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Il faut restaurer le service public ! (2) Suite du dossier de Politis

Nouvelles technologies - Et demain, y aura quoi à la télé ?

par Marie-Edith Alouf,

Nos six misérables petites chaînes analogiques hertziennes, c’est presque du passé. Avec le numérique hertzien, l’offre va exploser. Reste à savoir de quoi seront remplis les tubes.

Le numérique hertzien c’est un peu la hotte du Père Noël. Une pluie de chaînes nouvelles, sans abonnement au câble ou au satellite, juste en multipliant les pressions du pouce sur la zapette. En termes plus techniques, le numérique hertzien (ou terrestre), c’est la compression des six fréquences existantes (TF 1, France 2, France 3, Arte-La Cinquième, Canal plus, M6) en 36 nouvelles chaînes (au moins), visibles grâce à l’actuelle antenne " râteau " assortie d’un décodeur numérique intégré ou non dans le téléviseur. Et tout ça pour quand ? Fin 2001, au pire début 2002. Un cadeau de la loi Trautmann, et la principale nouveauté de cette réforme de l’audiovisuel accouchée aux forceps.

Qui diffusera quoi ? La loi prévoit une répartition service par service (chaîne par chaîne) d’un même multiplexe (bloc de chaînes sur une même fréquence). Le dispositif juridique proposé permettra d’autoriser de nouveaux opérateurs nationaux de télévision mais aussi des chaînes locales notamment associatives. Et qu’est-ce qu’on y verra, sur ces blocs ? Eh bien avec Cultures en France et Cultures du monde, Arte devrait enfoncer son clou culturel. France Télévision planche sur une chaîne dévolue au sport, une chaîne d’informations, une chaîne " régions ", une chaîne " jeunes " en collaboration avec La Cinquième, une chaîne " arts et spectacles " et une chaîne de multidiffusion. Quant à TF 1, elle s’active, entre autres projets, à une chaîne jeune et féminine, prévue dans un premier temps pour le câble, prête à basculer sur le numérique hertzien dès qu’il existera. Un peu de diversité ne saurait nuire. Mais il ne suffit pas de multiplier les chaînes, encore faut-il savoir ce qu’on compte y mettre. En ce qui concerne l’audiovisuel public, c’est une chance à saisir pour réfléchir au sens des mots " service public ". Qu’est-ce qu’on veut dire, à qui, de quelle manière, avec quels moyens, pour concurrencer, dans le bon sens du terme, la sphère commerciale ? Mou et hybride dans sa forme actuelle, il ne va pas miraculeusement affirmer son identité par la grâce des nouvelles technologies.

M.-E. A.

 
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