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Témoignages de 77 auditeurs (4)

(Premier semestre 2002)

Témoignages de 77 auditeurs répondant à une enquête effectuée par le Rassemblement des Auditeurs Contre la Casse de France Culture (RACCFC), durant le premier semestre 2002 (notamment au festival d’Avignon).

Réponses à la question : " Etes vous content de la nouvelle formule introduite à France Culture depuis 1997 avec l’arrivée à la direction de la chaîne de Patrice Gélinet, puis de Laure Adler ? "

Ces réponses, publiées avec l’autorisation du RACCF, ne sont peut-être pas repésentatives, mais elle sont significatives.

Continuez, on pourra bientôt écouter France Culture en regardant Qui veut gagner des millions.

M.R. (69)


Parce que Les Nuits de France Culture m’ont nourri la moëlle et maintenu en bonne santé et bon moral pour tenir dix années à faire les nuits en gériatrie à Chatellerault. Et lorsque j’étais de repos, Les Nuits Magnétiques me donnaient la force de croire encore en l’homme, avec ce qu’il a de meilleur : " des oreilles pour écouter et peut être entendre ! ". Et que dire des Chemins de la Connaissance ?...Rassurez-nous, ce n’était qu’une erreur d’aiguillage cette disparition, n’est-ce pas ? Sans la culture que faisons nous, à part grossir ou maigrir.

L.G. (86)


Nous voulons que le Service Public survive et continue sa mission.

C.


Je suis fort déçu par le changement du Panorama entre 12h et 14h au profit de conversations conformistes.

D.P. (36)


Je regrette l’émission d’Antoine Spire à 18h (dans Panorama 12h), ainsi que Francesca Piolot à 21h le jeudi. Je regrette qu’il n’y ait plus de dramatiques comme avant. De plus depuis que je suis en vacances à Uzès, je ne reçois plus France Culture.

J.B. (72)


 7h-9h Journal matin. Avant : un seul thème (J. Lebrun). Maintenant : un fourre-tout aussi inconsistant que charmant. Halte au découpage. Les Rendez-vous Internationaux ont disparu, Le Panorama idem.

 18h-20h : Emission d’Antoine Spire disparue, les thèmes abordés, agréables ou non, étaient importants et n’ont été remplacés par rien d’équivalent.

 Samedi : Le Bon Plaisir, même principe. Une émission longue.

 20h-20h30 : quelques bonnes pièces, un tas de mauvaises. Mais assez d’émissions inrockuptibles, il y a toute la FM pour cela. Assez d’émissions Photo/Peinture/etc., propagande d’expositions, sans aucune qualité littéraire. Je n’écoute plus France Culture à cette heure là et la journée je travaille.
Enfin, regret infini des Nuits Magnétiques où brillait L.Adler (!) (syndrome de Peters), C. Fellous, et tant d’autres.F. Venaille.

J’apprécie 6h-7h, l’Université de Tous les Savoirs, mais est-ce de la création ? En conclusion, je sui passée pour beaucoup à France Musique (sauf le rap !) et à Radio Classique. Et aussi ras-le-bol de JD Vincent et sa science médiatique, d’A.Finkielkraut la morale et de L’Esprit Public du centre.

JL/MA/LM (75)


Non car je souhaitais conserver des émissions plus longues et plus fouillées sur des thèmes plus consensuels et plus proches des auditeurs et moins " publicitaires "

M.A.B. (81)


Parce que la culture doit rester publique, libre de toutes mouvances consensuelles et démagogues pour que la critique vive et redonne à l’imaginaire, aux mots, leur place salvatrice dans cette société d’inculture.

C.P. (75)


J’ai 31 ans, je ne suis pas très vieille, je suis née en 71. France Culture pour moi, c’était l’ambiance sonore, le bruit de fond qui était quasi en permanence (avec France Musique) chez ma maman, chez mon papa, chez ma mamie et les gens chez qui j’allais... C’est pour moi quelque chose de rassurant. Dans une période de ma vie où ça n’allait pas très bien, mon réveil matin était branché sur France Culture et je ne sortais du sommeil que quand une phrase, une pensée intelligente frappait mon cerveau limbique et cela me donnait la force de sortir affronter le monde ! L’insécurité dont on parle tant aujourd’hui c’est aussi ça. Les journaux, les radios, la télévision, les musées etc. sont conditionnés par la politique, les lois du marché. La culture, le débat, les fameux intellectuels français... Qu’est-ce qu’il nous reste ? J’ai 31 ans, j’ai enseigné à des jeunes et je constate qu’il est de plus en plus difficile de lutter à la fois contre le fast-food culturel et contre le vide du contenu de la pensée de nombres d’intellectuels qui sont totalement vides à force de consensus. Je ne sais pas où l’on va...

M.J. (84)


La suppression de FIP Lyon. Le formatage progressif de radios comme France Inter, France Culture. (Je suis prêt à en débattre quand vous le souhaitez).

F.J. (10)


Sous le couvert d’une ouverture à de " nouvelles " tendances, il s’agit tout simplement d’abraser le peu de subversion qu’il restait encore. Cf. La " disparition " d’A. Spire et bien d’autres ...

J.M.V (37)


Pour le manque de radicalité et le glissement peu à peu vers un discours prêt à satisfaire le plus grand nombre, tendance hélas trop courante.

S.C. (37)


L’uniformisation des programmes rendra un jour cette radio inutile car identique aux autres et la boucle sera bouclée. Est-ce vraiment ce que veulent les responsables de Radio France ? Et pourquoi pas une privatisation ?

A.A. (84)


Un accès peut-être plus facile mais quelques abandons de grandes émissions classiques et étalées dans le temps. Donnez-nous encore de grandes interviews dans Les nuits de France Culture. Merci.

F (47)


Je regrette beaucoup des émissions de la richesse de Panorama.

M.L.(65)


Septembre 1997 remonte loin et rappelle l’organisation de la casse de cette radio en deux temps, dont j’aurais bien du mal à détailler les effets ; mon souvenir immédiat se borne à l’enthousiasme que j’avais ressenti au départ de Patrice Gélinet, temporisé quelques mois après par un " Je n’y croyais pas " ; " Laure Adler a réussi à me le faire regretter ! ". Le temps passant, la vigilance doit être accrue dans la mesure même où nous ne voyons pas, pour certains d’entre nous et moi-même au premier chef, le danger pareillement qu’au moment Laurentin de la nouvelle grille ; quelques émissions continuant d’être dignes d’intérêt, nous nous en contentons car cela reste à ma connaissance sans concurrence. D’un côté, c’est très bien ainsi, car cela valide le non commercial à l’heure de tous les dangers. Cependant la menace existe et explose dans des procédés que l’emploi de l’audimat promeut.

L’entrée dans le commercial est grave, car elle infiltre un esprit public d’ouverture qui me plaisait bien. Les subtilités autour du Monde le mettent en relief. Non que les émissions où Le Monde ou Le Monde Diplomatique interviennent par leurs représentants soient inintéressantes, mais plus subtilement par les impasses qu’elles créent sur des sujets ou parties de sujets qui mériteraient d’être évoqués par exhaustivité. Le difficile est de savoir ce qu’on laisse de côté. Est-ce par surplus de documents ? Le choix procède-t-il d’un opérateur honnête qui bien sûr, comme dans toute anthologie, a ses préférences reconnues de lui-même ou insues ? Ou est-ce orienté dans le sens d’appauvrir le débat par idéologie ou pire par bâtardise (idéologie à l’adresse des auditeurs ?).


Tous les témoignages : (1), (2), (3), (4), (5).

 
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