" Le rôle et le fonctionnement de l’ONU ont montré leurs limites lors de la crise irakienne. Alors que Washington voulait marginaliser les Nations unies et est entré en guerre sans mandat, la France, l’Allemagne et la Russie, notamment, ont bataillé pour défendre le principe d’une légitimité internationale dans toute opération militaire contre Saddam Hussein. Les Etats-Unis ont finalement eu gain de cause et infligé un revers sérieux au système de sécurité international "...
Consacrant sa Une à l’ " impuissance militaire " de l’ONU, Le Monde (2 août 2003) propose une curieuse relecture du volet diplomatique de la guerre d’Irak.
La presse, même la plus farouchement pro-guerre, fait actuellement écho aux mensonges et manipulations alors mis en œuvre par Bush et Blair pour donner un semblant de légitimité à leur meurtrière et illégale expédition. Dans leurs pays, la popularité des deux dirigeants en est sérieusement affectée.
C’est à ce moment que Le Monde réécrit une fois de plus l’Histoire pour pouvoir affirmer que " les Etats-Unis ont eu gain de cause "...
Sans craindre l’invraisemblance.
Si " Washington voulait marginaliser les Nations unies " (et non les associer aux hostilités), pourquoi l’administration étatsunienne a-t-elle " bataillé " des mois durant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, allant jusqu’à produire de fausses " preuves " à l’encontre de l’Irak ?
Ce que Le Monde lui-même rappelle à demi-mot quatre jours plus tard : " Il y a un an, début septembre 2002, l’hebdomadaire Time avait affirmé que M. Powell refuserait d’être le secrétaire d’Etat d’un éventuel second mandat de M. Bush. Le gouvernement était alors divisé sur la question d’un recours à l’ONU contre l’Irak. M. Bush avait donné raison, finalement, à M. Powell. " [1].
L’ampleur des manipulations aurait en effet suscité des réserves jusqu’au sein du " premier cercle " de Bush [2].
Le Monde, décidément plus américain que les Américains...