Le Syndicat National des Journalistes, dont les statuts prévoient qu’il est ouvert à tout journaliste, « dès lors qu’il adhère aux principes fondamentaux du respect de la personne humaine et de la démocratie », considère qu’il faut réduire au maximum le score de Le Pen au deuxième tour. Nous devons, ensemble et massivement, contribuer à limiter la capacité du candidat d’extrême droite à polluer le débat public. Jacques Chirac aura aussi à se souvenir qu’il devra en grande partie sa réélection plus à un rejet de son adversaire qu’à une adhésion à sa candidature.
Nul journaliste en France ne peut s’exonérer d’une part de responsabilité dans le résultat de ce premier tour. Le SNJ invite chaque journaliste à la vigilance et à assumer en conscience le rôle essentiel qui est le sien dans une démocratie. Les rédactions doivent s’opposer, estime le SNJ, aux modes, à l’information spectacle et à la focalisation sur l’écume de l’actualité.
Dans les semaines et les mois qui viennent, le SNJ estime que l’on ne peut faire l’économie d’un débat de fond sur le rôle et le comportement des médias. Au-delà d’une auto-flagellation et de remords stériles, nous devons nous interroger collectivement sur les risques de suivisme du journalisme à l’égard des instituts de sondages, sur le rôle des médias face à l’abstention, aux votes extrêmes et aux discours sécuritaires.
Le SNJ invite donc ses adhérents, ses sections et tous les journalistes à descendre dans la rue le 1er mai, aux côtés des organisations syndicales autonomes du Groupe des Dix-Solidaires et de tous les défilés unitaires.
Syndicat national des journalistes
Paris, le 24 avril 2002