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« Une direction qui dénature la raison d’être de France Culture » (CGT Radio France)

Nous publions ici un tract diffusé le 6 août 2004 par la CGT de Radio France (Acrimed)

France Culture : une direction qui dénature sa raison d’être !
La CGT et l’ensemble des élu(e)s du CE interpellent la direction !

Les éléments que nous avons concernant le nouvelle grille de France Culture via la presse (lire la déjà tristement célèbre interview de Laure Adler dans le supplément télé du Monde du 9 juillet 2004) et les déclarations au Comité d’Etablissement PIDF indiquent clairement que la direction met en péril la spécificité de la chaîne.

En effet depuis la nomination de Laure Adler en 99, mais déjà depuis Patrice Gélinet, l’hémorragie des collaborateurs cachetiers (producteurs, collaborateurs spécialisés...) mais aussi la valse des administratifs (conseillers, administrateurs...) ne cesse de priver la chaîne et Radio France de talents et de compétences.

La direction de France Culture fait comme si la liberté éditoriale l’autorisait à régner en maître absolu sur le contenu et les personnels de cette chaîne de Service Public.

Pour imposer des choix qui confinent au caprice ou à la girouette médiatique et mondaine, cette direction n’hésite pas à terroriser les personnels et à chercher à intimider les syndicats eux-mêmes (voir la même interview). Pression si forte qu’une soixantaine de collaborateurs de France Culture ont rédigé un texte ...anonyme, en indiquant que « toute expression publique d’un désaccord est devenue impossible » [1].

C’est aussi dans cet article que nous apprenons la création de 2 chaînes destinées à la diffusion sur internet. Quid de l’information obligatoire et préalable d’informer les instances ? Avec quel budget travaille-t-on sur ce chantier clandestin ? Avec quels personnels, quels métiers ? Pour quel contenu ?


Tout cela au moment où le PDG nous informe qu’il faudra trouver le financement des travaux de rénovation du bâtiment (176 millions d’euros sur 8 ans) en interne à hauteur de 43% et que dans le Figaro du 28 juillet 2004 il est indiqué que « la maison ronde pourrait voir ses travaux financés en tout ou partie par un crédit-bail » !


A force de diminuer le salaire des producteurs (pas tous néanmoins puisque dans un article de presse Alexandre Adler se vante de gagner 25 000F pour une matinale sur France Culture) ainsi que le temps nécessaire à la préparation et à la production des émissions, on s’approche d’un volant de travail dissimulé digne des patrons de choc du bâtiment par exemple.

Devant l’éviction certaine de nombreux producteurs, devant tant d’arrogance et d’autoritarisme la CGT, avec une majorité d’élu(e)s, a saisi la direction le 22 juillet d’une demande de CE exceptionnel portant à l’ordre du jour une « alerte ».

C’est notre droit et notre responsabilité face à une telle politique. La technique est bien connue dans le privé et l’industrie : on vide de contenu et de compétences pour mieux justifier que l’on brade et saborde ensuite l’ensemble.

Au-delà de la dureté des cas personnels il est question d’un enjeu culturel majeur en ces temps de démantèlement généralisé des Services Publics, d’appauvrissement des contenus culturels et intellectuels au profit d’une logique de marchandisation et de globalisation.

La philosophie, l’histoire, la littérature... en un mot le patrimoine culturel et bien, ce n’est plus la culture pour Madame Adler (voir l’interview). (Pourtant n’en a-elle pas elle-même largement bénéficié ?). Maintenant il s’agit d’actualité, de jeunisme, de communicateurs...et de retour d’ascenseur !

La direction de la chaîne et la direction de Radio France ont reçu les questions des représentants du personnel au CE du 5 août. Ils y répondront lors du CE du 27 août.

A nous à ce moment là de juger si la direction peut faire la preuve de la santé sociale et économique de la chaîne et de la cohérence de la grille au regard de ses missions.

Il est regrettable que ce soit à la menace d’un droit d’alerte que la direction accepte un débat de fond sur l’avenir de France Culture.

Paris, le 6 août 2004

 
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