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Valls médiatique

par Thibault Roques,

Quel est le traitement médiatique réservé à Manuel Valls ? À sa personne, et non à sa politique ; car en dépit de la complaisance dont elle bénéficie, cette politique est bien souvent reléguée au second plan de l’espace médiatique occupé par un ministre devenu en quelques mois « incontournable ».

Plutôt que de tenter de comprendre les ressorts de ladite politique, les grands médias se contentent bien souvent d’une salve de sondages fumeux et de prévisions oiseuses. Mais paradoxalement, en multipliant les sujets sur la politique (politicienne), cette médiatisation outrancière est vouée à dépolitiser le débat et les enjeux (politiques). Le « cas » de Manuel Valls n’est qu’un « cas » particulier d’un phénomène plus général : c’est surtout à ce titre qu’il nous intéresse.

Qu’importe le sondage, pourvu qu’on ait l’ivresse…

Ce qui frappe lorsque l’on se penche sur le traitement par les médias de Manuel Valls au cours de ces derniers mois, c’est la façon dont chaque article le concernant s’appuie sur une enquête d’opinion ; au mieux, les chiffres accompagnent l’analyse, au pire, ils s’y substituent et constituent, à eux seuls, « l’information ». Ainsi, on ne compte plus les articles – parus notamment dans Le Figaro - qui au cours de l’été se sont attardés avec les mêmes mots et les mêmes titres, sur les tendances sondagières à la hausse du « premier flic de France » :




Certes le bel été médiatique de Manuel Valls fut parfois semé d’embûches ; pourtant, les articles ne manquent pas qui réitèrent, à chaque nouvelle « polémique », cette vérité toujours bonne à dire :



Si la presse papier ne s’est pas ménagée pour couvrir l’actualité du ministre de l’Intérieur, les radios et les télévisions ne furent pas en reste : entre mi-août et mi-octobre, Manuel Valls fut invité sur toutes les grandes chaînes, parfois à plusieurs reprises. Il fut notamment l’invité de choix le 26 août de la première du « Grand Journal » de Canal + désormais présenté par Antoine De Caunes, et fut interrogé à quelques jours d’intervalle dans les matinales d’Europe 1, de France Inter, de RTL et de BFM. Rien de moins… À force d’être invité et entendu partout et par tous, il devint littéralement « incontournable ». Détail révélateur, même quand il n’est pas l’objet du reportage, son « aura médiatique » mérite qu’on s’y arrête ; ce fut par exemple le cas lors du retour de l’émission Comme on nous parle sur les ondes de France Inter le 30 août au cours de laquelle Vanessa Schneider, chroniqueuse dans l’émission, commença de dresser le portrait d’Arnaud Montebourg rappelant qu’il était « une des personnalités du gouvernement les plus populaires ». Pascale Clark s’empressa alors d’ajouter « après Manuel Valls  ». Et personne n’y trouva à redire.

Reste que les mêmes qui s’extasient devant « Le fol été médiatique de Manuel Valls », osent parfois quelques (petites) réserves : sur le site francetvinfo, une journaliste souligne ainsi début août que « Le ministre de l’Intérieur est partout, même là où il n’est pas attendu. Avant de s’interroger « En fait-il trop ? » Question qui a au moins l’avantage de semer le doute dans l’esprit de l’observateur : il est légitime de se demander si le ministre ne cherche pas à tout prix à faire parler de lui. Mais il faudrait reconnaître dans le même temps que les médias en question ne font rien pour l’en empêcher. Bien au contraire : si la médiatisation recherchée par le ministre remporte un indéniable succès, c’est que cette médiatisation est principalement l’oeuvre des médias eux-mêmes.

Quand la presse se penche – enfin – sur l’action politique du ministre, la titraille suggère que ce dernier la mène au moins en partie au nom de ses « bons sondages ». Le 24 août, le quotidien 20 minutes rapporte ainsi que « Manuel Valls, le poids lourd médiatique du PS, veut combattre le FN ». Que le ministre soit mu par les résultats de ces « enquêtes » qui n’en sont pas, sans doute. Mais que les médias ratifient le fait que son action soit et doive être essentiellement mesurée à l’aune de « son poids médiatique » et de ses « bons sondages », plus qu’à la ligne de son parti, ou à ses résultats, voilà qui laisse perplexe.



Autrement dit, les bons sondages sont là pour cautionner de nobles combats (notamment contre l’extrême droite) ; en cas de tendances défavorables, mieux vaudrait s’abstenir ? Aussi répandue soit-elle dans le monde politique, rien n’oblige les grands médias à endosser cette vision du combat politique assez consternante. Mais sans doute sont-ils trop heureux d’infléchir le cours des choses politiques en relayant ces sondages ineptes. En ramenant des combats politiques nécessaires à de simples questions de « taux d’opinions favorables », ils dépolitisent, dégradent et aseptisent des enjeux de fond. Mais plus ces sondages se diffusent et plus ces médias sont visibles. Dès lors, comment empêcher qu’ils (en) usent et abusent ?


À sondage oiseux, interprétation biaisée… et réversible

Si ces études disent quelque chose, c’est donc davantage sur les pratiques médiatiques et leurs effets que sur le ministre lui-même ou sa politique. Car sondage après sondage naît une sympathie (ou une antipathie) auprès des Français qui sera par nature fragile et changeante. Les chiffres de deux études suffisent à s’en convaincre : ils ont été repris ad nauseam et illustrent parfaitement la fabrication d’une popularité en un rien de temps.

Si l’on veut faire parler les chiffres, on peut choisir de retenir qu’ « Une très large majorité de Français - 71 % - a une bonne opinion de Manuel Valls », que, fin juillet, « Les sondés sont 47 % à considérer que Manuel Valls ferait "un bon premier ministre" » ou encore que 76 % le créditent de « convictions profondes ». Tout indique donc que c’est un ministre « populaire ».

Si l’on se donne la peine de lire l’intégralité des chiffres fournis, néanmoins, on peut en faire une lecture tout autre, qui ne serait pas moins « scientifique ». Ainsi pourrait-on souligner que près d’un Français sur deux juge sa politique « sans impact », que 49 % ne considèrent pas qu’il ferait un bon premier ministre, que pour 54 %, il joue « trop perso », et que « seuls 30 % des sondés jugent l’ancien député-maire d’Evry "capable de sortir le pays de la crise". » Cela aussi fait partie des enseignements à tirer. L’image du ministre s’en trouverait un peu changée.

Au-delà du caractère biaisé et hautement contestable de ces enquêtes pour évaluer le travail d’une figure publique, resurgit invariablement un problème plus grand encore : se diffuse en effet lentement mais surement l’idée selon laquelle le pouvoir est, au fond, essentiellement affaire de bons pourcentages et d’opinions positives. À force de traiter la question politique sous cet angle, ce déluge de chiffres - artificiel à tous points de vue - la vide de son contenu. Quoi de mieux pour dépolitiser les débats qu’une bonne salve de sondages ?


Valls, Premier ministre médiatique…

La construction médiatique d’un Premier ministre potentiel est une figure imposée de cette frénésie sondagière. Pour l’illustrer, nous avons l’embarras du choix. Mais cette « Une » du JDD datée du 28 juillet, qui mêle vedettariat des puissants et politique-fiction - dont les grands médias sont si friands - est emblématique :



Peut-être est-ce d’abord le résultat de ce sondage Ifop/JDD de juillet 2013 intitulé « Le regard des Français sur Manuel Valls » qui interpelle ; étant parfaitement réversible, pourquoi ne pas imaginer en « Une » : « Un Français sur deux ne le voit pas à Matignon » ? Cela n’est pas moins vrai, mais c’est probablement nettement moins vendeur…

En outre, la valeur performative (recherchée) de l’énoncé est frappante : si la moitié des Français le voit à Matignon, s’il incarne la relève, alors ce qui n’est que pure hypothèse voire projection farfelue au départ a toutes les chances de se concrétiser. Preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que l’opinion, ça se travaille…

Et l’accumulation des chiffres et de leurs commentaires plus ou moins avisés comme dans l’article du JDD ci-dessous paru le 5 octobre ne peut qu’accréditer un peu plus l’hypothèse initiale. En procédant de la sorte, qu’on le veuille ou non, les médias influencent manifestement le jeu politique, quand ils n’en tirent pas les ficelles.



Le 3 novembre, Le JDD est plus catégorique encore : après avoir titré « Hollande, condamné au changement », il ajoute « le Président consulte et planche sur la réorganisation de son dispositif. Comment échapper à la nomination de Manuel Valls, le plus populaire de ses ministres, à Matignon ? » Comment y échapper, en effet… ?

Comme si se prêter avec entrain au jeu du remaniement et faire de Manuel Valls le futur locataire de Matignon manquaient encore d’audace, les médias voient plus loin et plus haut. Compte tenu de l’état du pays et des ses problèmes, pourquoi ne pas songer à la prochaine présidentielle dès maintenant ?


…et (vice-)Président, selon les médias



Car pour les grands médias, toujours avides de débats brûlants, c’est entendu : le ministre de l’Intérieur actuel est un rival de François Hollande… dans la perspective de 2017. Ici encore, la mécanique est bien huilée : sous prétexte d’une omniprésence médiatique et de sondages porteurs, Manuel Valls est dépeint comme « l’homme fort du gouvernement », au-dessus et au-delà du Premier ministre. Il n’en faut pas plus pour se pencher - toutes affaires (politiques et sociales) cessantes - sur la prochaine élection présidentielle et préparer l’opinion au combat des chefs. Si en plus, ça peut stimuler les ventes…

Certes nous ne sommes qu’en 2013, certes Manuel Valls n’est pour l’heure qu’un ministre parmi d’autres, certes il n’a pas annoncé officiellement une quelconque candidature. Aux yeux des médias, pourtant, il n’est jamais trop tôt pour tirer les enseignements de ces derniers mois… et pour faire des plans sur la comète !

Le Nouvel Observateur, témoin avisé, s’appuie sur un sondage Harris Interactive du 24 octobre pour en faire le « candidat de gauche favori des Français pour 2017 ». Mais pourquoi en rester là ? « Manuel Valls écrase ses concurrents potentiels auprès de l’ensemble de l’électorat pour la prochaine élection présidentielle. Il est le candidat préféré de 33 % des sondés, 9 % citant François Hollande et 8 % Martine Aubry. Résultat tout aussi éloquent : 54 % des personnes interrogées estiment que Manuel Valls serait élu face à un candidat de droite en 2017, alors qu’elles ne sont que 20 % à le penser si la candidate était Martine Aubry et 16 % seulement si c’était François Hollande. » De là à en faire le favori tout court de la prochaine présidentielle, voire notre prochain président, il n’y a qu’un pas…

Pour convaincre de l’existence (médiatique) de cette concurrence au sommet de l’État, les journaux ne ménagent pas leurs efforts. Le 31 octobre, par exemple, la dialectique du JDD est limpide : « Sondage : Valls toujours plus haut, Hollande encore plus bas ». Au Monde [1], c’est la notion « d’écho médiatique » qui est présentée comme l’étalon ultime de l’action politique, le quotidien vespéral suggérant en creux que ce sont bien les médias qui font et défont les réputations.



Car la rivalité annoncée, mise en scène et entretenue par les médias justifie a priori ou a posteriori autant les « unes » tapageuses que les sondages prophétiques. Comme nous l’indiquions dans un article récent [2], « chauffés à blanc par une poignée de sondages éloquents et circulaires, les médias s’engouffrent dans la brèche et (sur)interprètent ces résultats […], s’échinant à en faire une préfiguration de la vie politique des prochaines années. »

Cette surenchère de la quasi-totalité du microcosme médiatique, qui a notamment pour effet d’imposer les questions et les personnages qui s’imposent, outre de sombrer dans un jeu de politique-fiction grotesque, a aussi et surtout pour effet de reléguer au second plan des questions et des enquêtes sociales certes moins vendeuses mais pas moins légitimes.

En accaparant l’attention médiatique jusqu’à la caricature, les questions de places, de postes et de positions prennent immanquablement le pas sur les véritables enjeux et problèmes politiques et sociaux, ce qui in fine ne peut qu’augmenter l’audience du populisme en général et de l’extrême droite en particulier… que les médias ne cessent de déplorer ! Il faut donc le souligner : les mêmes qui dépolitisent le débat s’étonnent de la montée du FN. Étonnant, non ?


Esquisse d’une auto-analyse du système médiatique ?

Deux journalistes du Monde, Alexis Delcambre et Philippe Euzen, dans un article daté du 9 octobre, semblent toutefois témoigner d’une forme de recul sur leur sujet plutôt inhabituelle. À travers la genèse du « phénomène Valls », c’est la spirale infernale par laquelle la médiatisation entraîne et entretient la médiatisation qui nous est contée :

Le ministre de l’Intérieur emprunte une « méthode éprouvée », poursuit Hervé Béroud, en référence à celle de Nicolas Sarkozy. « Il se rend très souvent sur des terrains d’actualité (à Marseille quand il y a un meurtre, ou plus récemment dans la bijouterie parisienne dévalisée…) où il a tendance à être présent rapidement ». Mais la raison la plus importante, explique-t-il, tient à la popularité du ministre de l’Intérieur : « C’est l’homme marquant du gouvernement, le plus populaire. […] Il est de plus en plus difficile de ne pas le suivre ».

Manuel Valls se situe très souvent dans le top 5 des ministres les plus médiatiques. « Le bruit médiatique qu’il crée est régulièrement très élevé, analyse Sonia Metché, directrice des études du pôle information de Kantar Media, un institut d’analyse des médias. En septembre, nous l’avons mesuré deux fois en tête des ministres (contre une fois pour Mme Taubira et une fois pour M. Peillon). L’une d’entre elle étant la journée où il a parlé des Roms. Cette fois-là, il était très loin devant les autres ministres. Nous avons évalué que chaque Français avait alors été exposé en moyenne dix fois à ses messages. »

Pourtant, son déplacement du 8 octobre, bien qu’il ait été davantage couvert que celui de François Hollande, n’a pas eu un impact médiatique aussi important que ses précédentes sorties. « Aucun de ces deux événements n’a été fortement mis en avant, explique la directrice de la rédaction de RTL. Nos journaux du matin ont ouvert sur le plan social d’Alcatel-Lucent et la cigarette électronique ». « L’impact médiatique d’un événement dépend des autres événements qui arrivent simultanément dans l’actualité », analyse Sonia Metché. Le déplacement de François Hollande est celui qui a le plus pâti de la concurrence des autres actualités… Dont la sortie de Manuel Valls.

Reprenons : Les sondages publiés par les médias indiquent que le ministre de l’Intérieur est très populaire. Il est donc naturel d’en parler, et d’en parler beaucoup puisqu’il est populaire. Il devient même « difficile de ne pas le suivre. » Assez logiquement, s’il est très suivi par les médias, cela créé beaucoup de « bruit médiatique ». Donc les Français en entendent beaucoup parler. C’est pourquoi il figure « dans le top 5 des ministres les plus médiatiques », voire devant tous les autres. Donc il faut plus que jamais en parler. Donc la boucle est bouclée.

Cet extrait a au moins le mérite d’une certaine lucidité qui frise par moments l’auto-analyse des pratiques médiatiques. Mais il ne semble jamais en remettre en cause le principe ni l’existence. Mieux, cette médiatisation, pour rester sans temps mort, parvient même à se nourrir des temps morts de la médiatisation.


Un silence assourdissant

Il est en effet des périodes moins fastes pour le pouvoir et les journalistes, où le ministre se fait moins visible, où les médias se font moins présents. Alors qu’on serait en droit d’attendre que d’autres sujets importants soient traités, il n’en est rien : plutôt que le silence médiatique, c’est la bruyante absence du ministre qui résonne… et qui donne une occasion supplémentaire de s’inquiéter de son sort tout en noircissant du papier !

Le Figaro, soucieux, titre le 7 novembre « Le silence surprenant de Manuel Valls », glosé comme suit : « Le ministre de l’Intérieur n’a pas dit un mot depuis quinze jours. Pourquoi fuit-il les micros ?  » En effet, compte tenu de l’avidité de l’un à se montrer et à parler et des autres à rapporter et faire parler, deux semaines sans déclaration tapageuse du ministre s’apparentent à une désertion : on fait alors passer Valls l’omniprésent pour Valls l’exilé.

« Mais pourquoi donc Manuel Valls a-t-il décidé de passer sous le radar ? se demande Le Figaro. Le ministre de l’Intérieur n’a accordé aucune interview, répondu à aucune question dans la presse depuis quinze jours, et cela commence à se voir. » Et de conclure : « Après avoir joué avec talent le rôle d’un Nicolas Sarkozy de gauche (sic), Manuel Valls a donc décidé de faire une pause… » Heureusement, Le Figaro fait tout pour mettre un terme à ce mutisme insoutenable.

Le quotidien de Dassault n’est pourtant pas le seul alchimiste capable de générer du bruit médiatique à partir de silence politique. Le Parisien, lui aussi toujours à la pointe de l’actualité politique la plus brûlante, sera à son tour perturbé par « l’étonnante discrétion de Valls ».


***


Parce qu’elle sous-informe sur la politique conduite ou préconisée (qu’il n’entre pas dans notre propos d’analyser et d’évaluer), la médiatisation de Manuel Valls est un « cas d’école »… Elle est un symptôme supplémentaire de ces « vérités sondagières » tirées à tort et à travers par les grands médias qui, ne cherchant bien souvent qu’à réaliser « un coup » éditorial et si possible commercial, n’éclairent en rien leurs lecteurs sur le fond.

Pis : par des projections répétées, plus ou moins hasardeuses, (« Valls au sommet », « Valls personnalité politique préférée des Français », « le ministre de l’Intérieur est la première personne que les Français souhaitent "voir jouer un rôle important" dans les mois à venir », etc.), les sondages de popularité et leurs commentaires contribuent à faire et défaire les réputations, et, partant, à faire et défaire l’opinion.

Les fabricants de sondages proclament que leurs produits ne constituent pas des pronostics, mais ceux-ci alimentent toutes les spéculations sur un avenir que, la crédulité des responsables politiques aidant, ils peuvent contribuer à faire advenir.

Résumant trop souvent la politique à une pure question d’images et de sondages, ils assèchent les débats, même – et surtout – les plus brûlants, occultant par là même nombre d’autres questions (notamment sociales) dignes d’intérêt. Si l’industrie sondagière et le type de journalisme politique qui a partie liée avec elle ont incontestablement un avenir radieux, leurs pratiques ne peuvent que nourrir le désenchantement et la dépolitisation du monde, en particulier politique.


Thibault Roques

 
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