Les journalistes des journaux de Loire (Le Courrier de l’Ouest en Maine-et-Loire/Deux-Sèvres, Le Maine Libre en Sarthe et Presse-Océan en Loire-Atlantique) viennent de voter à 88% cette motion de défiance à l’encontre de leur direction commune. 102 journalistes (hors encadrement) sur 116 votants signifient qu’ils ne veulent plus composer avec des interlocuteurs cassants et incapables d’entendre les messages portés par les représentants du personnel et les salariés dans leur ensemble.
Déjà, les journalistes sont en grande difficulté. À Nantes, ils doivent faire face à une charge de travail insupportable. À Angers, ils s’élèvent contre le durcissement de la ligne rédactionnelle autour de sujets censés être plus vendeurs, surexploitant des faits divers ou traitant de façon anxiogène des faits de société. Dans les Deux-Sèvres, ils devront faire autant avec un effectif divisé par deux. Au Mans, ils dénoncent la désertion du titre là où les ventes sont positives (Mamers) ; une exception dans l’environnement actuel et qui doit être préservée. Partout, ils dénoncent un management vertical.
Il est constaté partout une réduction drastique des moyens et des effectifs sans commune mesure avec la baisse du chiffre d’affaires. Le plan envisagé désormais démantèle de nombreuses rédactions détachées et ne remplace que partiellement les départs à la retraite.
Parallèlement, la direction veut accélérer le remplacement des rédacteurs par des correspondants locaux de presse qui n’ont ni le statut, ni la compétence pour assumer ces tâches.
Les événements dramatiques des 7, 8 et 9 janvier ont rappelé combien étaient essentielles la mission médiatrice de la presse écrite et, partant de là, la présence de professionnels confirmés sur le territoire.
Aucune explication fournie jusqu’ici par cette direction commune ne justifie de telles orientations ni de telles mesures. Faut-il le rappeler : les Journaux de Loire continuent de dégager un résultat économique positif (2,9 millions d’euros en 2014).
Ces remarques ont été à plusieurs reprises signifiées à cette direction, qui continue d’avancer sans leur prêter attention, se réfugiant derrière un dialogue social a minima légaliste.
Les signataires ne se contenteront pas d’une réponse qui les renverrait vers des interlocuteurs auxquels ils n’accordent plus aucun crédit. Ils demandent à l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste (association loi 1901, actionnaire à 99,99% du groupe SIPA/Ouest-France) d’autres dirigeants, plus respectueux des titres, de leurs histoires, de leurs lecteurs, de leurs personnels et de l’éthique de la presse.
Nantes, Angers, Le Mans
Jeudi 5 et vendredi 6 février 2015.