Catherine Pégard, entre autres questions pertinentes, pose celle-ci à son interlocuteur : « Le Larzac va vivre la nostalgie de ses grandes heures ; n’avez-vous pas le sentiment que le climat aujourd’hui évoque celui de 68 ? ».
Le raccourci entre 1968 et 1973 permet sans doute à Catherine Pégard d’entretenir ses hantises, dénuées de toute nostalgie....
Mais à qui destine-t-elle cette convenable question et quelques autres ? A Renaud Donnedieu de Vabre, ci-devant député d’Indre et Loire et porte-parole de l’UMP.
On vous épargne ses réponses, à l’exception de celle-ci : « (...) Bové utilise des armes extraordinairement violentes [sic] qui sont celles, en fait, de son combat politique de l’extrême gauche ».
Charitable, la rédaction du Point oublie, dans l’intertitre qui barre l’encadré, de mentionner les armes « extraordinairement violentes » utilisées par le repris de justice et, pour lui épargner le risque du ridicule, résume ainsi le propos de Donnedieu de Vabres : « José Bové utilise les armes de l’extrême gauche ».
Moins charitables, nous devons rappeler que le dit Renaud Donnedieu de Vabres est soupçonné par la justice d’avoir, lorsqu’il assistait en 1996 François Léotard (président du PR et alors ministre de la défense, apporté 762 000 euros (5 millions de francs) en espèces à une banque italienne, le FSCE, en garantie de l’obtention d’un prêt, sans intérêt, du même montant, destiné à financer l’achat du siège du PR à Paris. Selon l’accusation, il s’agirait d’une opération de blanchiment de fonds d’origine illicite [1].
Respecter la présomption d’innocence judiciaire n’interdit pas de s’interroger sur les raisons qui ont pu pousser Le Point à choisir un tel témoin de l’immoralité de José Bové.