Après les assassinats perpétrés d’abord à Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, puis le lendemain à Montrouge et enfin le 9 janvier dans le magasin Hyper Casher de la Porte de Vincennes, les médias dominants sont unanimes : les Français aiment leur police et leur gendarmerie. De nombreuses images reprises en boucle montrent alors des manifestants leur déclarer leur « flamme », notamment lors de la manifestation parisienne du 11 janvier [1].
C’est ce qu’entend « rappeler » le colonel de réserve de l’armée de l’air Michel Drucker [2] le 12 juillet [3] à l’antenne : « Depuis le mois de janvier, on ne verra jamais des Français qui ont jamais été aussi proches de leurs policiers et de leurs gendarmes, de leur gendarmerie » [4]. Comment s’étonner alors qu’en plateau, le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone reprenne la même polyphonie : « Les Français ont montré qu’ils aimaient leur police nationale et leur gendarmerie nationale. »
France 2 et le ministre de l’Intérieur à l’unisson
Le contraire aurait été étonnant puisque la chaîne et la Place Beauvau ont travaillé de concert.
Si, comme le relève Michel Drucker dans le supplément télévision de différents médias, TV Magazine du 12 au 18 juillet, le sujet - dont il était à l’origine - ne devait porter que sur la seule gendarmerie (« En janvier dernier, nous avions proposé un sujet sur la gendarmerie à Thierry Thuillier, alors directeur des programmes de France 2. Il avait accepté le projet. »), un évènement est venu perturber la situation : « Cinq jours plus tard avait lieu le massacre à Charlie Hebdo... »
Et « comme Bernard Cazeneuve souhaitait lier police et gendarmerie [5], nous avons donc respecté la parité avec cinq reportages chacun. » Lors du démarrage de l’émission en présence du ministre, Michel Drucker confirme implicitement : « Ce soir, la police et la gendarmerie ne vont faire qu’un, c’est important de le signaler » [6].
À vos ordres Monsieur le ministre !
Un tournage sous l’étroit contrôle du « premier flic de France », ce qu’il confirme sans le moindre scrupule au micro de Jean-Marc Morandini le 8 juillet sur Europe 1 : « On a tourné pendant six mois, on a tourné ça depuis le ministère de l’Intérieur, sous le patronage, sous le parrainage de Monsieur Cazeneuve. » Le ministère confirme de son côté qu’il « a collaboré à la réalisation d’une émission exceptionnelle sur la Police et la Gendarmerie en partenariat avec France 2, TV5 Monde et la société Froggies Media ». Histoire que tout le monde se rappelle bien cet apport « inestimable », à la fin de l’émission, Michel Drucker en profite pour saluer, entre « Cyril Guichard [porte-parole de direction générale de la gendarmerie nationale] et le Sicop [service d’information et de communication de la police] et son chef Jérôme Bonet, toutes les équipes du ministère de l’Intérieur et tout spécialement Didier Gurnot et Dominique Octavie ».
Mais comment refuser l’aide d’un ministre, qui avec Manuel Valls et François Hollande a su « tenir la barre » après les terribles évènements de janvier 2015, comme le très déférent Michel Drucker le proclame en début d’émission : « Vous formez avec lui [le premier ministre] et le président de la République un trio de choc qui a fait preuve de beaucoup de sang-froid » ?
Le ton est ainsi donné pour…
… une intense séance de « calinothérapie »
Les presque 2 heures 50 d’émission se résument en effet à cet exercice, le journalisme étant rangé aux vestiaires, aucune fausse note ne devant ternir ce grand moment de communion nationale derrière « nos » forces de l’ordre.
Dès le lancement, Michel Drucker, devant les grilles de l’hôtel de Beauvau [7] qui s’ouvrent au même moment en présence de Bernard Cazeneuve, donne le ton obséquieux dont l’émission ne se départit jamais : « Bonsoir, décor exceptionnel pour une émission exceptionnelle », avec un public tout aussi « exceptionnel » et « trié sur le volet » – des policiers et des gendarmes habillés sur leur « 31 » par « le groupe Marck qui a fabriqué une partie des uniformes des forces de l’ordre ».
Plus tard, l’animateur évoque même « cette cour magique du ministère de l’Intérieur ».
Dans un cadre évoquant un conte de fées, il se livre à une ritournelle de flagorneries à l’endroit des forces de l’ordre.
Il fait tout d’abord « applaudir […] le ministre de l’Intérieur, M. Bernard Cazeneuve, qui nous accueille chez lui ». Avant de le remercier... chaleureusement : « Alors merci de nous avoir reçu chez vous, c’est une grande première […] Le ministère de l’Intérieur n’est pas un ministère comme les autres […] Manuel Valls en a gardé un souvenir ému » ; puis les chefs administratifs de services que sont le préfet de police Bernard Boucault [8], les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales, Jean-Marc Falcone et le général d’armée, Denis Favier, la directrice centrale de la police judiciaire aussi présidente d’Interpol, Mireille, Balestrazzi ; sans oublier naturellement, les différents « héros » [9] des services objets des [publi]reportages, dont certains viennent « discuter le bout du gras » avec lui en présence des artistes ayant partagé un peu de leur expérience.
Pour qu’aucune « ligne jaune » ne puisse être franchie, Michel Drucker rassure : la plupart des artistes « ont été choisis par les policiers et les gendarmes ».
Leur allégeance est totale, deux s’illustrant particulièrement : la chanteuse Shy’m, qui après avoir poussé la « chansonnette », exécute le salut militaro-policier en direction du colonel de réserve de l’armée de l’air Michel Drucker ; puis le gardien de la paix Gérard « Pinot simple flic » Jugnot, qui menace d’arrestation les téléspectateurs qui refuseraient de communier : « À l’époque [10], on n’aimait pas la police, aujourd’hui, il faut l’aimer ».
Gar[d]e à vous !
Se succèdent des reportages, dans lesquels prennent place les « accompagnateurs » :
- Michel Drucker à quatre reprises (quai des Orfèvres, escadron motocycliste départemental de gendarmerie de sécurité routière dans les Yvelines, crash du Germanwings et peloton de gendarmerie de haute-montagne de Briançon)
- Dany Boon (RAID)
- Richard Berry (groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN)
- Shy’m (Ecole de police de Sens)
- Patrick Pelloux (pôle judiciaire de la gendarmerie nationale)
- Antoine Duléry (commissariat de police de Villeurbanne)
- Daniel Auteuil (au quai des Orfèvres, également interrogé par… Michel Drucker)
- Laetitia Milot (garde républicaine)
- Laury Thilleman (brigade fluviale de Conflans Saint-Honorine)
- Philippe Lellouche (brigade motocycliste de la préfecture de police de Paris)
Ou parfois sans eux :
- sur « la sécurité lors d’une grande compétition sportive […] le soir d’un match de ligue des champions, le PSG […] rencontrait le Barça [Le FC Barcelone] »
- sur une intervention policière dans le quartier de la Castellane contre « les trafiquants de drogue »
- sur police secours (« le 17 ») avec la brigade territoriale autonome de gendarmerie de Carry-le-Rouet
Le point commun entre tous ces sujets ? Ils sont, évidemment, tous aussi louangeurs.
En outre, les artistes étant aussi en promotion, les numéros de VRP effectués en plateau par les comédiens Dany Boon pour Raid dingue [11], Alban Lenoir, Caterina Murino, Thierry Neuvic et Jean Reno Rocher pour L’antigang [12] rappellent une nouvelle fois que le cinéma demeure lui aussi un puissant vecteur de façonnage d’une bonne image de la police et de la gendarmerie auprès du grand public.
Pris par son élan, Michel Drucker n’hésitera pas à réécrire l’histoire lors du lancement du « chant des partisans » que s’apprêtent à entonner « Les Stentors » : l’animateur déguise ainsi rétroactivement les policiers de la préfecture de police de Paris en avant-garde de l’insurrection contre l’occupant allemand (reprenant ainsi la version développée sur le site de la… préfecture de police de Paris : « Une chanson de colère, c’est la chanson du film de René Clément, "Paris brûle-t-il ?" […] Ce film relate ce qui s’est passé en août 44, c’était la libération de Paris, les policiers de la préfecture se sont insurgés, cette chanson méritait d’être chantée ce soir. » Ou comment passer aux oubliettes de l’histoire le rôle central de l’institution policière comme rouage essentiel de la collaboration de l’État français avec le régime nazi, parfaitement mise en lumière dans l’ouvrage de référence de l’historien américain Robert Paxton, La France de Vichy [13].
Devant une telle débauche d’énergie militante, Bernard Cazeneuve ne peut faire grand-chose d’autre que de remercier France 2 et son animateur : « Les forces de l’ordre sont très sensibles à cet hommage » [14].
C’est bien le moins…
Critique interdite
Aucune fausse note n’étant admise, aucune allusion n’intervient sur des sujets susceptibles de briser l’idylle entre les Français, leur police et leur gendarmerie : par exemple le viol présumé d’une touriste canadienne dans les locaux de « l’antigang » qui vaut à deux de ses membres une mise en examen pour « viol en réunion », les violences policières pourtant régulièrement dénoncées, y compris par des organisations comme Amnesty international, le comité des droits de l’homme de l’ONU ou le défenseur des droits, qu’on ne peut soupçonner de phobie envers les forces de l’ordre, les nouveaux pouvoirs exorbitants donnés aux policiers et gendarmes par la loi sur le renseignement mettant en danger la protection des sources des journalistes [15], mais aussi la dégradation des conditions de travail des policiers et gendarmes dénoncée par toutes les organisations syndicales, avec, comme face la plus dramatique, un nombre très important de suicides [16].
Il est temps alors de conclure ces 2 heures 50 de communion nationale derrière « nos » forces de l’ordre. À l’approche du défilé du 14 juillet où l’omniprésent Michel Drucker est encore une fois à la manœuvre en 2015 avec « une caméra sur [lui] à bord du Tigre, qui est l’hélicoptère franco-allemand de combat » [17], l’animateur invite alors Vincent Niclo à entonner l’hymne national, accompagné, cela va de soi, par... des policiers et des gendarmes.
Rompez !
Sans se démonter, dans l’entretien accordé à Jean-Marc Morandini le 8 juillet sur Europe 1, Michel Drucker pérore : « C’est pas une émission de divertissement[C’est pourtant sous ce qualificatif qu’elle est présentée sur le lien dédié], c’est une émission profonde, avec du fond ».
Pourtant, et ce sans ambiguïté, le visionnage de l’émission le contredit.
Cette absence de véritable travail journalistique est un échec pour Michel Drucker qui s’était pourtant promis de « transformer [les] artistes [prêtant leur notoriété à l’opération] en journalistes » [18].
France 2 et Michel Drucker : les multi-récidivistes
Nous n’avons trouvé aucune trace d’une campagne médiatique exigeant des sanctions exemplaires pour la violation par la chaîne publique et son animateur vedette des dispositions de la « Charte des antennes de France Télévisions » [19], qui précise notamment ceci :
Les professionnels de France Télévisions évitent toute situation qui pourrait jeter un doute sur l’impartialité de l’entreprise et sur son indépendance par rapport aux groupes de pression, idéologiques, politiques, économiques, sociaux ou culturels […] Les professionnels liés aux antennes doivent veiller à éviter toute publicité clandestine. Les critères de la publicité clandestine sont : la complaisance affichée envers un produit, un service ou une marque ; l’absence de pluralité dans la présentation des biens, services ou marques ; […] l’absence de regard critique. Ces critères ne sont pas cumulatifs. Il n’est pas nécessaire que tous soient réunis pour emporter la qualification de « publicité clandestine », un seul d’entre eux pouvant suffire […] L’indépendance du journaliste est une condition essentielle d’une information honnête et pluraliste. La crédibilité de France Télévisions, et celle des professionnels qui travaillent pour elles, sont indissociables et tributaires l’une de l’autre. Elles dépendent non seulement de la rigueur et de l’équilibre des émissions mais également du refus, par l’entreprise et son personnel, de ce qui pourrait donner prise à des soupçons de partialité.
Notons au passage que le sémillant animateur n’assure pas que la promotion du ministère, mais aussi celle d’entreprises travaillant avec lui : « Je voudrais remercier tous ceux sans qui cette émission n’aurait pas pu voir le jour : le groupe Marck qui a fabriqué une partie des uniformes des forces de l’ordre, le groupe Gruau […] qui transforme une partie des véhicules de la police et de la gendarmerie, le groupe Thalès, qui assure le système de commandement et d’information de la gendarmerie nationale » [20].
Bref, de la plus belle « publicité clandestine » contraire aux prescriptions de la charte.
Mais l’animateur et la chaîne n’en ont cure, cet exercice faisant partie du « cahier des charges ». Ainsi, le 1er janvier 2015, Drucker Michel étale, à la fin de l’émission/célébration des 15 ans du Charles de Gaulle, une longue liste « d’industriels [dont nombre de l’armement] sans qui l’émission n’aurait pas pu se faire : La Dcns […], Aréva TA […], ce sont toutes des sociétés française de pointe ; Airbus […], Mbda […] Thalès bien sûr[…], Safran, Sagem […] et puis Dassault aviation évidemment, le Rafale marine est une des gloires du groupe [21] ; et puis la SNCF et le groupe TGV qui étaient très présents également » [22].
Cette promotion des industriels, Michel Drucker la revendique. À l’occasion de son émission « A 380. L’envol d’un géant » diffusée sur la chaîne publique le 12 juin 2005, on apprenait ainsi que « l’animateur était manifestement très ému, en arrivant devant les caméras, en pensant à Jean-Luc Lagardère, aujourd’hui disparu. Il s’était engagé auprès de l’industriel, grand artisan de la construction de cet avion, de consacrer toute une émission à l’A-380 » [23].
La liste des émissions de Michel Drucker faisant la promotion des forces de l’ordre est longue (voir annexe). Le 5 mai 2010, dans un document titré « Drucker – Gendarmerie : Encore une coproduction » le site Arrêts sur images pointait déjà, en renvoyant à la consultation d’articles publiés par Libération, l’Obs Média ou Marianne, les liaisons dangereuses entre l’animateur et les différentes autorités publiques pour la confection de différentes émissions.
Promotion militaro – policière : le choc des titans
Il est vrai que France 2 n’est pas la seule à faire une promotion appuyée de la police, de la gendarmerie, ou de l’armée.
Lors de chaque défilé du 14 juillet, TF1, mais aussi BFM TV et I télé notamment livrent une lutte sans merci à la chaîne financée par la redevance pour savoir qui décrochera la médaille d’or du plus militairement servile.
Ce combat est tout aussi acharné depuis plus de vingt ans à travers des reportages et autres séries à la gloire de la police comme nous l’avions déjà montré dans un article publié le 4 novembre 2014 par Jérôme Thorel sur notre site [24].
Sa conclusion conserve toute son acuité : « Reportages et séries participent à une même entreprise, la fabrique du consentement à l’ordre policier. Les séries se vendent comme des reportages, et vice versa. La question n’est plus de savoir si la fiction dépasse la réalité, mais si le cinéma remplace l’information ».
Dans son livre Les 500 émissions mythiques de la télévision française, co-écrit avec Gilles Verlant [25], Michel Drucker se souvient de la période, avant même la création de l’ORTF [26] en 1964, où « l’information de l’époque, et ce, même après les évènements de mai 68, [était] contrôlée et censurée directement par le ministre de l’information Peyrefitte ».
Aujourd’hui, nul besoin d’un tel arsenal, l’autocensure et la complaisance se révélant largement aussi efficaces…
Denis Perais
Annexes
1) 2002 – 2015 : la liste des délits, toujours sur France 2 [27]
- 26 décembre 2002 : « Une nuit sur le Charles de Gaulle »
- 17 mai 2003 : « Les 50 ans de la Patrouille de France »
- 23 décembre 2004 : « Une nuit sous les mers », à l’occasion du 45ème anniversaire de la force océanique stratégique, la composante sous-marine des forces nucléaires
- 14 juillet 2009 : « Au cœur de l’armée de terre »
- 23 mars 2010 : « En vol avec l’armée de l’air »
- 4 mai 2010 : « Au cœur de la gendarmerie »
- 1er janvier 2015 : « Les stars fêtent les 15 ans du Charles de Gaulle » [28].
Sans oublier la commémoration annuelle du défilé militaire du 14 juillet à la gloire de « nos » forces armées.
2) Les quartiers populaires, c’est la guerre
Non content de faire partager aux téléspectateurs son amour immodéré de la police et de la gendarmerie, Michel Drucker en profite pour véhiculer cette image d’Épinal médiatique que nous mettons entre autres en évidence depuis plusieurs années dans plusieurs articles réunis dans un dossier intitulé « Les médias et les quartiers populaires » ; d’abord en annonçant « Calogero [qui] va chanter une chanson qui a un rapport avec la guerre dans nos quartiers, les quartiers sensibles » ; puis ensuite en lançant le reportage - relayant au passage la communication ministérielle visant à montrer l’efficacité des services dans la lutte contre le trafic de drogue dans ces zones de « non droit » sur « les quartiers Nord de Marseille, quartier de la Castellane » […] où une équipe de France 2, le 15 juin 2015, suit l’opération dont les images et le commentaire valident son diagnostic : « Bilan de l’opération : 33 personnes interpellées, des armes de guerre, plusieurs kilos de cannabis, de fortes sommes d’argent et des véhicules de grosse cylindrée saisis, une opération de grande ampleur, aucun répit pour les trafiquants de drogue ».
3) Michel Drucker servile toujours
Lors de son entretien accordé à Jean-Marc Morandini le 8 juillet sur Europe 1, l’animateur ne tarit pas d’éloges sur ses ancien et nouveau patrons, Rémi Pflimlin et Delphine Ernotte-Cunci.
Sur le premier : « Je voudrai lui rendre hommage […] Jamais les feux n’ont autant été au vert dans le service public […] Il part sur un très très bon bilan ».
Sur la seconde : « Elle a un vrai charisme […], jeune, brillante, rapide […] On a beaucoup de points communs, c’est une fille de médecin, sœur de brillants diplômés, il y a beaucoup de choses que nous avons en commun ».
Une attitude caressante que Pierre Lazuly relève déjà le 24 décembre 2002 dans un extrait de ses « chroniques du menteur » dans un billet intitulé « Télégéniques (chronique des semelles médiatiques) ».
Vous savez maintenant pourquoi Michel Drucker affiche 45 ans dans le service public de la télévision (période en cours).
La servilité, c’est sa légion d’honneur à lui ; celle que lui ont épinglée les ministres de la Culture Jacques Toubon et Jean-Jacques AiIlagon comme chevalier en 1994 puis officier en 2004, respectivement 10 et 20 après l’agrafage par le plus connu d’entre eux, Jack Lang, de sa première breloque de chevalier des arts et des lettres.