Du côté des journalistes, des éditocrates et de leurs œuvres
- À la radio et à la télé, les femmes parlent deux fois moins que les hommes – Pour objectiver la répartition de temps de parole entre hommes et femmes, l’Institut national de l’audiovisuel a étudié ses propres archives. Depuis 2001, l’INA enregistre en effet « l’intégralité des flux diffusés sur une sélection de stations TV et radio » selon l’article qu’a publié l’Institut pour présenter les résultats de cette étude. Résultat : « un fort déséquilibre entre le temps de parole utilisé par les hommes et les femmes. Les prises de parole des femmes à la télévision représentent moins d’un tiers du temps de parole alloué (32,7 %). Ce constat est encore plus frappant à la radio où il n’est que de 31,2 %. » L’article détaille, chaîne par chaîne pour la télévision et par station pour la radio, les écarts entre temps de parole des hommes et temps de parole des femmes. Un classement par type de chaîne (généralistes, sportives...) est aussi présenté.
- Le sexisme généralisé dans les rédactions enfin médiatisé – L’affaire de la « Ligue du LOL » [2] a eu un effet déclencheur : les enquêtes sur le sexisme dans les rédactions se multiplient. Ainsi, Libération révèle une ambiance très toxique au sein du média Vice : « Une entreprise où pleuvent sans arrêt, à voix haute, les remarques sexistes, méprisantes, agressives, déplacées, injurieuses. » Libération nous apprend que le quotidien Le Figaro serait aussi concerné puisqu’il y règnerait « des pratiques sexistes, proches du harcèlement et parfois connues de la direction, du fait d’un groupe restreint d’hommes, qui occupent des positions de pouvoir. » À tel point qu’ « une université dissuade par exemple ses étudiants de postuler dans un service du journal après l’expérience d’une jeune journaliste ayant postulé. » Par ailleurs, récemment et toujours au Figaro, « une dizaine de journalistes femmes du quotidien se sont plaintes auprès d’une cheffe de service d’un rédacteur en chef adjoint pour des avances répétées et insistantes faites à des journalistes précaires. » Enfin, Le Parisien évoque un des salariés d’Europe 1 « renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour "harcèlement moral" et "harcèlement sexuel" à la suite de cinq plaintes. »
- Aligre FM sommée par le CSA de cesser un partenariat avec Sputnik France – La radio libre parisienne Aligre FM a été contrainte par le CSA de terminer son partenariat avec l’organe de presse controversé Sputnik France, financé par l’État russe. La cause : « Nous avions de forts doutes sur la conformité de ce contrat avec la convention passée entre Aligre et le CSA. Compte tenu des conditions financières de cet accord, il n’est pas sûr que l’indépendance de la radio soit garantie ». Aligre FM va devoir renoncer aux 40 000 euros par an que lui versait Sputnik, en échange de deux heures de partenariat chaque jour à 17h. D’après Le Monde, le CSA a cependant affirmé « n’avoir constaté "aucun manquement déontologique" dans les programmes de Radio Sputnik. "Sans ce problème de conformité avec la convention d’Aligre, nous n’aurions eu aucun fondement juridique pour interrompre ce partenariat", rappelle le Conseil. »
- Pour le CSA, le grand débat de Macron n’a pas augmenté son temps de parole – Amusant mais vrai : le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) considère que la surexposition médiatique du président Macron dans le cadre de son grand débat national n’a pas augmenté le temps de parole de son parti LREM. La faute à une méthode pour le moins originale détaillée par Challenges : « Si Macron est omniprésent dans ces débats, seules ses paroles sont comptabilisées. Les images où on le voit écouter, ses réactions parfois très explicites sous forme de moues ou de rires n’existent pas pour le CSA. L’instance se base sur les tableaux que lui fournissent les chaînes chaque mois : ils détaillent, à la minute, le temps de parole du bloc de l’exécutif (le président, sauf lorsqu’il parle de sujets régaliens, ses collaborateurs et les ministres) et celui des partis, en fonction de leur représentativité. » Résultat décoiffant : le directeur général de BFM-TV a avoué que le CSA l’a alerté « car il nous manquait un peu de temps de parole pour l’exécutif. » Une belle entrée en matière pour le nouveau président du CSA, nommé à ce poste en janvier dernier… par Emmanuel Macron.
- Le PDG de Corse-Matin en garde à vue dans une affaire criminelle – Antony Perrino, baron local du BTP et de l’immobilier, et PDG du quotidien Corse-Matin depuis avril 2018, a été placé en garde à vue à Ajaccio à la mi-mars. Dans le cadre d’une enquête préliminaire sur les activités du groupe criminel du « Petit Bar », Antony Perrino est soupçonné d’abus de bien sociaux et de blanchiment de fraude fiscale. D’après Le Monde, c’est de la proximité et des largesses financières de Perrino avec des piliers du groupe criminel qu’il doit aujourd’hui répondre. Fait notable d’un point de vue déontologique : Corse-Matin a bien fait état de cette garde à vue, en précisant même qu’Antony Perrino est PDG du quotidien.
- Canal+ : le comité d’éthique voulu par Bolloré ne sert à rien – C’était l’une des carte jouées par Vincent Bolloré pour montrer l’indépendance éditoriale de Canal+ : créer un comité d’éthique. Sans grande surprise, le bilan de sa première année d’existence est famélique. Arrêt sur images, reprenant des informations de la Lettre A, cite un cas emblématique. En novembre 2017, la tentative de déprogrammation d’un reportage sur le Togo : « Les rediffusions de ce court reportage sont déprogrammées, les serveurs de Canal purgés du reportage, et le sujet dépublié des espaces de replay et de la page YouTube de l’émission. » Arrêt sur images détaille la réaction du comité d’éthique de Canal+ : « Le comité a estimé que la déprogrammation sur Canal Afrique "échappait à sa compétence" car visant un pays étranger... alors même que Canal Afrique est une filiale du groupe Canal. » Pour le reste, l’activité de ce comité est constituée, d’après son propre rapport, de quelques réunions sans conséquence. Contacté par Arrêt sur images, le comité d’éthique de Canal+ n’a pas donné suite.
- Facebook tente en vain de faire taire Quotidien en intervenant auprès de TF1 – Le 15 mars, un terroriste d’extrême droite a attaqué deux mosquées en Nouvelle-Zélande et tué 50 musulmans. Il a filmé son attentat en direct, diffusant la vidéo notamment sur Facebook. L’émission Quotidien a critiqué à plusieurs reprises le réseau social pour sa lenteur à bloquer la vidéo du massacre, qui a été diffusée pendant 17 minutes, comme le relate le site Ozap. Ce dernier rapporte que l’émission de Yann Barthès a en effet « multiplié les reportages concernant l’attentat » et que le présentateur « s’est étonné à plusieurs reprises que des photos de personnes dénudées soient retirées en à peine une minute là où la retransmission d’un attentat a duré plus d’un quart d’heure. [Il] a appelé les représentants de Facebook à venir réagir sur son plateau pour expliquer cet écart dans les interventions du site américain - un appel auquel n’ont pas répondu les responsables. » Des critiques que n’a pas appréciées Facebook. La multinationale a alors tenté de mettre la pression sur TF1. « Le présentateur de l’émission, Yann Barthès, a révélé à l’antenne que Facebook n’avait pas apprécié les nombreux sujets accordés au réseau social et son lien avec l’attentat (...). Il a fait comprendre aux téléspectateurs que Facebook avait "appelé" la direction de TF1 pour leur taper sur les doigts. » Manifestement, et heureusement en vain jusqu’ici.
- Censure et démissions à la revue Afrique contemporaine – Plusieurs spécialistes en sciences humaines ont démissionné de la revue scientifique Afrique contemporaine. Un signe de protestation suite à la censure d’un dossier sur le Mali, critique vis-à-vis de l’intervention militaire française dans le pays. Pour l’Agence française de développement, qui a la tutelle du contenu rédactionnel de la revue, le dossier en question était déséquilibré et diffamatoire. Un constat que démentent de nombreux scientifiques, qui ont publié une tribune dans Le Monde et qui dénoncent la reprise en main de la rédaction par des transfuges de l’Élysée. Pour le chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos, cité par RFI, le dossier en question « avait été dûment validé sur le plan scientifique, et au dernier moment l’AFD a décidé de ne pas publier (...). Or, nous, scientifiques, on arrive parfois à des conclusions, des analyses qui déplaisent aux politiques. Si on doit à chaque fois plaire aux politiques, on est plus dans le cas d’une revue scientifique. »
- Lundimatin visé par la justice – Le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre le site Lundimatin pour « provocation à commettre des atteintes volontaires à la vie ». Cette procédure fait suite à la condamnation du rappeur Nick Conrad, poursuivi pour avoir diffusé un clip intitulé « Pendez les bancs », et à qui Lundimatin avait donné la parole dans un article. La rédaction de Lundimatin et son équipe juridique ont réagi dans un communiqué, s’interrogeant sur le bien-fondé et la diligence de l’ouverture de cette enquête préliminaire : « Nous avons compris, par défaut, quel prétexte avait pu justifier le déclenchement d’une telle enquête : le sous-titre "Pendez l’AGRIF", en référence à ce lobby d’extrême-droite ayant pour mission la "défense de l’identité française et chrétienne", partie civile dans le procès de Nick Conrad, en effet éreinté tout au long de l’article en question. Il n’a cependant pas pu échapper au substitut du procureur que ce sous-titre relevait du détournement, de la satire et de l’ironie, pratiques littéraires pour le moins habituelles dans bon nombre d’organes de presse. »
- Bernard Guetta, ex journaliste à France Inter, devient candidat LREM pour les élections européennes – L’éditorialiste de France Inter Bernard Guetta a officialisé fin mars sa candidature aux élections européennes, sous les couleurs de La République en marche (LREM). Après Bruno-Roger Petit, Laurence Haïm et Stéphane Bijoux, la machine à récompenser et recycler les soutiens médiatiques tourne à plein régime au parti présidentiel. Bernard Guetta a affirmé sur LCI qu’il entendait rester journaliste. Un journaliste particulièrement partial, comme le démontre notre rubrique consacrée à ce grand pédagogue de la raison européiste ; ou ce cri du cœur exumé par Marianne : « Comme De Gaulle et Bonaparte, Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir alors que la France était à la ramasse et, comme eux, il veut ouvrir un nouveau chapitre, l’écrire de sa main, comme ses discours, en intellectuel hanté par la cité idéale, par cette Europe politique dont l’âme serait la France et le rôle celui de lumière des nations. Emmanuel Macron n’est ni monarque, ni thatchérien. C’est un intellectuel utopiste. »
Du côté des entreprises médiatiques et de leurs propriétaires
- Nice-Matin intéresse Iskandar Safa – Propriétaire de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, l’homme d’affaire franco-libanais Iskandar Safa, a exprimé son intérêt pour le rachat de Nice-Matin. Ce journal, unique quotidien de la Côte-d’Azur, a vu son principal actionnaire, le groupe belge Nethys, abandonner son projet de reprise de la majorité des actions du titre. D’après France 3, la direction de Nice-Matin a obtenu du tribunal de commerce de Nice l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, un statut réservé aux entreprises en difficulté. Nethys conteste de son côté cette procédure et « entend poursuivre ses engagements, à mesure des investissements conséquents qu’il a réalisés jusqu’alors au soutien du Groupe Nice Matin ». Une manière de faire monter les enchères ?
- Vincent Bolloré enfin condamné pour ses procédures bâillon – Double bonne nouvelle pour la liberté de la presse en France : le caractère abusif des procédures judiciaires du milliardaire Vincent Bolloré a été reconnu à deux reprises par la justice. Début mars, Vincent Bolloré a ainsi été condamné pour avoir porté plainte pour dénigrement et harcèlement contre l’auteur du livre Vincent tout puissant. Fin mars, le Groupe Bolloré a été condamné pour procédure abusive pour avoir réclamé 50 millions d’euros à France Télévisions, qui avait osé diffuser un documentaire critique sur les pratiques du groupe en Afrique. Si ces condamnations vont dans le bon sens, le caractère dérisoire des sommes arrachées au milliardaire et à son groupe par la justice (respectivement 8 000 et 10 000 euros) ont peu de chance de calmer ses ardeurs contre la liberté de la presse...
- Nouveau conflit entre fournisseur d’accès à Internet (FAI) et groupe de médias –Un nouveau conflit s’est ouvert durant ce mois de mars 2019 entre un FAI et un groupe médiatique. Les FAI jouent en effet le rôle de distributeur des chaînes de télévision, via leurs box internet. Cette fois-ci, c’est Altice qui réclame à l’opérateur Free des droits plus élevés pour diffuser les chaînes que le groupe possède (BFM-TV, BFM Business, RMC Découverte, RMC Story...). Comme le rappelle le journal La Tribune : « Une grande vague de renégociations des contrats entre les chaînes de télévision et leurs distributeurs a été amorcée il y a environ deux ans. Tout a commencé lorsque TF1 est monté au créneau pour réclamer aux opérateurs télécoms une rémunération complémentaire pour la diffusion de ses chaînes en clair (TF1, TMC, NT1, HD1 et LCI) et de nouveaux services associés. In fine, le groupe de médias de Martin Bouygues est arrivé à ses fins, au terme de féroces négociations. » D’autres conflits avaient suivi et tous s’étaient réglés par un accord entre les différentes parties. Toujours d’après La Tribune, « Altice réclame aujourd’hui à l’opérateur de Xavier Niel 5 à 6 millions d’euros par an de plus pour la diffusion de ses chaînes. Pour l’instant, Free n’est visiblement pas disposé à sortir le chéquier. » Alors que les négociations n’ont toujours pas abouti, le CSA a proposé une médiation entre les deux acteurs.
- L’Humanité en grande difficulté – Pour sauver le quotidien L’Humanité, la direction propose, entre autres, « une diminution importante de la masse salariale » selon les termes du Syndicat national des journalistes (SNJ), qui a publié un communiqué le 21 mars. Le SNJ réclame au contraire une « recapitalisation citoyenne », c’est-à-dire « associer de nouveaux soutiens » en devenant « sociétaire de l’Huma. » À cette fin, le SNJ appelle à une mobilisation « dès aujourd’hui pour démarcher nos réseaux sur ces propositions. » L’enjeu étant de démontrer une alternative viable au plan proposé par la direction : « Si nous recueillons immédiatement des abonnements durables et, dans cette phase exploratoire, de lettres d’intention en vue d’apports en capitaux, nous pourrons ainsi faire la démonstration à la direction du journal, aux administrateurs judiciaires et au tribunal de commerce qu’une autre voie que le plan social et le dépérissement de nos titres est possible ! »
- Toujours pas de « droit d’agrément » pour les salariés du Monde – Cinq mois après la vente surprise de 49 % des parts de Matthieu Pigasse dans la holding propriétaire du Groupe Le Monde au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky [3], une promesse capitale arrachée par les salariés n’est toujours pas en voie d’être tenue. D’après Libération, « les salariés avaient obtenu un "droit d’agrément" (...). Cette sorte de droit de veto devait permettre à la rédaction du quotidien de refuser l’entrée au capital d’un nouvel actionnaire contrôlant ne lui convenant pas. Une avancée majeure pour l’indépendance du média, de nature à créer un précédent important dans ce secteur où les rachats par des milliardaires et des grandes entreprises sont devenus courants. » Après cinq mois d’allers-retours entre les avocats des différentes parties, cette promesse « censée être réglée sous quinze jours » n’a toujours pas été officialisée. D’après Libération, les négociations buteraient sur la façon d’estimer la valeur du Groupe Le Monde : expertise indépendante pour les salariés du groupe, prix du marché pour Matthieu Pigasse. « Un type qui voudrait s’offrir Le Monde pour de mauvaises raisons aurait naturellement tendance à le surpayer, constate une source proche du dossier. La vision des choses de Matthieu Pigasse ne peut pas tenir dans le cas d’un journal. » Les prochaines semaines permettront donc de se faire une assez bonne idée de l’état du rapport de force au sein du Groupe Le Monde...
- Pigistes et permanents subissent une dégradation générale de leurs conditions de travail – Les conditions de travail des journalistes se dégradent. Une étude auprès de 3 700 d’entre eux, menée par la Société civile des auteurs multimédias (SCAM), décrit en effet une situation très sombre. D’abord, la précarité augmente très fortement : « La part des journalistes en salariat permanent chute de six points par rapport à 2013, à 52 %, quand la part des pigistes bondit de quatorze points, à 42 % » relate le journal La Croix. Et pour les pigistes, la situation est de plus en plus mauvaise en raison du recours, par les rédactions, à des contrats léonins : « Le recours à l’intermittence, à l’auto-entrepreneuriat et au paiement en droits d’auteur (moins intéressants que des salaires, pour ceux qui les perçoivent, notamment en termes de protection sociale) se développe. » Les journalistes en contrats stables ne sont pas mieux lotis : l’étude déplore « les conditions de travail extrêmement dures : horaires à rallonge, stress, manque de possibilités d’aller sur le terrain ou de vérifier ses infos. »
- Enquête préliminaire sur un forum de Libération au Gabon – La rédaction de Libération a été trompée par la direction de son propre journal. C’est ce qu’a révélé le journal La lettre A à propos de l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet national financier à la suite d’un signalement de Tracfin sur des flux financiers entre le Gabon et la France. Le journal Libération a été associé à ces transferts d’argent. En cause : un forum à Libreville en 2015, co-organisé par le journal et le pouvoir gabonais. Selon Mediapart, ce « projet de forum (...) [visait] à associer Libération à un plan de communication d’Ali Bongo, pour redorer son blason. » Un projet qui avait suscité des remous dans la rédaction, comme l’explique Arrêt sur images : « La rédaction, à l’époque, avait manifesté sa vive méfiance par rapport à ce "forum", exigeant notamment qu’il constitue pour le journal une opération financièrement "blanche". » Or, aujourd’hui, elle « découvre que trois millions d’euros sont allés directement du pouvoir gabonais dans les caisses de la holding propriétaire d’alors du journal, la société PMP (dont Patrick Drahi était déjà l’un des principaux actionnaires). » Le 27 mars, la Société des journalistes et du personnel de Libération (SJPL) a publié un communiqué exprimant sa « stupéfaction » en raison de la découverte selon laquelle « le montage financier a été totalement dissimulé à la rédaction. » Le 1er avril, la SJPL a publié un nouveau communiqué. Elle y déclare que ce « montage financier est totalement contraire aux valeurs portées par le journal et aux engagements pris à l’époque par les principaux dirigeants de l’entreprise devant les représentants de la rédaction et le Comité d’indépendance éditoriale. » La SPJL exige par ailleurs que « les salarié·es soient, d’ici au 30 juin, représenté·es par un administrateur ou une administratrice salarié·e disposant d’un droit de vote dans les instances du groupe qui décide de la gestion et de l’avenir du journal. »
Du côté des publications sur les médias
Note : cette rubrique ne constitue pas une sélection, mais recense les ouvrages parus dans le mois sur la question des médias, qu’il s’agisse de bonnes ou de moins bonnes lectures.
- Cauet (Sébastien), T’es habillé comme tout le monde, mais tu ressembles à personne !, Robert Laffont, mars 2019, 384 p., 20 euros.
- Citton (Yves) et Doudet (Estelle), Écologies de l’attention et archéologie des médias, UGA, mars 2019, 406 p., 25 euros.
- Le Galle (Didier), Pourquoi enseigner les médias ?, L’Harmattan, février 2019, 262 p., 27 euros.
- Mpereng (Jerry), La presse congolaise de France (1995-1997), L’Harmattan, février 2019, 108 p., 13 euros.
- Le Hégarat (Thibault), Chefs-d’œuvre et racines : le patrimoine à la télévision, des origines à aujourd’hui, INA, mars 2019, 22 euros.
- De Tarlé (Antoine), La fin du journalisme ? Dérives numériques, désinformation et manipulation, Éditions de l’Atelier, mars 2019, 12 euros.
Jérémie Fabre et Benjamin Lagues, grâce au travail d’observation collective des adhérentes et adhérents d’Acrimed