.I. Presse écrite.
1. Agences et distribution
– Feu Sygma. L’agence de photojournalisme Sygma, fondée en 1973, et rachetée en 1999, par le groupe américain Corbis, a été déclarée en cessation de paiement à la suite d’un « contentieux juridique avec un ex-photographe ». (L’Humanité, 26 mai).
– L’AFP va vendre de l’information « sociale ». L’Agence France-Presse a lancé un fil d’informations sociales avec l’hebdomadaire Liaisons Sociales du groupe Wolters Kluwer. Un spécialiste de la question dans ses actes (111 licenciements entre 2008 et 2009) et qui le dit : « "Le domaine de l’information sociale connaît une importance croissante dans les entreprises comme dans les administrations", (Xavier Gandillot, Pdg de Wolters Kluwer France) ». (Newsletter de Cb News, 16 juin.)
– Presstalis sauvée du bilan. Réuni le 1er juillet un conseil de gérance, qui a constaté la bonne mise en route des réformes entérinées. Le groupe Lagardère (actionnaire à hauteur de 49 %), les éditeurs de presse (actionnaires à 51 %) et l’État sont en effet parvenus à s’entendre sur la répartition des 125 millions d’euros jugés nécessaires à la « survie » de Presstalis par le rapport Mettling » (lire « L’actualité des médias n°74 ->http://www.acrimed.org/article3361.html]). Presstalis, ex-NMPP, est donc sauvé du dépôt de bilan sous l’égide de Matignon, « son plan de sauvetage, validant au passage les comptes pour 2009 du distributeur ». Lagardère « en contrepartie » ne sera plus opérateur et une hausse des barèmes est prévue. (Le Figaro, 27 mai).
2. Presse Quotidienne
– Le Monde repris par un trio. Le 28 juin restera pour les historiens de la presse en crise, comme « une étape décisive dans l’histoire du Monde - le journal et le groupe de presse - et dans le processus de recapitalisation engagé depuis plusieurs mois » (Le Monde, 29 juin). Quelques informations avant de revenir plus longuement sur le sujet dans un article.
11 voix contre 9, dont celles de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) et du directoire du Monde (représenté par Eric Fottorino, représentants les « différentes sociétés de personnels » (journalistes, cadres) ont voté pour l’offre de reprise avancée par l’attelage Pigasse (banque Lazard) - Bergé ("mécène" notamment de Ségolène Royal)- Niel (groupe multimédia Free), la préférant à l’offre du trio Perdriel (Nouvel Observateur)- Prisa (Espagnol supra endetté, déjà actionnaire et sous influence d’un fonds d’investissement américain) - Orange (groupe multimédia)".
Bergé & co s’apprêtent donc, après négociation, à prendre le contrôle du journal en devenant les actionnaires majoritaires. Sauf si Prisa lui met comme il l’a promis des bâtons dans les roues : « Au conseil de surveillance, j’ai exprimé mes doutes sur la transparence de la procédure suivie et sur l’opportunité pour Le Monde d’accepter cette offre de P.Bergé/X.Niel et M.Pigasse", a déclaré le directeur général de Prisa, Juan Luis Cebrian."J’ai annoncé également notre décision de faire valoir nos droits en tant qu’actionnaire, compte tenu des protections dont bénéficie notre investissement" dans Le Monde » (La Tribune, 30 juin). L’intervention pro-orange de Sarkozy auprès d’Eric Fottorino n’ayant guère été appréciée, l’offre aurait été largement plébiscitée par la rédaction, car « selon un représentant syndical », elle semblait « plus jeune, plus moderne, plus éloignée de l’Élysée ». (AFP, 25 juin),
De surcroît, Pierre Bergé a offert « aux personnels du Monde la minorité de blocage par le biais d’une donation ». (lepoint.fr, 22 juin). On se souviendra pourtant de cette déclaration du « mécène » en mars 2010, ressortie par challenges.fr (25 juin) : « J’ai une espèce d’engagement politique, donc je souhaite d’une certaine manière peser sur le politique, peser sur l’opinion. »
Finalement, on retrouve un trio de « recapilisateurs » certes a priori "éloignés" de l’Elysée mais tout de même aux composantes similaires à ses concurrents. C’est-à-dire : de la finance, du politique, des groupes multimédia "papivores". Voilà, Le Monde sauvé et indépendant ?
Cette histoire qui a passionné les médias a cependant suscité peu d’articles sur l’imprimerie dont selon, « l’étude approfondie » de son cas « aurait entraîné le désistement de deux des candidats potentiels, l’italien L’Espresso et le suisse Ringier ». À suivre donc, car « c’est l’épine dans le pied du Monde qui fait peur à tous ses repreneurs. » (Le Figaro, 21 juin).
Quant à Claude Perdriel, le perdant, il pourrait « jeter son dévolu sur d’autres titres de presse en recherche de capitaux » (lepoint.fr, 27 juin) : le très fragile Libération (« un quotidien qui lui tient à cœur ») mais aussi Le Parisien (bientôt vendu, lire plus bas), voire La Tribune (lire plus bas).
Et Nicolas Sarkozy ? Il est probable qu’il suive davantage le sort du Parisien (leader d’opinion populaire, très lu) que celui du Monde …
– Le Parisien/Aujourd’hui bientôt en vente ? Le groupe Amaury va probablement céder Le Parisien/Aujourd’hui en France. C’est en tout cas son intention dans la mesure où il a « demandé à la banque Rothschild et Cie de procéder à une étude stratégique afin d’examiner toutes les options à apporter à l’ensemble composé des quotidiens généralistes Le Parisien, Aujourd’hui en France, leurs imprimeries, leur système de distribution (SDVP) ainsi que la régie. » (Le Figaro, 7 juin). Les noms de Claude Perdriel éconduit au Monde (lire plus haut), des groupes Bolloré (proche de Sarkozy, qui s’apprête à en lancer un) et de Lagardère (Idem, 25% du groupe Amaury) circulent. Tout comme « sans se précipiter » (sic), le Suisse groupe Ringier (Le Figaro, 8 juin).
– Alain Weil délaisse (presque) La Tribune . Après deux années de restructuration du titre, « Alain Weill (groupe NextRadioTv) se désengage du quotidien économique La Tribune. S’il cède « pour un euro symbolique » 80%% des parts à Valérie Decamp, ex— gratuit Metro et NRJ, qui devient l’actionnaire majoritaire. Weil précise au passage (sait-on jamais ?) « rester actionnaire à un niveau significatif ». Une fois recapitalisé à hauteur de 8 millions d’euros, La Tribune repartira à la conquête des annonceurs avec un « concept de quotidien multimédia, inspiré du modèle du Washington Post » et, c’était à prévoir, « un noyau réduit d’une soixantaine de journalistes permanents et pigistes spécialisés. » (challenges.fr, 23 juin).
– Libération cherche un actionnaire (complémentaire à Rothschild). Soit, un Perdriel (au hasard) capable de financer jusqu’à une dizaine de millions d’euros de projets : « Propriétaire du Nouvel Observateur et ancien candidat à la reprise du journal Le Monde, Claude Perdriel pourrait investir » (Le Monde, 30 juin).
– Bolloré prépare sa rentrée. « Dès que possible à la rentrée », le quotidien généraliste de l’industriel au titre encore inconnu, sera dans les kiosques, tiré à 300 000 exemplaires pour 0,50 euro. Ce projet a été plusieurs fois repoussé en raison de problèmes de distribution. Comme tout quotidien doit l’être, il sera « ambitieux, d’analyse, qui prend le temps d’expliquer l’actualité » selon le président de Bolloré Médias (l’Humanité, 26 mai), qui la joue un peu plus modeste que son patron qui déclarait « Il pourrait être conçu suivant le modèle d’Il Foglio, un journal de gens intelligents » (CB News du 30 septembre).
– Les Echos enfin éthique. Il était temps : « À l’heure où tant d’interrogations se portent sur l’avenir des médias et sur le travail des journalistes, le quotidien Les Echos adopte une charte éthique définissant les grands principes déontologiques qui doivent régir son fonctionnement. » (Les Echos, 21 juin).
5. Presse quotidienne régionale.
– L’Echo Républicain bientôt en vente ? Selon Les Echos (25 juin), après s’être probablement délesté du Parisien (voir plus haut), le groupe Amaury continuerait son renflouage en cédant son quotidien régional L’Echo Républicain. « Des négociations sont ouvertes avec le groupe Centre-France » (La Montagne, Le Berry Républicain, Le Journal du Centre, Le Populaire du Centre).
4. Périodiques
– Rebondir racheté dans la controverse. Selon Newsletter de Cb News,(26 mai), le conseil d’administration de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a confirmé par un vote la cession de Courrier Cadres au groupe dirigé par Gérard Touati. Et ce, malgré l’avis négatif de la rédaction sur un projet de cession qui doit se traduire par une réduction d’effectifs (lire L’actualité des médias n°74),.
– Rue 89 en version papier. Du web au papier, nouvelle épisode incarné cette fois par Rue89 qui sort le Mensuel de Rue89. Lequel, en langage "amis lecteurs" se veut « une manière d’accompagner ses lecteurs dans leurs différentes expériences de lecture, correspondant à des situations et des rythmes différents », et, en langage business « s’inscrit dans le prolongement de la diversification du site, présent sur le web, sur les smartphones avec une application parmi les plus innovantes, et désormais aussi dans les kiosques » (communiqué).
– Des ex- Siné Hebdo allument La Mèche . Parution annoncée dans un « confidentiel » de Libération (22 juin) : « une bonne partie de l’équipe – journalistes, dessinateurs, chroniqueurs – qui avait participé aux vingt mois de l’aventure, n’avait pas du tout envie d’arrêter de " chier dans la colle et les bégonias " ». Parution confirmée par la diffusion pas confidentielle de cette nouvelle lors de la manifestation parisienne du 24 juin : cette équipe s’apprête à lancer début septembre un nouvel hebdomadaire, La Mèche.
5. Gratuits
– Paru Vendu foutu ? Selon Presse News du 16 juin « le Groupe Hersant Média (GHM) pourrait suspendre fin juillet l’édition parisienne de Paru Vendu ». Le pauvre groupe est « confronté à 200 millions d’euros de dettes, cède certains actifs et ferme quelques activités déficitaires ». Cependant, en interne, « on redoute d’autres annonces à la rentrée pour la filiale de presse gratuite, Comareg, qui aurait perdu 26 d’euros en 2009 et sur laquelle la direction de GHM a demandé au cabinet AT Kearney de réaliser un audit. » (Newsletter de Cb News, 17 juin).
II. Audiovisuel
1. TNT
– Bonneteau dans la TNT nationale. Avec la bénédiction des autorités compétentes, le Groupe AB et TF1 annoncent la finalisation de l’opération de rachat par TF1 de 100 % de la chaîne NT1 et des 40 % de la chaîne TMC détenus par Groupe AB. Dans le même jardin extraordinaire, Lagardère Active et Bolloré Média ont signé, le 9 juin, le protocole d’accord définitif en vue de la cession de la chaîne Virgin 17.
– Bolloré a des ambitions dans la TNT locale. C’est avec Direct Azur qui « pourrait être le point de départ d’un réseau national de chaînes locales aux couleurs du groupe » que Bolloré « veut faire ses preuves dans la télévision locale » (Le Monde du 29 juin). Cette chaîne locale du sud de la France sera lancée en 2011 et, selon les propos du rejeton de Vincent Bolloré (Yannick Bolloré, directeur général de Bolloré médias), se donne pour objectif d’être : « "un véritable laboratoire" » (on s’en réjouit d’avance…) qui « testera un modèle économique de "chaîne locale multisupports via le Web, la presse écrite (Direct Nice) et la TNT locale". »
– TNT locale, Cap 24 vendue au mieux-disant. Vincent Bolloré proposait 700.000 euros pour la chaîne locale parisienne Cap 24 (TNT locale, Ile-de-France), en liquidation judiciaire. Il partait même favori avec : « de très fortes chances » d’en prendre le contrôle grâce au « soutien président du Conseil supérieur de l’audiovisuel » (blogs.lexpress.fr/media, 16 juin). Las, le « tribunal de commerce de Paris a finalement décidé de privilégier l’offre la mieux-disante sur le plan financier ». En l’occurrence, celle de NextRadioTV avec « 1,5 million d’euros et le maintien de douze salariés sur 15 » (Les Echos, 28 juin).
– TNT locale, 7L TV en voie de cession. Une rumeur à vérifier. NRJ Group finaliserait la vente de sa chaîne locale 7L TV qui « n’est pas rentable » (Newsletter de Cb News, 26 mai) à la chaîne nîmoise Télé Miroir pour un euro symbolique. Le CSA déciderait alors de la validité concurrentielle de cette cession.
– TNT locale, Angers 7 achevée par la municipalité. La chaîne de TNT locale été liquidée, sur décision du tribunal de commerce le 11 mai, rejetant un projet de reprise des 16 salariés sous forme de coopérative. La veille, la ville et l’agglomération d’Angers indiquait « ne pas être "en mesure" de s’engager dans la relance de Angers 7 » (Newsletter de Cb News, 10 mai).
2. Télévision
– Pfimlin choisi par Sarkozy pour France Télévisions ? Le suspense devenait insoutenable …Libération du 28 juin croyait connaître « le nom du candidat choisi par Nicolas Sarkozy pour succéder à Patrick de Carolis » : Alexandre Bompard, patron d’Europe 1. Mais celui que Le Figaro nommait le « dauphin » (30 juin) gagnerait-il la course ? Grave question car lepoint.fr de la veille (29 juin), « Nicolas Sarkozy aurait finalement choisi de nommer à la tête de l’entreprise publique Rémy Pflimlin, l’actuel directeur général de Presstalis (ex-NMPP) ». Bref, un seul nom était sûr : celui de Nicolas Sarkozy. A l’approche de cette désignation, Télérama a publié début juin un manifeste « signé par cent personnalités venues de différents horizons dénonçant la nomination des patrons de l’audiovisuel public par Nicolas Sarkozy » (Newsletter de Cb News, 2 juin). C’était peut-être un peu tard. Finalement, le gagnant est Rémy Pflimlin, ex-NMPP. A moins que le CSA et les commissions du Parlement, le réfusent... Le SNJ rappelle, dans un communiqué, qu’il « n’est pas un inconnu pour les salariés de France Télévisions, en particulier de France-3 […] Les salariés se souviennent en particulier d’une période où les “ressources inhumaines” devenaient une logique d’entreprise. »
– Suppression de la publicité sur France Télévision : le privé est pour. Alerte ! Le gâteau se raréfie. Du coup, les grands patrons de l’audiovisuel privé [1], ont adressé un courrier à Nicolas Sarkozy pour « l’exhorter à mener la réforme de France télévisions jusqu’au bout, avec pour point d’orgue la suppression totale de la publicité avant 20 heures [prévue pour 2011]. » (Le Figaro, 23 juin). Tu m’étonnes : « les chaînes privées n’ont pas particulièrement bénéficié de cette suppression de la publicité en soirée sur France Télévisions, à la différence de l’Internet ou de certaines chaînes de la TNT. Par ailleurs, c’est France Télévisions qui a fait de très beaux résultats au niveau de sa publicité, qui s’est surtout concentrée sur la journée » (Le Figaro, 24 avril).
– Suppression de la publicité sur France Télévision, le privé retoqué. Un coup d’épée dans le dos rate sa cible … TF1 et M6 qui contestaient auprès du Tribunal de l’Union européenne la dotation financière de 150 M€ accordée par l’État français à France Télévisions viennent d’être déboutées. Le Tribunal leur faisant d’ailleurs remarquer que cette aide, « était "très inférieure" au montant des coûts nets supplémentaires à compenser par le manque de publicité ». Dont acte (Newsletter de Cb News, 2 juillet).
– Les petits bleus de TF1. TF1 a tôt fait de ressentir l’élimination précoce de l’Équipe de France du Mondial. Le lendemain de la défaite (contre le Mexique) l’action du groupe audiovisuel accusait un beau recul (-3,37%). À moyen terme, « TF1 pourrait perdre deux points de croissance de revenus publicitaires, soit six millions d’euros de chiffre d’affaires publicitaires et cinq millions d’euros de résultat opérationnel » (Les Echos, 18 juin). Rien de grave toutefois, TF1, qui inventé en son temps le concept de "catastrophe industrielle" (certes, dans le cas de la coupe Fifa prévisible pour la pauvre France) a anticipé l’élimination « dans ses comptes. » (Newsletter De cb news, 21 juin).
– Lagardère met Canal + en bourse. Les négociations ayant achoppé avec Vivendi sur la valorisation de ses 20 % dans Canal+ France et étant toujours dans l’optique de recentrage sur internet, « Arnaud Lagardère a décidé de mettre en Bourse tout ou partie de sa participation. » (Les Echos, 2 juillet).
– Le CSA pousse à la TMP. « Pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel, une étape très importante vient d’être franchie vers le lancement de la télévision mobile personnelle (TMP) avec la désignation, par les éditeurs des seize chaînes [2] de leur opérateur commun de multiplex. ». Ces éditeurs devront définir les conditions techniques et financières de la commercialisation de la TMP. (« Communiqué de presse, 8 juin). Les chaînes de télévision ont désigné TDF comme opérateur multiplex, rejetant les réseaux 3G des opérateurs télécoms, comme c’est le cas actuellement.
– Google veut la pub TV. Nouvelle avancée dans le marigot infesté du paysage médiatique. Google en partenariat avec Intel et Sony entend « développer l’utilisation du Web dans les foyers, au-delà des ordinateurs et des téléphones branchés que sont les smartphones. Grâce à cette nouvelle corde à son arc, Google espère pénétrer le marché de la publicité télévisée » (l’Humanité, 25 mai).
– La 3D sur ta télé = flop. L’innovation, toujours l’innovation. Canal+ a annoncé le lancement de son « nouveau canal événementiel en relief », une chaîne en 3D fin pour la Coupe du monde de football. Orange, s’y est mise aussi avec également « une chaîne événementielle » en 3D à l’occasion de Roland-Garros.
Cela dit, selon L’Usine Nouvelle (22 juin) : « Malgré les offres promotionnelles, les consommateurs européens n’ont pas répondu à cet appel du pied ».
– Le numérique fatal aux projectionnistes de cinéma. La France compte plus de mille écrans numérisés pour environ 80 000 euros par écran, pour la plupart dans les grands circuits sur un total de 5 470 et que cet élan est en passe de s’accélérer au grand dam des petits. Les députés UMP, Nouveau Centre et socialistes ayant voté un dispositif en ce sens, le mercredi 16 juin, lors de l’examen en première lecture de la proposition de loi relative à « l’équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques ». Cette proposition de loi prévoit que les distributeurs verseront une « "contribution" aux exploitants pendant les deux premières semaines d’exploitation du film, en vue de les aider à financer leurs équipements numériques ». (Le Monde, 17 juin).] C’est dans ce contexte que l’UGC souhaite licencier pas moins de 55 à 60%. des opérateurs projectionnistes (95 salariés sur 213), dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Motif : un projet de passage à la technologie numérique …
3. Radios
– Coup de chaleur dans les locales de NRJ. Appel à la grève des 120 journalistes du 29 juin au 2 juillet, sous l’égide des syndicats (CGT, FO et SNJ), dans les locales régionales (sans Paris, donc) du groupe NRJ Group. Motif : « " faire aboutir leurs demandes" concernant les négociations sur la rémunération du travail de nuit, les droits d’auteur et les retraites » (Newsletter De Cb News, 28 juin). En cas de retoque, le mouvement devrait reproduire ses effets sur les ondes à la rentrée.
– Les RFI sonnent à nouveau l’alerte. Le 25 juin (lors de l’Assemblée Générale) les syndicats (SNJ, FO, SNJ-CGT et SNRT-CGT) de Radio France Internationale (RFI), qui sort d’un plan social ayant entraîné environ 160 départs, ont fait part, avec une déclaration sous forme « lettre ouverte » de la « très grave situation » dans laquelle se trouve la radio, tant sur le plan financier que sur les réformes proposées. Ainsi : « le plan social s’est élevé à 40 millions d’euros, deux fois plus que la somme annoncée par la direction en Comité d’entreprise ». Par ailleurs « la stratégie de la direction "se résume à réduire RFI" à "la seule dimension d’une radio a destination quasi exclusive de l’Afrique" ». (Les Echos, 27 juin).
– Radio France : Et une nouvelle motion contre Val, une ! Le jeudi 17 juin, les journalistes de France Inter adoptaient en assemblée générale, à la majorité, une motion dans laquelle ils exprimaient « "leur colère face aux choix et aux méthodes de Philippe Val", le directeur, "dans la confection de la grille de programmes" de la rentrée ». C’est-à-dire, face aux constats « "de l’ampleur des changements projetés et considèrent qu’à ce jour le lien de confiance indispensable entre la rédaction et la direction a été rompu" » (Newsletter De Cb News, 21 juin). Rendez-vous à la rentrée ?
– Radio France : Éviction de Guillon et Porte, … Les contrats de Didier Porte et de Stéphane Guillon n’ont pas été renouvelés pour la rentrée par Jean-Luc Hees, le PDG de Radio France et son zélé acolyte Philippe Val, le directeur de France Inter nommés par qui l’on sait. Hees justifie cette décision par son goût personnel : « cette tranche d’humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m’accommode pas. Il n’y aura pas de changement d’horaire ni de remplaçants. Ce qui ne fait pas rire à 7 h 55 ne me fera pas plus rire à 3heures du matin. Je sais qu’en prenant cette décision, il y a un risque. Mais j’assume ! » (Le Monde, 23 juin). Ces renvois ne sont pas vraiment appréciés par un grand nombre d’auditeurs, par les syndicats de la maison ronde déjà remontés par la méthode Val (voir la motion plus haut), par certains responsables politiques de gauche qui dénoncent une « mise au pas de la radio publique » (Jack Ralite et Jean-Luc Mélenchon, dans Le Monde du 2 juillet)…. et par Acrimed. Une première mobilisation a eu lieu le 1er juillet (Lire ici même : « Pour une radio publique indépendante – Appel à la mobilisation) au cours de laquelle , devant le siège de Rdio France Didier Porte a dénoncé « le mépris, le cynisme et la brutalité de Hees », avant d’jouter : « "Il est temps de rendre Radio France à son seul actionnaire légitime, nous tous, n’en déplaise à Philippe Val. » (Quant à Stéphane Guillon, il s’est plus à souligner que Philippe Val est « un ami de Carlita » : il se rendrait régulièrement chez elle pour préparer son prochain album… Une rumeur ?
– Radio France : démissions. Autre signe du malaise : le directeur général délégué aux antennes, François Desnoyers, « pilier de la Maison de la Radio », a « pris la décision de quitter Radio France […]…. "faute de se sentir très à l’aise dans l’organisation qui a été mise en place" », aurait déclaré « un proche de la direction ». En outre, le DRH « pourrait également partir » (Newsletter de CB News, 5 juillet).
Philippe Val et Jean-Luc Hees, n’envisagent ni de remplacer eux-mêmes les humoristes congédiés, ni de défendre leur honneur (dont ils font grands cas…) en démissionnant !