L’hebdomadaire de François Pinault (6e fortune française), est un magazine de droite, libéral. Les saillies de Franz-Olivier Giesbert contre la CGT sont connues, les orientations ultra-libérales de Nicolas Baverez ont été maintes fois relevées, et les éditoriaux pour le moins conservateurs de Pierre-Antoine Delhommais ne sont ignorés par personne. Les dossiers anti-fonctionnaires et les engouements pour l’orthodoxie libérale pullulent dans chaque numéro. Un journal d’opinion, donc, marqué à droite. Très bien.
Mais.
Mais cet hebdomadaire, qui ne cesse de demander à l’État de se serrer la ceinture, qui s’insurge contre le gaspillage des administrations publiques, qui réclame plus d’efforts aux fonctionnaires, qui voudrait que l’on purifie les dépenses publiques, et qui récidive cette semaine (12 décembre 2019), en s’en prenant à « notre abracadabrant modèle social », profite si bien de ce système tant décrié.
Chaque année, Le Point dépouille l’État de plusieurs centaines de milliers d’euros en aides à la presse [1]. Les chiffres sont éloquents : en 2016, Le Point et son site Internet (lepoint.fr) ont touché 855 302 euros d’aides publiques (292 951 euros en 2017, soit plus d’un million en deux ans), alors que ce journal est sous perfusion publicitaire et surtout appartient à quelqu’un dont la fortune s’élève à 29 milliards d’euros !
Faisons le calcul : 29 milliards moins 855 302, ça fait toujours 29 milliards…
Alors que François Pinault, Étienne Gernelle – le directeur du Point – et Sébastien le Fol – le directeur de la rédaction – rendent l’argent que la République française leur a octroyé.
Merci.
Mathias Reymond