Messieurs,
Chaque matin vos deux collaborateurs Alain Gérard Slama et Alexandre Adler infligent leurs tristes chroniques aux auditeurs accablés du service public France Culture. Pourriez-vous avoir l’amabilité de les garder avec vous au Figaro puisque votre journal leur assure déjà un confortable revenu de membres du comité éditorial ?
En effet l’érudit Alain Gérard Slama, sans doute débordé, s’avère inspiré à peu près une seule fois par mois sur France Culture, ce qui nous laisse quand même vingt chroniques mensuelles distillant toute la banalité des idées sociétales en vogue que l’on connaît déjà en long en large et en travers.
Quant au géostratège de salon Alexandre Adler, il nous propose une chronique remplie d’erreurs et hautement fantaisiste dans laquelle, quand il ne fait pas des pronostics farfelus - "la guerre d’Irak n’aura pas lieu" ou "Kerry va gagner" - il se plait à insulter les électeurs espagnols [1] au lendemain des attentats de Madrid, ou les électeurs français du non au TCE ou encore des gens comme Rony Brauman ou bien José Bové "personnage particulièrement écœurant" [2].
Par ailleurs Monsieur Adler, fort peu soucieux de la notion de Service public, dédaigne régulièrement de déplacer son auguste personne dans les studios de France Culture et inflige donc régulièrement aux auditeurs le son nasillard de son téléphone mobile [3].
Comme de plus France Culture se flatte d’être une radio citoyenne, il apparaît dans les témoignages reçus à DDFC que cela fait très mauvais effet dans la "France d’en bas" cette station publique culturelle qui offre à des personnalités de cumuler plusieurs salaires. Depuis l’arrivée d’une dizaine de chroniqueurs, France Culture a d’ailleurs réduit drastiquement sa part de documentaires montés : est-ce pour financer la multiplication des chroniques oiseuses ?
Parallèlement à cette présence navrante d’Alain Gérard Slama et d’Alexandre Adler à France Culture, il semble que le Figaro ait malencontreusement oublié d’émettre la moindre critique sur les décisions controversées de l’ex directrice de France Culture qui a bouleversé la chaîne pendant six années de suite à sa guise. Dernier exemple en date : lorsque le Figaro du 08 septembre 2005 salue la reprise par Laure Adler de la célèbre émission "À voix nue", il oublie de préciser que cela se fait au détriment des 42 producteurs [4] qui ont fait "À voix nue" l’année dernière et au détriment du public qui depuis des années appréciait dans "À voix nue" le principe original du producteur interviewer différent pour chaque invité [5].
Même si Le Figaro l’ignore ce n’est pas la première fois que Madame Adler écarte quarante producteurs appréciés du public. Rien qu’en 2004, la suppression de l’excellent documentaire "les Chemins de la musique" et la restructuration musclée des "Chemins de la connaissance" ont concerné également une quarantaine de producteurs tournants [6].
Pour toutes ces raisons, les auditeurs attentifs à la qualité de France Culture souhaitent que Le Figaro reprenne ses chroniqueurs et son indépendance éditoriale vis à vis de France Culture. Cela devrait être possible puisque Le Figaro littéraire montre la voie en analysant avec un regard critique le dernier ouvrage de Madame Adler [7].
Cordialement
Défense de France Culture
http://ddfc.free.fr
27 septembre 2005
Article envoyé au Figaro et au personnel de France Culture