Nous apprenons avec peine la disparition de Guy Pineau au terme d’une longue maladie. Militant toujours en recherche, il s’est dévoué sans relâche à la décolonisation de l’Afrique et à la cause de l’instauration de médias plus démocratiques. Mais Guy était d’abord pour tous ceux qui, comme moi, l’ont connu personnellement, un ami attachant qui, sans cesse animé par la soif d’apprendre et de comprendre, était disponible à la discussion et au débat. Je l’ai connu à la faculté de droit dans les années 1960 où nous sommes tout de suite devenus des amis inséparables.
Il partira faire sa Coopération au Niger, à Niamey. Il en gardera une passion particulière pour l’Afrique, un engagement militant contre le colonialisme et des contacts amicaux avec des chercheurs et des journalistes africanistes. Bien que nos carrières professionnelles aient pris des chemins différents, nous ne nous sommes jamais quittés. Il est entré, dès son retour de Coopération, à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) où il a fait toute sa carrière, s’occupant notamment, durant de longues années, de la formation des états africains à l’audiovisuel. Il s’est intéressé par ailleurs à l’émergence des télévisions locales qui étaient, comme il disait avec humour être « une télévision qui se mêle de ceux qui la regardent ».
Il fut un membre très actif d’Acrimed, mobilisant notamment sa compétence lors des réflexions sur les médias alternatifs lancées par l’association il y a quelques années. Il part discrètement comme pour nous dire qu’il a juste apporté sa pierre à une œuvre qui est collective.
J’aimerais pouvoir lui dire combien fut importante sa collaboration à Acrimed et précieuse son amitié. Salut cher camarade.
Patrick Champagne