Si on voulait tuer notre télévision publique, on ne s’y prendrait pas autrement :
Effet d’annonce spectaculaire sur la publicité, décisions improvisées, financements fantômes…
L’année 2008 se solde déjà par un bilan catastrophique pour la télévision publique qui nous appartient. Pouvons-nous rester indifférents devant cette mise à mort délibérée ?
Pouvons-nous accepter sans réagir la disparition de tout ce qui fonde notre culture collective pour laisser le champ libre aux chaînes commerciales et à leurs profits ? Allons-nous accepter tous les soirs à vingt heures l’aliénation d’une télévision tartinée de berlusconneries ?
La Télévision Française de Service Public est l’affaire de chacun de nous et c’est à nous tous, créateurs et téléspectateurs, de garantir sa pérennité.
La suppression annoncée de la publicité sur France Télévisions ne pourra affirmer la différence d’une télévision publique de qualité qu’à condition de garantir dès maintenant son financement.
Toute création a un prix et doit disposer d’un financement à la hauteur de ses objectifs.
Or, aujourd’hui, pas un euro n’est assuré en compensation de la publicité déjà en train de quitter le navire (moins 15% en trois semaines !).
Et un mois après l’annonce abracadabrantesque de l’Elysée, les créateurs menacés, producteurs, scénaristes, réalisateurs, payent déjà le prix fort de l’effet d’annonce improvisé : moins 25 % de programmes pour 2008 !
Des dizaines de fictions originales reportées sine die ou annulées !
Les industries techniques au chômage…
Des milliers d’artistes et techniciens sur le carreau…
Nous, les réalisateurs de films du Groupe 25 Images, réclamons un financement équilibré et garanti pour 2008, qui assure la sauvegarde de notre télévision créative, inventive, qui respecte la diversité de tous les publics, qui instruit, éduque et distrait en toute indépendance.
Nous exigeons dès aujourd’hui la garantie chiffrée du financement de France Télévisions pour les prochaines décennies… Avec des redevances d’un niveau suffisant, les grandes nations comme l’Angleterre ou l’Allemagne respectent leur public.
Cette exigence est légitime : c’est celle de toutes celles et ceux qui entendent défendre notre culture de l’image, nos valeurs et nos libertés.
Le bureau du Groupe 25 Images, 14 février 2008