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Le Sans-Culotte 85 se présente : « Ne plus être des combattants de l’inutile »

Le Sans-Culotte 85 est un mensuel indépendant d’enquêtes sociales et de critique des médias. Il vient de voir le jour le 3 janvier dernier sur le département de la Vendée.

C’est l’histoire d’une rencontre. Une rencontre entre trois jeunes journalistes éprouvés par des années et des années de CDD. Un choix s’offrait à eux : courber l’échine une dernière fois, se plier au diktat des grands groupes de presse. Ou exercer leur métier d’une autre manière. Plus proche de leurs convictions, plus proche de la réalité du terrain et de l’information. Pour (sur)vivre, cette aventure a besoin d’une autre rencontre : celle avec les lecteurs-citoyens.

Le Sans-Culotte 85 est né de cette intime conviction. Que l’information est trop importante pour être laissée entre les seules mains des « vendeurs d’armes » et des groupes de presse devenus des monopoles. Que l’information n’appartient en aucun cas aux journalistes qui la font et aux élites de tout poil, mais bien aux citoyens.

Le Sans-Culotte est surtout né d’un refus. Celui de journalistes ne pouvant plus continuer sans cesse à porter l’uniforme. Alors qu’on sait combien ça coûte l’uniformité. Nous ne voulions plus être des combattants de l’inutile.

Nous ? Trois jeunes journalistes formés à l’école universitaire et surtout à celle du terrain. Une double expérience qui nous a permis de faire nos armes, et de nourrir beaucoup (trop !) de désillusions, au sein de ce qu’on appelle la presse régionale. Qu’elle soit quotidienne ou hebdomadaire. Une presse consensuelle où le journalisme prend vite des allures de « scribouillardisme ». Où le rédacteur devient un simple gratte-papier, au service des agendas institutionnels.

Avec Le Sans-Culotte, le rédacteur exercera plutôt un rôle de poil à gratter, de médiateur. Car, être au coeur de l’actualité, faire du journalisme, ce n’est pas s’en tenir au seul compte-rendu de telle manifestation ou de tel événement. Ce n’est pas se contenter d’annoncer les orientations prises par tel conseil municipal, mais bien d’aller débusquer les conséquences de ces décisions sur la vie de tous les jours.

Le Sans-Culotte est aussi né d’une impatiente frustration. Outre le fait d’être de simples bouche-trous, d’éternels CDD, les journalistes précarisés à la source - que nous avons été pendant près de quatre années - précarisent à leur tour l’information au bout du tuyau. Ils s’autocensurent pour que leurs papiers soient publiables, pour que « tout le monde » soit content. Ils s’assoient bien souvent sur leurs convictions. Au final de cette mascarade, qui paye ces imprécisions, cette désinformation machiavéliquement orchestrée ? Vous, cher lecteur.

Le retour aux sources est donc plus qu’indispensable. Il est vital. Comme le retour sur le terrain, vers une proximité pleine de richesse, de découverte et d’enseignements.

Le Sans-Culotte, c’est d’abord ce coup de gueule. Mais, c’est surtout un acte de survie pour les journalistes que nous avons choisi d’être et pour, nous le croyons sincèrement, les lecteurs que vous aspirez à être. Le Sans-Culotte, c’est juste l’envie d’avancer ensemble, en décryptant notre société.

L’aventure vous tente ? Nous, assez...

Pierre-Yves Bulteau, Directeur de la publication

www.lesansculotte85.com

 Un article du numéro Zéro, publié sur le site d’Acrimed « Ouest-France réinvente les privilèges... façon Louis XVI » (Acrimed)

 
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