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Aillagon à TV5 : les syndicats dénoncent un verrouillage politique

Le gouvernement présente à la présidence de TV5 la candidature de l’ancien ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon, apprenait-on vendredi 4 février 2005 par un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par l’AFP.

La CFDT Radio Télé réagit le jour même : la candidature d’Aillagon " est une profonde régression du pluralisme et le signe que, pour le gouvernement français, l’information extérieure n’est rien d’autre qu’un vecteur de sa communication " [1]. Le syndicat souligne qu’ " outre ses fonctions de pseudo référence culturelle, un vrai militant UMP qui a, comme tel, des mandats électifs " (Aillagon est notamment conseiller régional UMP de Lorraine, rappelait la dépêche initiale de l’AFP), et commente, selon l’ AFP : " Jour après jour, la majorité parlementaire et le gouvernement Raffarin resserrent leur étau sur l’information ". La CFDT Radio Télé, avance que le conseil d’administration de la chaîne, où l’audiovisuel public est majoritaire, entérinera le choix du gouvernement, car Marc Tessier, président du groupe public France Télévisions, " se couche devant le pouvoir politique et se tait honteusement ".

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), dans un communiqué intitulé " Des mœurs de république bananière " (publié dimanche 6 février 2005 et cité par l’AFP), estime que " c’est un “délit contre la nation, l’État et la paix publique” que s’apprêtent à commettre le gouvernement et M. Aillagon à travers cette nomination politique "." En effet, selon l’article 432-13 du Code pénal, il est strictement interdit à une personne qui, du fait de sa position administrative, a eu la tutelle sur une entreprise, d’y travailler dans un délai de cinq années après la cessation de sa fonction (...) Or, le ministre de la Culture, conjointement avec celui des affaires étrangères, exerce une tutelle administrative sur TV5. De surcroît, les entreprises audiovisuelles du secteur public placées sous la tutelle du ministère de la Culture représentent les deux tiers du capital de TV5. " Aussi, conclut le syndicat, " dans l’hypothèse d’une nomination de Jean-Jacques Aillagon à la présidence de TV5, le SNJ saisira le Procureur de la République de cette infraction caractérisée ".

 
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Notes

[1Lire notre rubrique Journalisme et politique.

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