L’article commence de manière habituelle pour un papier de ce type : « Yolande Briand, secrétaire générale de la Fédération santé sociaux de la CFDT et membre du bureau national, a présenté récemment à Strasbourg les grandes lignes du plan Hôpital 2007. »
Suivent deux questions dont ne sait pas vraiment qui les pose : « Que contient cette nouvelle réforme hospitalière, engagée depuis 18 mois ? Les changements annoncée répondent-ils à l’attente des militants CFDT ? »
La suite, pourtant, semble lever toute ambiguïté : « Devant près d’une centaine syndicalistes, Yolande Briand a affirmé que le plan Hôpital 2007 résultait d’une politique nationale qui [...] s’inscrivait dans la continuité. »
Pour l’instant, on se contente de rapporter les propos de l’éminente syndicaliste : jusque là, tout va journalistiquement bien.
Commence alors un nouveau paragraphe, et c’est abrupt : « L’évolution de l’organisation sanitaire implique une nouvelle organisation interne de l’hôpital public, de son mode de gouvernance, avec la constitution de pôles et la suppression de services. » Pas le moindre indice permettant de savoir si ce passage correspond à des propos cités textuellement, rapportés « en substance » ou à l’opinion personnelle du journaliste rédacteur de cette prose ... Des charmes inépuisables de l’ambiguïté en journalisme !
Problème : cette phrase trimballe de magnifiques poncifs libéraux : du « mode de gouvernance », expression favorite du management néo-libéral à la « suppression de postes », présentée comme allant de soi ...
La suite est du même acabit. On ne sait toujours pas qui parle ou écrit, quand l’article recourt à l’argument libéralement inusable : « c’est bien puisque les autres le font déjà. » Et ça donne :
« L’instauration d’une tarification à l’activité valable pour l’ensemble des hôpitaux public et privés remplacera le budget global pour les hôpitaux publics et la tarification à l’acte dans le secteur privé : ce système, mis en place progressivement en France [...] est déjà pratiqué dans de nombreux pays européens. » Une fois cet argument-massue délivré, la transparence financière qu’une telle gestion favoriserait, dit-on, apparaît comme secondaire : et c’est bien la place qui lui est donnée.
Le reste de l’article se perd alors dans des détails à propos de l’« action syndicale » telle qu’elle semble pouvoir s’articuler dans le cadre de ce plan « Hôpital 2007 » ...
Article de des DNA ou communication de la CFDT ? On ne sait...
Stanislas