12h30, Emmanuel Lechypre : « Il y a en économie des lois de la gravité… »
Le journaliste démarre tambour battant sur « l’augmentation des dépenses publiques », dans une mise en scène interprétée tout en finesse avec la présentatrice :
- Emmanuel Lechypre : Grosso modo, c’est deux « quoi qu’il en coûte » par an.
- Pascale de la Tour du Pin : Par an ?!
- Emmanuel Lechypre : Ouais.
- Pascale de la Tour du Pin : Par an ?!
- Emmanuel Lechypre : Oui, par an. 250 milliards d’euros le programme de Jean-Luc Mélenchon.
Autre verre, même tonneau : augmenter le Smic ?
Ça creuse de façon considérable le déficit commercial […]. Vous augmentez le coût du travail donc vous fabriquez du chômage, vous provoquez des destructions d’emploi. Vous vendez moins à l’étranger puisque vous êtes moins compétitif et puis évidemment, vous creusez énormément les déficits publics et vous augmentez considérablement la dette publique.
Et plutôt que de faire une place en plateau aux chercheurs ayant travaillé sur le programme, autant les dézinguer en leur absence. C’est ce qu’on appelle « le pluralisme » :
Alors évidemment, les 200 professeurs d’économie et économistes qui soutiennent Jean-Luc Mélenchon font exactement la même chose qu’à chaque fois, c’est-à-dire qu’ils nous disent « cette fois, c’est différent ». Est-ce que ce sera différent cette fois-ci ? Il y a en économie des lois de la gravité un peu comme en physique voyez, est-ce qu’on pourra les défier cette fois-ci alors qu’on n’a jamais réussi dans le passé… ça n’est pas sûr !
Le tout sous les ricanements de la présentatrice, Pascale de la Tour du Pin.
13h30, Guillaume Paul : « Ce programme est véritablement hasardeux pour ne pas dire dangereux pour l’économie française. »
D’emblée : « Ce programme est très très contesté aujourd’hui par les économistes. » « Les » ? « Peut-il marcher ? » demande ensuite la même animatrice. « Vous savez, la dernière fois qu’on a vu un truc à peu près similaire, c’était en Grèce en 2015, c’était Alexis Tsipras et ça a duré quelques mois cette histoire hein, parce qu’il y avait tous les capitaux qui quittaient le pays ! »
Et en guise d’apothéose… le bingo :
Un, […] ça alourdit tellement les comptes publics que vous le payez avec vos impôts […]. Deux […], ça ne profite pas à l’économie française. Trois, si creuser les déficits et la dette ça marchait, on le saurait ! Quand vous regardez aujourd’hui dans quel état sont nos écoles, nos hôpitaux, nos universités, nos prisons, vous vous dites que ce n’est pas la solution de creuser les déficits. Quatre, taxer encore plus, ce n’est pas bon, c’est les entreprises qui créent de l’emploi dans ce pays. Cinq, j’attends de voir comment ceux qui nous prêtent de l’argent quotidien, banquiers, investisseurs, assureurs du monde entier, vont regarder tout ça, et s’ils ne vont pas nous demander plus pour emprunter de l’argent tous les jours. Tout ça mis bout à bout, vous comprenez à quel point ce programme est véritablement hasardeux pour ne pas dire dangereux pour l’économie française.
Quinté gagnant, les perroquets libéraux en grande forme.
15h, Pierre Kupferman : « Risque de pénurie », « Diminution du nombre d’emplois créés », « Fort risque de délocalisation du patrimoine »…
Troisième chronique de démolition. En image, ça donne ça :
L’augmentation du Smic ?
La retraite à 60 ans ?
Le blocage des prix ?
Le plafond sur l’héritage :
Et le journaliste tient à alerter la population sur… « le risque » : « C’est que les contribuables concernés délocalisent leur patrimoine. Plus de villa sur la Côte d’Azur mais plutôt aux Baléares, on vend l’appartement luxueux à Paris pour en acheter un à Londres ou à Dubaï. Et donc est-ce que le fisc récupèrera finalement quelque chose là-dessus ? C’est hypothétique. »
En bref : pluralisme piétiné et « journalisme » de classe.
Maxime Friot et Pauline Perrenot