Résumons : Daniel Kretinsky, par le biais de sa holding Czech Media Invest (CMI) détient Marianne, Elle, Franc-Tireur, Usbek & Rica, Télé 7 Jours, B Smart et donc Loopsider ; il est actionnaire du groupe Le Monde (Le Monde, L’Obs, Télérama…) et du studio de podcasts Louie Media ; il est entré au capital du groupe TF1 (TF1, LCI, TMC…), a financé Libération… et, comme si cela ne suffisait pas, il « s’est engagé fin avril auprès du géant des médias Vivendi à acquérir sa filiale Editis, numéro deux de l’édition en France » (Le Monde, 12/06).
Signalons au passage que Kretinsky « possède également de nombreux médias en République tchèque : la maison d‘édition Czech News Center ; le quotidien national le plus lu, Blesk ; un tabloïd, un quotidien économique, un hebdomadaire d’information, une radio et un quotidien en ligne. » (Basta, 11/05)
Pas de doute : l’industriel (énergies fossiles, Fnac Darty, etc.) construit un empire médiatique… rejoignant ainsi les Bolloré, Bouygues, Niel et compagnie.
Qu’il paraît loin, le temps du Conseil national de la Résistance et de la défense de l’indépendance de la presse à l’égard des « puissances d’argent »… et plongé dans l’oubli, l’esprit des ordonnances de 1944, farouchement opposées à la concentration et la financiarisation des médias. Mais heureusement, le magnat rassure en affichant son « souci de faire rayonner les contenus dans le respect de l’exception culturelle française » dans les pages du Figaro (14/03).
Stopper Kretinsky (et les autres) ? Il serait temps.
Maxime Friot