Dans une lettre ouverte intitulée " Non à la vente par appartement ", les représentants du personnel du groupe PVC (Publications de la Vie Catholique, qui éditent notamment La Vie et Télérama) demandent aux actionnaires de " réviser leurs projets de démantèlement du groupe, qui nous semblent dangereux et contestables pour l’avenir " des sociétés [1], rapporte la lettre quotidienne La Correspondance de la presse (24 juin 2003).
Le 12 mai, le quotidien économique La Tribune révélait que PVC, " dont Le Monde a acquis récemment 30 % des parts [2], [mettait] en vente plusieurs sociétés de services, [dont] Presse Informatique, une société très rentable qui gère près de 70 % des abonnements de la presse française. L’ensemble représente 30 % du chiffre d’affaires des PVC et la moitié de ses salariés, soit environ 900 personnes " (selon les termes d’une brève parue deux jours plus tard dans Libération).
A la nouvelle de ces cessions, " les élus du personnel des sociétés mises en vente protestent contre ce " plan de démantèlement et de désengagement " mis en œuvre " sans consultation des représentants du personnel " ", rapportait Libération le 14 mai, ajoutant : " Selon nos informations, les PVC devraient tirer plusieurs dizaines de millions d’euros de cette vente. "
Six semaines plus tard, les représentants du personnel de PVC dans leur " lettre ouverte ", considèrent que " la recherche d’un partenaire " opérateur " pour Presse Informatique prend aujourd’hui la forme d’une vente pure et simple, sans aucune concertation avec les instances représentatives du personnel des sociétés concernées ".
" Pourquoi à un moment de conjoncture difficile pour la presse, se priver d’un pôle de diversification permettant d’assurer des ressources non négligeables au Groupe ? " s’interrogent les élus, cités par La Correspondance de la Presse. " Pourquoi, au mépris des valeurs humanistes et chrétiennes de ce même Groupe risquer de sacrifier des emplois (755 emplois directs, si l’on excepte pour l’instant France Routage) sous des prétextes fallacieux ? "
Les élus, présentant leur mouvement unitaire comme un " avertissement à l’assemblée des actionnaires ", appellent à un rassemblement mercredi 25 juin après-midi devant le siège du groupe à Paris, où devait se tenir une assemblée générale des actionnaires.