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Quand l’extrême-droite s’essaie à la critique des « merdias »

par Henri Maler, Olivier Poche,

Comme ce fut toujours le cas avec l’extrême droite et culmina avec le fascisme et le nazisme, les sites d’extrême droite se nourrissent de thèmes apparemment anticapitalistes contre «   l’oligarchie  » ou la «   tyrannie médiatique  », et se drapent dans la défense du «   peuple  » – le «  vrai  » – menacé par les barbares, les élites, les immigrés, l’islam aujourd’hui – qui a remplacé le judaïsme d’hier, les apatrides – qui furent les juifs, et qui sont désormais les musulmans et les «  élites mondialisées  ».

Au nom de quoi, ces représentants de la pureté française se présentent comme des briseurs de «  tabous  », des pourfendeurs de la «   pensée unique  », des ennemis du «   politiquement correct   ». Tous les médias qui ne partagent pas leur point de vue sont des ennemis. Et face à l’ennemi, un seul mot d’ordre : à l’assaut ! On l’a compris : leur prétendue critique des médias – ou des «   merdias  », et autres «  journalopes   », selon le vocabulaire fleuri qui a cours dans ces sphères  – n’est que l’habillage de leur propagande générale et d’un projet politique global.

NB : cet article, publié dans l’excellent dossier « médias et extrême-droite » du numéro 14 de notre magazine Médiacritique(s) (que vous pouvez toujours vous procurer dans notre boutique), est une version revue et augmentée d’un précédent article paru sur notre site en octobre 2012.

Les «  Bobards   » de Polémia

En première ligne de ces sites de propagande qui vomissent tous les journalistes et tous les médias qui ne partagent pas leurs obsessions et uniquement parce qu’ils ne partagent pas ces obsessions : la fondation Polémia, créée et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, ancien adhérent du Front national puis du MNR, et farouche partisan de la « préférence nationale ». La fondation, surtout active à travers son site internet, organise tous les ans une « journée d’étude de la réinformation » et la cérémonie des « Bobards d’or ». Son analyse de l’ordre médiatique ? Laissons son président s’exprimer, à l’ouverture des Bobards d’or 2014 :

 Nous vivons dans une démocratie d’apparence, car en vérité le régime que nous subissons est une tyrannie, une tyrannie médiatique, en ce sens que les médias sont le principal instrument du pouvoir. Ce sont les troupes d’occupation mentale qui colonisent nos esprits […] Ils sélectionnent les élites si l’on ose dire politiques, ce sont eux qui asservissent le peuple à l’idéologie politiquement correcte, cosmopolite, marchande, mondialiste, immigrationniste, homosexualiste. 

Même dépouillée de ses outrances et de son vocabulaire malodorant, cette critique n’en est pas une – ou plutôt, elle est purement politique : loin de contester le fonctionnement réel (dont elle n’a cure) d’un système médiatique qui impose le cadre du débat, elle lui reproche simplement la nature de l’idéologie qu’il imposerait.

Cette idéologie, le «  politiquement correct   », désigne en l’espèce ce qui déplaît à l’extrême droite : pour la voir à l’œuvre dans les médias, il faut les observer avec de solides œillères et un bandeau à chaque œil. Mais impossible n’est pas français, et les organisateurs des Bobards d’or se proposent ainsi de décerner le «  bobard de cuivre   » : «  Le bobard de cuivre, c’est une histoire à l’eau de rose, celle du mariage d’amour entre la France et des immigrés qui la mettent en coupe réglée. Campements sauvages, vols de métaux, clandestins, délinquance, les médias français rivalisent d’imagination et parfois de poésie pour transformer tout cela en conte de fées ».

Trois nominés : Yann Barthès, pour sa contre-enquête sur «   une grande enquête sur les Roms   » publiée dans Valeurs actuelles ; David Pujadas, pour un reportage dans lequel le travail d’un Rom est qualifié de «  ferraillage  » («   "Ferraillage" qui remplace vol de métaux, et voilà un Rom qui réussit son "intégration" !   », s’indignent les chasseurs de «   Bobards   ») ; et le Huffington Post, pour son «   traitement (un temps) compassionnel de l’affaire Leonarda  ». Sic ! La récolte est maigre, mais le défi était de taille.

On l’aura compris, la critique des médias n’est ici qu’une occasion de ruminer de vieilles obsessions. Autre illustration, exemplaire, la dernière «   Chronique de Michel Geoffroy, essayiste  », publiée en «  exclusivité   » sur Polémia, intitulée «   Islamisme, djihadisme : vous reprendrez bien un peu de bobards ?  » (24 déc. 2014). Titre alléchant, mais dont le contenu est un peu décevant. Il s’ouvre en effet par ce préambule :

 L’islam est, nous le savons tous, une religion de paix et d’amour. Prétendre le contraire nous exposerait de toute façon à bien des désagréments et à des poursuites judiciaires en Europe. Cela étant posé, examinons donc comment nos médias, qui ont le souci de bien nous informer, s’efforcent de nous présenter certains événements qui pourraient contredire cette vérité d’évidence. Première règle : il faut, bien entendu, scrupuleusement distinguer l’islam de l’islamisme et si possible celui-ci du djihadisme. 

Les choses sont claires : il s’agit purement et simplement d’un pamphlet anti-islam et anti-musulman, qui se cache – à peine – derrière la dénonciation des mensonges de «  nos médias  ». Mensonges qui commencent, selon l’auteur, avec la distinction entre islam, islamisme et djihadisme : islamophobe hypersensible, il met en cause un malheureux journaliste du Figaro, coupable de ne pas enquêter sur les armées islamo-djihadistes en rendant compte du récent drame de Joué-lès-Tours : «   Tout seul aussi Bertrand Nzohabonayo qui a agressé des policiers en criant "Allah Akbar" à Joué-lès-Tours : car lui et son frère aîné se sont radicalisés "en dehors de toute appartenance à une filière traditionnelle" (leFigaro.fr du 22 déc. 2014). On ignorait qu’il existât des "filières traditionnelles" de djihadisme là-bas, mais le journaliste, par discrétion sans doute, ne nous éclaire pas sur la chose   ».


L’OJIM, sous-Marine ?

Autour de la fondation Polémia gravite notamment un satellite particulier, «   l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique   » (OJIM), créé par Claude Chollet, un ancien dirigeant des labos Ipsen, mais aussi un ancien du Grece (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne) au sein duquel se regroupait la «  Nouvelle Droite  ». Mais contrairement à Polémia (et à une flopée de sites équivalents), on cherche manifestement, sur le site de l’OJIM, à gommer toute proximité explicite avec l’extrême droite. Aucun des liens proposés par le site ne renvoie à des sites d’extrême droite, mais plutôt à des sites et des médias classés «  à gauche  », à l’exception de… Polémia, chaleureusement et abondamment citée. La Charte du site évoque aussi, et positivement, Les Nouveaux Chiens de garde, le livre et le film – et il arrive même que l’OJIM annonce la sortie de Médiacritique(s).

Que trouve-t-on sur le site de l’OJIM (dont la présentation est très élaborée) ? Pas grand-chose pour l’instant, même si le site se développe, et montre déjà des priorités significatives. Plutôt que d’informer sur l’information (selon notre heureuse formule), l’OIJM informe prioritairement sur «   ceux qui nous informent  », dont il multiplie les «   portraits ». Et cette information consiste non seulement à retracer leur carrière professionnelle, mais à débusquer leurs préférences politiques quelles qu’elles soient et quelle que soit leur incidence sur leurs pratiques journalistiques, pour peu que ces préférences ne soient pas d’extrême droite. À grand renfort de lourdes allusions ou connotations. Quelques exemples : le portrait de Paul Amar insiste lourdement sur ses liens avec la Licra, Laurent Ruquier est présenté comme «  le gay passe-partout  », Harry Roselmack comme le «  gendre martiniquais idéal  ». En contrepartie, Éric Zemmour a droit à un article sous-titré «  une certaine idée du journalisme à la française  », et qui commence par rappeler quelques vérités trop souvent oubliées : «  Il est devenu tellement célèbre pour ses joutes télévisuelles et son talent de polémiste qu’on a tendance à l’oublier : Éric Zemmour est avant tout écrivain et un brillant journaliste politique qui dans ses essais et ses articles analyse inlassablement l’évolution de la vie politique française, à laquelle il donne une profondeur historique  ».

Mais pour le reste, ces portraits restent généralement factuels : on sent l’effort de neutralité «  ni droite ni gauche   », dans un souci manifeste de respectabilité – et sans doute l’intention de ratisser plus large. L’OJIM produit également des «   dossiers   », dans lesquels on trouve le même confusionnisme : celui sur la «  critique des médias en plein essor  » en dresse un panorama où se succèdent Acrimed, Yann Barthès, Le Gallou, Joffrin, Halimi, Plenel, dans un joyeux gloubiboulga qui tient à distance toute perspective politique, et dont la conclusion est réservée à Claude Chollet, qui, «  plutôt, parle de "complémentarité"   ».

Alors l’OJIM, observatoire impartial ou sous-marin de Polémia ? Sans doute moins marqué à droite que d’autres, l’OJIM fait cependant partie de la même sphère, et peut-être de plus en plus clairement. Semblent en témoigner des publications récentes, comme un article du 20  décembre sur le drame de Joué-lès-Tours, et qui, en parfaite symbiose avec Polémia, s’insurge contre les médias qui n’ont pas repris aussitôt la version du Figaro, reprenant celle de la police, «  indiquant que l’agresseur est un islamiste  » (version qui a ensuite été contestée). Affaire qui permet en tout cas, selon l’OJIM, de mesurer à quel point les médias peuvent ainsi «  se méfier de la police dans les cas de bonne foi les plus évidents  » ! Depuis novembre, l’OJIM accueille également sur son site une nouvelle rubrique vidéo, intitulée «   Jusqu’à preuve du contraire  », «  réalisée par le talentueux Christopher Lings   », et proposant un «  top 4 des désinformations  » du mois, épinglant par exemple Le Monde, qui dans un article vidéo compte «   20 000 détenus d’origine étrangère  », au lieu de nationalité étrangère. Alors que si on compte l’origine… Le «  talentueux Christopher Lings   » est par ailleurs responsable du «   Bréviaire des patriotes  », ayant pour ambition de «  rassembler, au-delà des partis politiques et du capharnaüm actuel, celles et ceux qui partagent avec nous une "certaine idée de la France" inscrite dans le marbre de notre histoire   »…


Alain Soral, ou le puzzle à une pièce

Alain Soral, et son site Égalité et réconciliation, est une autre figure importante, au moins par son audience, de la critique des médias venue de l’extrême droite. À peu près aussi inconsistante que les précédentes, elle se distingue surtout par la prééminence donnée au «  sionisme   », par lequel tout s’explique et tout se comprend. C’est ce que montre clairement, mais sur le mode de la dénégation, un papier intitulé «  La nouvelle information   », publié par la «  rédaction E&R   » le 21 août dernier :

La protection quasi-automatique du bouc émissaire établie par le pouvoir français pro-sioniste (c’est plus prudent et précis que «  sioniste  ») a conduit à une perversion inattendue : le bouc émissaire d’hier se permettant de graves atteintes à la liberté d’expression de la majorité sous prétexte de souffrance passée sacralisée, de souffrance actuelle hyper médiatisée, voire de souffrance à venir. Sans vouloir tout ramener au sionisme, car nous essayons d’illustrer notre hypothèse de travail par des exemples politiques concrets, qui au final concernent tout le monde. Le bouc émissaire, devenu intouchable, a pris le pouvoir, dans un pays chrétien, qui tenait à ne discriminer personne […] les médias dominants ne servent plus qu’à cacher cette prise de pouvoir injuste sur une base morale. 

On aurait tort de rire de ces fariboles : cette «  hypothèse de travail  » est la clé conférant à qui la possède une supériorité «   décisive  » en matière (notamment) de critique des médias :

La pièce du puzzle politique qui donne actuellement un avantage décisif à E&R dans la guerre informationnelle – et cela a un coût – est évidemment la réalité du pouvoir pro-sioniste. Une pièce qui manque par exemple cruellement au Monde diplomatique, ou à Acrimed, qui ne franchissent jamais la ligne rouge. Une pièce qui brûle, car elle a été chauffée au fer rouge. Les limites éditoriales et les difficultés matérielles de ces titres respectables en sont la sanction. Non pas que tout média doive devenir antisioniste lourd, mais quand on fait l’hypothèse d’un « pouvoir pro-sioniste en France », soudain, les autres pièces s’éclairent. Soudain, toute l’énergie circule entre les pièces. Soudain, beaucoup de choses cachées deviennent visibles. Mais il ne s’agit que d’une pièce, et elle n’explique évidemment pas tout : nous ne sommes pas siono-centrés. Il ne s’agit pas d’une obsession mais d’une hypothèse de travail fertile, qui sera admise par la majorité un jour, puis abandonnée pour une pièce supérieure, plus explicative encore. 

Et si l’on fait l’hypothèse que «  sioniste  » est ici la version «   prudente  » de «  juif  », soudain tout s’éclaire, et l’on retrouve les rengaines éculées du complotisme antisémite. Non sans quelques flottements : nous suffirait-il de franchir «   la ligne rouge  » pour mettre fin à nos «   difficultés financières  » ? Ne serions-nous pas aussitôt la cible des foudres toutes-puissantes du «   pouvoir pro-sioniste  » ? Mais foin de ces balivernes : nous nous contenterons de renvoyer, par exemple, à nos articles sur le traitement médiatique du conflit au Moyen-Orient, où l’on pourra trouver une analyse sinon «  respectable  », du moins argumentée, fondée sur des exemples précis, expliquant les biais de l’information sans recourir à l’«   hypothèse   » rudimentaire et absurde d’un complot juif.

Il faut cependant admettre que la judéophobie, et plus généralement la vision racialiste du monde font parfois des merveilles en matière de critique des médias. Écoutons par exemple le «  président  » d’E&R analyser brillamment l’interview de Poutine par Elkabbach :

Et puis on a vu aussi le petit Elkabbach, là c’est mon analyse un peu plus racialo-communautaire, qui est finalement le petit sémite séfarade, se soumettre finalement comme une femme à quelqu’un qui représente encore je dirais la virilité euh… aryenne, même si elle est slave. Vous voyez ? Et ça c’est la juste hiérarchie traditionnelle, vous voyez ? Quand Poutine ouvre sa gueule, un Elkabbach la ferme. Et c’est comme ça que se conçoit un monde qui fonctionne bien. […] La fascination d’Elkabbach pour Poutine, comme y’avait à l’époque la fascination de Moati pour Le Pen, je pense que c’est le même rapport, et qui correspond à la juste hiérarchie des cultures, je dirais pas des races hein, des cultures. 

« Des cultures  », c’est plus prudent que «   des races   », comme «   pro-sioniste  » était plus prudent que «  juif   » – mais ce n’est pas plus intelligent. C’est le niveau zéro de la bouillie réactionnaire, glorifiant en l’occurrence la «  juste hiérarchie  » des races et des sexes : «  l’aryen  » au-dessus du «   sémite  », l’homme au-dessus de la femme. Et Soral appelle cela une «  analyse  » ! Pointer les pratiques éditocratiques d’Elkabbach, sa proximité avec les politiques avec lesquels il coproduit ses interviews complaisantes, le mépris qu’il réserve aux syndicalistes, ses approximations journalistiques et ses amours patronales : tout cela n’intéresse pas Soral, qui préfère y voir l’incarnation du «   petit sémite séfarade  ». À chacun ses œillères.

On ne s’étonnera guère de voir Soral goûter fort peu la sociologie des médias, et en particulier sa version bourdieusienne, pour des raisons qu’il détaille ainsi : «   Tous les gens un peu formés savent que Bourdieu, c’est de la merde, quoi, c’est zéro, c’est peau de balle, quoi.   »

Fulgurance que Soral se garde bien d’étayer par quelque considération que ce soit  [1]. Deux vidéos sont – apparemment – censées s’en charger : la première est une phrase extraite de son cours sur Courbet au Collège de France, phrase certes longue, mais sensée et compréhensible. La seconde est introduite ainsi par Soral : «   Et surtout le discours de Bourdieu sur les médias ! C’est d’une faiblesse euh…  » Suit un extrait d’un cours sur la télévision, où Bourdieu, au milieu d’un raisonnement, se voit affublé par incrustation de deux acolytes mimant savoureusement l’expression «  enculer des mouches  ». Et Soral de conclure, après cette démonstration «  d’une force euh…   » : «   C’est… ’fin bon, on va pas revenir là-dessus  ». Se doute-t-il que le mépris dont il fait preuve à l’égard de Bourdieu n’est qu’une version moins articulée mais plus arrogante – mélange typiquement soralien – de celui de nombreux éditocrates ? Il constitue en tout cas, aux yeux de beaucoup de gens sinon «  un peu formés  », du moins doté d’un peu de curiosité intellectuelle, un terrible aveu d’ignorance ou de bêtise, et sans doute des deux.


Sionisés VS siono-égo-centré

Reconnaissons cependant à Soral de n’être pas – que – «   siono-centré  ». Il est aussi très auto-centré, et c’est le second pilier de sa critique des médias, selon un raisonnement simple : Soral incarnant la Dissidence, tout média s’en prenant à lui est un chien de garde du Système (car c’est avec de tels concepts à majuscule que s’écrit l’histoire soralienne). En août  2013, Manuel Valls évoque Soral dans un discours à l’université de La Rochelle, et – selon la vision hallucinée de Soral – les médias à sa botte lui emboîtent le pas :

Dans ces médias qui montent au créneau, on a des médias auxquels on s’attendait moins – mais ça permet justement de montrer comment marche le système de domination : on a Le Canard enchaîné qui s’acharne, deux fois […], Politis, ce qui est assez étrange, puisqu’à l’époque je me rappelle Politis avait eu pas mal d’ennuis pour avoir été trop pro-palestinien, mais je pense que le ménage a dû être fait, le capital a dû changer, et tout ça a dû être sionisé en douceur ; et le plus étonnant, et pour moi le plus jouissif […], c’est Le Monde diplomatique [qui], il est clair maintenant, fait le chien de garde pour le système de domination, aux ordres de Valls notamment, qui lui-même est aux ordres du CRIF .

Le Diplo avait en effet publié un article sur Soral : crime de lèse-majesté, et signe indubitable de sa soumission au Système. Un an plus tard, Le Monde diplomatique est devenu un chien de garde «  respectable  ». Comprenne qui pourra… Dans la même vidéo, Soral s’en prend aussi à Mermet, coupable d’avoir évoqué l’article avec l’équipe du Diplo : «   Ils parlent tous de moi en disant que je suis banni des médias, mais ça vient pas à… – je dis ça pour monsieur Mermet là [en saluant la caméra] : si je suis banni des médias, le meilleur moyen de savoir qui je suis et ce que j’ai à dire c’est de m’inviter, pourquoi tu m’invites pas, vieille salope ? parce que tu sais… parce que t’as pas le droit ?   »

Le Canard, Politis, le Diplo, Mermet : tous des «   salopes sionisées  », pour reprendre les puissants concepts soraliens, puisqu’ils ont eu le toupet de se pencher sur les analyses soraliennes sans crier au génie.


***



Nous ferons donc «  l’hypothèse de travail  » que ces critiques réactionnaires des médias sont en tous points opposées à la nôtre. Nous n’avons ni les mêmes références, ni les mêmes pratiques, ni les mêmes objectifs. Mais soyons sans illusions : quelques ressemblances superficielles, des convergences apparentes et de détail devraient suffire aux petits et aux gros trafiquants d’amalgames entre les «  extrêmes  ». Débusquer ces faussaires est une composante indispensable de la critique des médias et de la critique de la médiatisation de l’extrême droite.

Henri Maler et Olivier Poche

 
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Notes

[1Une incrustation nous renvoie à la vidéo du mois précédent, où Soral s’applique à expliquer pourquoi Pierre Carles est un «  demi-crétin  » – notamment parce qu’il se réclame de Bourdieu : «  Bourdieu n’est pas marxiste, c’est un positiviste, c’est un comtien, c’est un couillon.  » Et ? C’est tout.

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