforme amplifiée du code du travail est décidée autoritairement, par ordonnances, c’est-à-dire sans débat public. C’est donc dans la rue qu’elle sera contestée.

La primauté accordée aux accords d’entreprise sur la convention collective pourra permettre de réduire les rémunérations qui sont loin d’être faramineuses pour tous. De ces accords pourront également dépendre le montant du paiement des heures supplémentaires (lorsque celles-ci sont prévues et donnent lieu à rémunération), de la prime d’ancienneté et de la prime de nuit. Plus grave : les licenciements seront facilités, grâce notamment à cette innovation : la rupture conventionnelle collective. Les contrats de travail pourront être modifiés en cas de changement de propriétaire. Des contrats de chantier pourraient être improvisés et appliqués aux journalistes chargés de missions particulières. Les groupes multinationaux pourront licencier en France, même s’ils sont largement bénéficiaires en général…

Seulement voilà. Pourquoi le dissimuler ? La concurrence qui règne parmi les journalistes, la prégnance de croyances pseudo-modernistes que nombre d’entre eux partagent, leur identification à la caste des intouchables de la profession, l’esprit de corps, nourrissent bien des illusions… funestes pour eux-mêmes, mais surtout pour l’information.


Et ce n’est pas tout…

Les contrats aidés ne sont pas une panacée. Et il existe de bonnes raisons de principe de s’y opposer. Mais leur suppression brutale ne peut que nuire gravement aux médias associatifs qui ont recours à ces contrats pour vivre et parfois pour survivre. Cette suppression fait courir de sérieux risques aux radios locales privées qui emploient plus d’un millier de ces salariés. Le tout sans réelle contrepartie, alors que les fonds de soutien sont chichement dotés, par opposition aux aides à la presse généreusement attribuées aux grands médias dont la plupart appartiennent à des milliardaires.

On ne saurait accepter que les médias associatifs qui sont généralement des médias de proximité, indispensables à la diversité de l’information, soient privés de moyens et, avec un long cortège de chômeurs en puissance, menacés pour nombre d’entre eux dans leur existence même.

À quoi il faut ajouter que rien, vraiment rien, dans les projets du gouvernement ne contribue à garantir l’indépendance des médias, les droits des journalistes et le pluralisme.

Pour toutes ces raisons, nous soutenons les manifestations contre les ordonnances et les mesures d’austérité qui les accompagnent.


Depuis le lancement de notre souscription en mars dernier, nous avons reçu près de 50 000 €. C’est moins que les 60 000 € espérés, mais il faut savoir terminer une souscription quand satisfaction a été presque totalement obtenue.

Merci à toutes celles et tous ceux qui y ont contribué !


Et si la souscription proprement dite est finie, il est évidemment encore possible et souhaitable de continuer à adhérer à l’association et à donner (ce qui, nous le rappelons, ouvre droit à déduction fiscale) !

Encore merci à celles et ceux qui ont répondu à notre appel.


 Mardi 10 octobre, 14h à Paris : Acrimed tiendra une table de presse le long du cortège de la manifestation de la fonction publique.

 Dimanche 15 octobre, toute la journée à Versailles (Hôtel de ville) : Acrimed tiendra un stand au Festival des Alternatives organisé par Alternatiba.

 Jeudi 19 octobre, 19h à la Bourse du travail (Paris 10e) : Jeudi d’ Acrimed sur la précarisation du métier de photojournaliste. Plus d’informations à venir sur notre site.


4.1. Magazine, Acrimed Hebdo, Flux RSS

Nous vous proposons ci-dessous une sélection… sélective (puisque vous consultez le site régulièrement...) et un peu organisée.
De surcroît, Acrimed vous offre une liste qui complète celle-ci : Acrimed Hebdo. En vous inscrivant, vous recevrez la liste hebdomadaire des articles parus sur notre site. Pour s’inscrire, merci de contacter le secrétariat en écrivant ici, ou  !


4.2. Sélection d’articles publiés sur le site (juillet-septembre 2017)


I. LES MAUX DU QUOTIDIEN

** Couverture médiatique de l’attentat de Barcelone (1) : naufrages de l’information en temps réel
Précipitation, approximations, contre-vérités et pseudo-expertises.

** Couverture médiatique de l’attentat de Barcelone (2) : le retour des « experts »
Vide, contradictions et occidentalocentrisme.

** Retour sur le traitement médiatique de l’élection présidentielle de 2017
Journalisme politique ou journalisme sportif ?

** « Emballement » : des médiacrates argentins s’insurgent contre un hélicoptère en carton
Un « emballement » qui, on s’en doute, n’aurait aucun équivalent en France.

** Neymar partout ! Quand la fascination l’emporte sur l’information
Une couverture médiatique envahissante. Mais pour dire quoi ?


II. CONNIVENCE(S) MÉDIATIQUE(S)

** Laurent Baffie s’amuse ? Salut les sexistes !
Chronique (de la défense) du sexisme médiatique.

** Le lynchage médiatique de Bernard-Henri Lévy : c’est assez !
L’adulation médiatique de BHL, ce n’est jamais assez [Réédition d’un article publié le 1er mars 2010].

** Philippe Val pourfend la haine et vole au secours de Bernard-Henri Lévy
Un journaliste jupitérien ?

** Jean-Marc Four, porte-parole des châtelains médiatiques
Le directeur de la rédaction de France Inter banalise « l’affaire » Bruno Roger-Petit.


III. SONDAGES ET PUBLICITÉ

** Les « Féminins » et les cosmétiques dangereux pour la santé : silence dans les rangs ?
Des magazines sous l’emprise des annonceurs.

** Les sondologues, piliers de l’éditocratie
Brève tentative de portrait de groupe.


IV. LE SAVIEZ-VOUS ?

** Il y a 100 ans : premier exercice de propagande de masse avec la commission « Creel »
Un succès fondateur pour l’industrie des « relations publiques ».

** La Coordination permanente des médias libres (CPML) : c’est qui, c’est quoi ?
« Nous sommes une poignée d’irréductibles – des journalistes, des inventeurs de médias – et nous voulons une autre information. »


 « Dégager les médias » : ce qui s’est vraiment dit à la conférence de La France insoumise (Libération.fr, 28/08) - « Aude Lancelin se charge du premier axe sur "la dénonciation du système médiatique". Elle revient sur son limogeage et sur les réactions qu’il a suscitées. Son cas serait une "fuite d’eau" dans un "système parfaitement étanche". Elle parle d’un côté des journalistes cyniques qui "savent très bien qu’un véritable maccarthysme s’applique à l’égard de certaines idées aujourd’hui dans les médias." »

 Christine Angot prise en flagrant délit de mensonge dans ONPC (Les Inrocks.com, 18/09) - « En expliquant que la candidate LFI avait accueilli les voix de l’ancien humoriste Dieudonné, aux législatives dans l’Essonne, Christine Angot a tout simplement menti, dans ONPC. »

 Irma en Floride : est-il bien raisonnable que des reporters télé « couvrent » un ouragan les pieds dans l’eau ? (LeMonde.fr, 12/09) - « Aujourd’hui, ce genre de pratique est banalisé, et les critiques qui l’accompagnent le sont aussi. Des journalistes interrogés par le New York Times reconnaissent le problème tout en arguant du fait qu’une preuve visuelle est toujours le meilleur moyen de dissuader les habitants de sortir de chez eux. »

 Comment « Elle » et « Madame Figaro » ont créé une polémique sur les tenues de Brigitte Macron à partir de rien (BuzzFeed, 22/09) - « Pour Madame Figaro, "les jupes courtes de Brigitte Macron à New York divisent la presse internationale". Du côté d’Elle, c’est "une robe qui fait polémique à travers le monde". Pour 20 minutes, "la robe de Brigitte Macron à New York a de nouveau été très commentée". On s’attend alors à lire une revue de presse étrangère dans laquelle le style vestimentaire de l’épouse du chef de l’État serait critiqué aux quatre coins de la planète. Sauf que ce n’est pas le cas. Loin de là. »

 Grossophobie, sexisme… « Voici » s’est déchaîné contre les femmes cet été (BuzzFeed, 06/09) - « Dans les 13 numéros que BuzzFeed News a feuilletés, toutes les cases d’un bingo du sexisme sont cochées : grossophobie, body-shaming (le fait de se moquer de quelqu’un en raison de son apparence physique) et slut-shaming (le fait de chercher à humilier une femme en raison de sa vie sexuelle supposée débridée) sont monnaie courante. »

 PMA : et si les médias arrêtaient de faire le jeu de La Manif pour tous (StreetVox, 26/09) - « J’observe depuis 15 jours la façon dont de nombreuses émissions traitent de la PMA, et c’est une catastrophe journalistique. Si, à l’époque les journalistes pouvaient prétendre que ces questions leur tombaient dessus, cette fois ils, elles, devraient être au fait de ces sujets et des conséquences qu’il y a à mal les traiter. »

 L’État attaque Indymedia-Grenoble et Indymedia-Nantes... Solidarité ! (CQFD, 24/09) - « Après la publication d’un communiqué revendiquant l’incendie d’un garage de la gendarmerie de Grenoble dans la nuit du 20 au 21 septembre, Indymedia Grenoble et Indymedia Nantes ont été menacés par la police française. Les équipes qui administrent ces sites ont reçu des courriels de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC) exigeant la dépublication sous vingt-quatre heures des articles concernés, sous peine de blocage et déréférencement des sites. »

 Planning : quand la sélection vire à l’humiliation (SNJ de Radio France, 25/09) - « Et c’est comme ça que certains ont appris qu’on jugeait leur travail dans les termes suivants : "Il s’écoute trop et raconte des conneries", "Débit un peu désinvolte et limite poissonnière", "Voici France Bleu Junior. C’est Tchoupi fait du journalisme", "A une voix de vendeur de supermarché", "Il faut peut-être se calmer sur les emphétamines" (sic), "Voix de crécelle, voix nasillarde...", "Il serait pas mal en démonstrateur à Auchan ou DJ au Macumba", etc… »


Retrouvez bientôt sur notre site le 7e épisode de notre série « Actualité des médias ». Au sommaire ce mois-ci :

I. Du côté des journalistes, des médiacrates et de leurs œuvres

 Le Ravi traîné devant la justice pour diffamation
 Le bilan d’Arthur à la tête de Oüi FM est désastreux
 Bagarre au Parisien autour d’un édito favorable à la loi travail
 La police française s’attaque à son tour au média alternatif Indymedia
 Élise Lucet et Laurent Richard traînés devant la justice par l’Azerbaïdjan

II. Du côté des entreprises médiatiques et de leurs propriétaires

 Altice Média regroupe ses activités dans un même immeuble
 L’audiovisuel public en surchauffe
 Les hebdomadaires français se vendent de moins en moins
 Décès de Pierre Bergé et changement dans l’actionnariat du Monde
 SFR et Bouygues rattrapés par l’État


De très bonnes, de bonnes et de moins bonnes lectures.

 Barbey (Francis), L’éducation aux médias : un point de vue africain, L’Harmattan, juillet 2017, 192 p., 19,50 euros.
 Bousquet (Benjamin), Journaliste, l’ennemi qu’on adore, Editions du Panthéon, septembre 2017, 184 p., 17,90 euros.
 Citton (Yves), Médiarchie, Seuil, septembre 2017, 416 p., 23 euros.
 Courson (Roland de), Qu’auriez-vous fait à ma place ? Des journalistes racontent les reportages qui les ont marqués, Les Arènes, septembre 2017, 22,80 euros.
 Fardjaoui (Boualem), Le conflit à Gaza de 2008-2009 dans le discours médiatique, L’Harmattan, septembre 2017, 232 p., 24,50 euros.
 Lerminier (Eugène), La presse légitimiste depuis 1789, CSIPP, septembre 2017, 50 p., 8,39 euros.
 Mühlmann (Géraldine), Du journalisme en démocratie, Klincksieck, septembre 2017, 450 p., 15 euros.
 Muisanza Katewu (François), La désinformation et ses applications aux conflits internationaux via les médias, L’Harmattan, septembre 2017, 184 p., 19 euros.
 Simon (Marc) et Dolisi (Marc), VSD : 40 ans d’aventure humaine, Editions du Chêne, septembre 2017, 320 p., 39,90 euros.
 Signalons également de nouvelles parutions dans la collection "Journalisme et métiers du livres", Éditions Hachette Livre/BNF.



Prochain magazine : fin octobre 2017

Le site d’Acrimed, observatoire des médias : http://www.acrimed.org/

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